Gustave Eiffel: Naissance, Vie et Héritage d'un Ingénieur Visionnaire
Il y a tout juste 100 ans disparaissait Gustave Eiffel. Son œuvre emblématique, la tour Eiffel, est devenue à jamais le symbole de Paris et de la France à travers le monde. Alexandre Gustave Eiffel est né le 15 décembre 1832 à Dijon et meurt le 27 décembre 1923. Gustave Eiffel est né à Dijon en 1832 et mort en 1923.
Jeunesse et Formation
Gustave Eiffel voit le jour le 15 décembre 1832 à Dijon. Son père, Alexandre Bönickhausen dit Eiffel, est un vétéran des guerres napoléoniennes et le secrétaire de l’intendance militaire de Dijon. Sa mère, Catherine Moneuse, est une femme d’affaires dans le commerce du bois, puis dans la houille où elle fait fortune. Le jeune Gustave Eiffel manifeste très tôt un intérêt pour les sciences et la mécanique. Le petit Gustave ne voit que très rarement ses parents qui travaillent beaucoup. Sa grand-mère maternelle s’occupe de lui et le fait entrer au collège royal de Dijon où il obtient son baccalauréat en 1850. Dès lors, il part pour Paris et le collège Sainte-Barbe en vue de préparer le concours pour l’École polytechnique, concours dont il rate l’épreuve orale. Lorsqu'il monta à Paris en 1850 pour ses études, ce fut pour préparer Polytechnique. Cet échec le pousse à intégrer l’École Centrale des arts et manufactures de Paris. Paris dont il sortira diplômé en 1855. Il entre à l’École centrale de Paris pour y étudier la chimie. En 1855, son diplôme en poche, il rejoint la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest où il fait ses armes. Il entre finalement à l'Ecole Centrale des arts et manufactures, où il se spécialise très vite dans la métallurgie, la chimie et les constructions civiles.
Début de Carrière
Gustave Eiffel est un ingénieur de haut vol qui commence une carrière prometteuse dans la construction pour le chemin de fer. Sa carrière commence lorsqu'il est embauché chez Charles Nepveu, un constructeur de machines à vapeur et de matériel pour les chemins de fer. C’est ainsi qu’entre 1858 et 1860, âgé de 26 ans, il assure la conduite des travaux de la Passerelle Eiffel, pont métallique ferroviaire de 500 mètres de long traversant la Garonne à Bordeaux. fera ses premières armes mais n'y resta qu'un an puisque, dès 1857 est prend la responsabilité du bureau d'études de Pauwels et Compagnie. Son premier projet est le pont ferroviaire Saint-Jean à Bordeaux qui remporte un franc succès. Cette première grande réalisation, véritable prouesse technique, lui vaut alors la reconnaissance de ses contemporains et de la presse. À seulement 26 ans, il vient de construire un pont de 510 mètres de long ! Dès lors, il sera chargé de plusieurs autres ponts de la région du Sud-Ouest.
Ascension et Réalisations Majeures
Gustave Eiffel, qui a entre-temps abandonné son nom à consonance allemande, excelle dans l’exploitation de l’acier. Fort de ses premières expériences, Gustave Eiffel fonde sa propre société à Levallois-Perret en 1866 : « G. Eiffel et Cie » est né. Il étudie, innove et constate : l’acier est une matière parfaite pour la construction de structures complexes. Eiffel va alors se concentrer sur l’édification de viaducs, ponts ferroviaires ou routiers et grands bâtiments à charpente métallique. Eiffel finit par s’installer fin 1866 à l’Ouest de Paris. En 1867 il crée sa propre société et réalise diverses constructions qui vont augmenter sa réputation en France comme dans le monde. Les ateliers Eiffel vont ainsi construire la grande Galerie des Machines de l’ Exposition Universelle de 1867 . En 1875, il construit la gare de Budapest-Nyugati (dite « Gare de l’Ouest ») en Hongrie. En 1875 il conçoit la gare de l'Ouest de Budapest et l'année suivante le pont Maria Pia, qui enjambe le Douro, au Portugal. Gustave Eiffel travaille également à la construction de pavillons pour l' Exposition Universelle de 1878 à Paris. En 1879 il s'attèle à la construction des ponts de Viana et de Beira Alta, au Portugal, et en 1880 au pont du Szeged, en Hongrie. En 1884, il achève la réalisation du Viaduc de Garabit dans le Cantal qui lui assurera une fabuleuse renommée en raison du gigantesque arc de 160 mètres de portée, ce qui constitue alors un record du monde. 1884 il passe beaucoup de temps sur ce qui est parfois considéré comme un chef d'oeuvre, le viaduc de Garabit. De plus, le viaduc étant situé à 122 mètres de hauteur, la réalisation en est un véritable exploit. Puis, il élabore avec Bartholdi les plans de la Statue de la Liberté que la France offrit aux Etats-Unis en 1886 et en réalise la structure interne. En 1885 il fait un travail original qui change de ses habitudes. En effet, Gustave Eiffel ne construit pas uniquement des ponts et des charpentes. Gustave Eiffel voyage partout en Europe pour vendre ses œuvres. En France, il construit la galerie des machines pour l’Exposition universelle de 1867. Il construit également la gare de Verdun, le dôme d’acier de l’Observatoire de Nice et la charpente du siège social du Crédit lyonnais à Paris. Dans les colonies, ses projets sont acceptés pour différents ponts en Cochinchine, des ponts en Algérie, ainsi que la Poste centrale de Saïgon. En Europe, ses projets se vendent par dizaines: il décroche un contrat pour construire une gare à Budapest en 1875, un gigantesque pont à Porto, ainsi qu’un pont à Cuenca, en Espagne. Le succès est au rendez-vous! L’un de ses ingénieurs, Maurice Koechlin, travaille à l’armature métallique de la Statue de la Liberté. En 1868, Eiffel dépose un brevet pour «des perfectionnements dans la construction des tours en fer, et spécialement des tours de phare». Ses phares se construisent partout sur terre : au Brésil, en Égypte, en Estonie et à Madagascar.
La Tour Eiffel: Apogée d'une Carrière
Dès 1886, Gustave Eiffel soumet un projet de tour pour la future Exposition Universelle de 1889 , qui devait être une célébration du centenaire de la Révolution française. La dixième Exposition universelle est organisée à Paris, du 15 mai au 6 novembre 1889. Le parc s’étend sur 95 hectares. Au centre doit se dresser une tour de 300 mètres de haut: un concours est lancé. Le thème du concours est le suivant: «étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de-Mars une tour de fer, à base carrée, de 125 mètres de côté et de 300 mètres de hauteur ». Au total, 107 projets sont déposés et celui de Gustave Eiffel est retenu. Il s’associe à Maurice Koechlin et à Émile Nouguier, deux ingénieurs de son entreprise, ainsi qu’à Stephen Sauvestre, architecte de renom. Eiffel met tout son savoir dans la construction d’arches de pont pour concevoir une tour viable et résistante aux vents. L’ensemble doit laisser passer le vent, et les quatre piliers qui se rejoignent doivent se tenir entre eux : le tout doit être le plus creux possible. Plusieurs prototypes sont dessinés, mais un seul est retenu. Le 26 janvier 1887, le premier coup de pelle est donné : il faut cinq mois pour poser les fondations. Dans un premier temps, la dame de fer est entourée d’échafaudages de bois ; puis le premier étage terminé, des grues sont installées, et la tour monte pièce par pièce. Quelque 300 ouvriers s’affairent sur le chantier colossal. Il faut quatre hommes pour poser un seul rivet. Malgré les difficultés financières et les protestations d'une partie de l'intelligentsia parisienne, il achève son ouvrage dans les temps. De nombreuses voix s’élèvent contre ce projet pharaonique. Des artistes et écrivains publient une lettre pour dénoncer ce projet. Parmi eux, les noms de Maupassant, Dumas fils et Charles Garnier. On peut lire dans les journaux des critiques terribles, telles que « ce lampadaire véritablement tragique » par Léon Bloy, ou encore « ce squelette de beffroi » par Paul Verlaine. À l'ouverture de l'Exposition le succès public est au rendez-vous et la Tour Eiffel devient la fierté nationale et marque la triomphe et l’apogée de la carrière de Gustave Eiffel. Le 31 mars 1889, le dernier coup de pelle symbolique est donné : il a fallu deux ans, deux mois et cinq jours pour construire la plus haute tour du monde. Le même jour, Gustave Eiffel reçoit la Légion d’honneur sur l’étroite plateforme au sommet de sa tour : c’est la consécration. Anecdote intéressante, les ascenseurs ne seront mis en service que le 26 mai ; avant cela, près de 30 000 visiteurs sont montés au deuxième étage... à pied. Au total, près de deux millions de visiteurs montent sur la tour le temps de l’Exposition universelle. On prévoit alors de la laisser 20 ans en place. Gustave Eiffel multiplie les projets afin de donner une utilité à la tour. Avec l’expansion de la radio, la tour Eiffel devient une antenne-relais idéale !
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Le Scandale de Panama et la Retraite
Puisqu’il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud, Eiffel s’engage immédiatement dans un autre projet pharaonique : celui du canal de Panama. L’entrepreneur français Ferdinand de Lesseps l’engage pour la construction de grandes écluses. C'est le contrat le plus important mais aussi le plus risqué de toute sa carrière d'entrepreneur. La condition d’Eiffel est d’être payé avant d’engager le travail, ce qui lui est accordé. À peine lancé dans le projet, un scandale éclate : la compagnie de Lesseps est en quasi-banqueroute, et des parlementaires ont essayé de cacher l’information. Face aux risques encourus, il obtient d'énormes avantages financiers et de solides garanties, qui l'assurent d'encaisser son bénéfice dès le commencement des travaux. Des milliers de petits actionnaires perdent l’argent placé dans le projet. Tandis qu’Eiffel n’était engagé que comme prestataire, l’opinion publique veut que des têtes tombent. Malgré la diligence d'Eiffel, la mise en liquidation de la Compagnie du canal le 4 février 1889 aboutit à son inculpation pour escroquerie, aux côtés de Lesseps père et fils, puis à sa condamnation à deux ans de prison et à 2000 francs d'amende, alors que rien ne peut réellement lui être reproché. Il est jugé et condamné à 20 000 francs d’amende et deux ans de prison. Profondément atteint dans son honneur et dans sa dignité, il se retire du monde des affaires. Fort heureusement, son avocat Pierre Waldeck-Rousseau fait casser ce jugement en cassation et réhabilite Eiffel. Cependant, bien qu’il soit innocenté, Gustave Eiffel est profondément touché par cet épisode et décide de se retirer des affaires. Le jugement sera cassé par la Cour de Cassation en invoquant la prescription des faits reprochés, ce qui mettra fin à toute poursuite.
Dernières Années et Héritage Scientifique
Son intérêt se porte désormais vers les nouvelles technologies, la météorologie et l’aérodynamisme. Après sa retraite consécutive au scandale de Panama, Eiffel consacre les trente dernières années de sa vie à une féconde carrière de savant. Il n’a de cesse de se battre, et cela jusqu’à sa mort, pour que la tour Eiffel, rapidement passée de mode, puisse servir pour d’autres choses. Il s'emploie d'abord à trouver une utilité à la Tour, qui n'avait été construite que pour une durée de vingt ans : expériences sur la résistance de l'air, station d'observation de météorologie et surtout antenne géante pour la radio naissante. Les années passent, et Eiffel porte tout son intérêt sur l’aéronautique. Parallèlement à la collecte de données météorologiques dans les stations installées dans ses diverses propriétés, il poursuit ses études sur l'aérodynamisme en construisant une soufflerie au pied même de la Tour, puis une plus importante en 1909 rue Boileau à Paris, toujours en activité. Lorsque la guerre éclate en 1914, il se met à construire des prototypes d’avion de chasse. Au crépuscule de sa vie, il fait don à l’État de ses travaux.
Décès et Sépulture
Le 27 décembre 1923, Gustave Eiffel s’éteint dans son hôtel particulier à Paris, rue Rabelais. Il est enterré avec tous les honneurs dans le caveau familial au cimetière de Levallois-Perret.
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