Anne Deysine : Biographie d'une Américaniste Passionnée

Anne Deysine est une figure reconnue dans le domaine du droit et des études américaines. Juriste (Paris II), américaniste et diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, elle s'est spécialisée sur les questions politiques et juridiques aux États-Unis.

Carrière Universitaire et Expertise

Anne E. Deysine est professeur émérite à l’université Paris-Nanterre, où elle a créé et dirigé un M2 d’Affaires internationales et négociation interculturelle et un programme d’été de droit comparé, accrédité par l’American Bar Association. Elle a enseigné à la fac de Nanterre pour les possibilités et la flexibilité qu’elle lui offre et imaginera, créera, organisera, innovera, suggérera de nouvelles structures pour les étudiants, avec les États-Unis.

Elle se spécialise en droit public et choisit d’enseigner à la fac de Nanterre pour les possibilités et la flexibilité qu’elle lui offre. « Je sentais que j’y aurais plus de liberté. »

Professeure des universités, Université Paris Ouest Nanterre, elle est spécialiste des questions politiques et juridiques en France et aux États-Unis.

Ses derniers ouvrages sont La Cour suprême des États-Unis : Droit, Politique et Démocratie, Dalloz 2015 et Les États-Unis et la démocratie, L’Harmattan, nov.

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Publications et Reconnaissance Médiatique

Ses derniers ouvrages sont La Cour suprême des Etats-Unis : Droit, Politique et Démocratie. Parmi ses ouvrages, citons S’Internationaliser (Dalloz), Les Etats-Unis aujourd’hui : permanence et changements (La Documentation française, 2006) ; Les Etats-Unis : Une nouvelle Donne (La Documentation française, sept.2010), La justice aux Etats-Unis, (QSJ), de nombreux ouvrages collectifs et articles consacrés au lobbying, aux think tanks et aux stratégies d’influence, dont plusieurs entrées dans le dictionnaire de l’IDA.

Son visage et sa voix sont connus : très sollicitée, elle a couru d’un plateau de télévision à l’autre en passant par des studios de radio, avant, pendant et après les élections américaines. L’expertise de la blonde Anne Deysine, juriste et américaniste reconnue, a été très demandée en ces temps d’incertitude présidentielle outre-Atlantique.

Le verbe acéré, l’explication claire et le terme précis, Anne Deysine reste une universitaire, avec ce zeste de pédagogie qui éclaire ses propos. Et sa retraite (très) active n’a pas ralenti sa curiosité naturelle ni son enthousiasme.

Un Parcours Influencé par l'Histoire Familiale

« Je suis une vraie Parisienne. Mais ma grand-mère, basque, était partie aux États-Unis au début de la guerre de 14-18. Pour moi, elle était une aventurière d’être partie étudier dans le Connecticut. En plus, elle a travaillé toute sa vie à une époque où les femmes restaient à la maison. »

Étudiante à Sciences Po, pas encore sûre de vouloir faire du droit sa profession, la jeune femme, aidée par sa grand-mère qui était en affaires avec les Américains, part en stage à Washington. Au Sénat. « J’étais tout en bas de l’échelle, à la machine à signatures, se souvient-elle avec le sourire. Ce n’était pas folichon au début, mais cet été 72, j’ai découvert les premières machines à traitement de texte. C’était génial de passer ces mois au Sénat. J’ai gardé des amitiés de cette époque. Et bien sûr, je n’avais pas du tout envie de rentrer ! »

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Elle rentre quand même à Paris, termine Sciences Po et droit et poursuit des études d’anglais en parallèle.

Spécialisation et Engagement Pédagogique

Des rencontres, des opportunités : Anne Deysine, après un mémoire sur le financement des élections (un signe !), est attirée par le doit et les États-Unis. « C’est devenu ma spécialité. » Elle ne l’avait pas vraiment envisagé, mais elle devient enseignante, passe Capes et agrégation d’anglais. « J’ai failli aller travailler à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) parce que c’était bien payé, comme interprète, mais j’avais peur de m’ennuyer. Je suis devenue prof dans un lycée d’abord, puis à l’université. » Devinez quel a été le sujet de sa thèse ? Le financement des élections !

De ses idées, naîtront des structures d’échanges estudiantins, des diplômes (comme un master d’affaires internationales), des doubles cursus… « Tous les six ou sept ans, j’ai besoin de changer d’orientation, de trouver quelque chose, de mettre en route un nouveau projet. »

Mais universitaire dans l’âme, c’est toujours pour apporter un « plus » à une formation. « J’aime ce qui est concret. C’est ce qui m’a fait se rapprocher l’entreprise de l’université, mettre sur pied un groupe d’autogestion des étudiants pour pallier le manque de moyens dont disposait l’université. » Entre théorie et pratique, la professeur émérite de Paris-Nanterre n’a jamais manqué de ressources…

« J’ai eu la chance de participer à des échanges universitaires très enrichissants avec les États-Unis. J’ai négocié des accords d’échanges pour la création d’un double diplôme de droit, avec les USA, mais aussi la Grande-Bretagne et l’Italie. Il m’est même arrivé de réussir grâce au bluff ! se souvient-elle en riant. Notamment avec le doyen d’une fac de droit avec qui nous avons signé une convention qui s’est révélée une opportunité fabuleuse. Mais pour le rencontrer, j’y suis allée au flanc. »

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Une Passion Inébranlable pour les États-Unis

« Un pays de contrastes et d’immensités » Si elle n’hésite pas à mettre le doigt là où ça fait mal, sur les dérives et les excès destructeurs, elle avoue adorer les États-Unis. « Pays de contrastes, d’immensités, de paradoxes et ambivalent. C’est sans doute ce qui me fascine. J’ai vécu en Californie, prélude à mon livre sur la Cour suprême. J’y séjourne tous les ans depuis des décennies. C’est un pays à la fois magique et très dur. Il ne peut pas laisser indifférent tellement il est fait d’extrêmes. Mais il y a aussi cette croyance qu’on va s’en sortir soi-même tellement ancrée dans les mentalités. Cette forme d’optimisme cultivé avec le rêve américain qui n’est plus ce qu’il était, mais qui demeure vivace malgré tout. C’est pour tout ça que je l’aime ce pays », constate Anne Deysine qui a, comme elle dit, « un pied de chaque côté de l’Atlantique. Chaque fois que j’atterris là-bas, c’est comme si je respirais une bouffée d’air frais. »

Pour cause de pandémie, elle ne sait pas quand elle pourra y retourner. Et cela l’attriste. Avec un air gourmand, elle évoque alors son « road trip » en 4 X 4 et en solitaire, l’année dernière, en plein hiver. « Un grand tour dans l’Amérique profonde aux espaces infinis, où la route semble ne jamais s’arrêter et mener nulle part. »

Et si les États-Unis étaient une terre qui offrait à Anne Deysine cette dualité qui lui ressemble ? Juriste et universitaire sérieuse d’un côté, passionnée et enthousiaste, pas toujours raisonnable, de l’autre ? « J’avoue une certaine délectation à me plonger dans les règles politico-juridiques américaines qui peuvent susciter aversion et fascination. D’autant que le système est bloqué, mais ne changera pas. »

Analyse Politique et Société Américaine

En politologue avertie, elle constate la force des réseaux sociaux « qui ont pris le pouvoir et qui sont sans contrôle. De plus en plus souvent, je me demande comment des gens normaux, éduqués, peuvent basculer dans les théories du complot qui font des ravages aux États-Unis, ou au mieux instillent le doute et sapent la confiance de personnes pourtant raisonnables. C’est effarant. Ça, et l’échec des élites, ont fabriqué un Trump pour président. L’argent est un dieu qui pourrit les campagnes électorales, permet tous les excès, les mensonges, les manipulations. »

Son regard est tourné vers la Géorgie, État qui sera décisif pour la majorité sénatoriale et de facto pour la marge de manœuvre politique du nouveau président Joe Biden. « Le deuxième tour pour les deux sièges restants aura lieu en janvier. J’aimerais y être », glisse-t-elle avec une mine gourmande.

Elle lit le Washington Post, tous les jours ou presque, écrit des articles, participe à des émissions de télévision et de radio, guette les moindres faits et gestes de Trump le mauvais perdant, et se demande quelle sera sa prochaine ignominie : depuis trois mois, son emploi du temps est très chargé.

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