Mon enfant a mal au poignet : que faire ?
Douleur au poignet chez l'enfant ⁚ causes et traitements
La douleur au poignet chez les enfants peut avoir diverses origines, allant de simples entorses à des problèmes plus complexes comme des fractures ou des maladies inflammatoires. Des gestes répétitifs, des chutes ou des traumatismes peuvent causer des lésions ligamentaires, des tendinites (inflammation des tendons), voire des fractures; L'arthrite juvénile, la maladie de De Quervain (inflammation des tendons du pouce), ou des tumeurs osseuses, plus rares, peuvent également être responsables. Le traitement dépendra de la cause identifiée. Un repos, de la glace et des anti-inflammatoires peuvent suffire pour des entorses légères. Des cas plus graves nécessitent une consultation médicale et potentiellement un traitement plus spécifique, incluant plâtre, médicaments ou chirurgie.
Causes fréquentes de la douleur au poignet chez l'enfant
Plusieurs facteurs peuvent être à l'origine de douleurs au poignet chez un enfant. Les traumatismes, notamment les chutes ou les coups directs, sont une cause fréquente, pouvant entraîner des fractures, des entorses (étirements ou déchirures des ligaments) ou des foulures (lésions musculaires). Les activités sportives, impliquant des mouvements répétitifs ou des impacts, contribuent aussi significativement aux problèmes de poignet chez les enfants. La pratique intensive de certains sports comme le tennis ou le golf peut ainsi engendrer des tendinites, des inflammations des tendons, souvent douloureuses. De plus, des affections inflammatoires comme l'arthrite juvénile peuvent se manifester par des douleurs articulaires, notamment au niveau du poignet. Enfin, des maladies moins courantes, comme la maladie de De Quervain (affectant les tendons du pouce), peuvent également être responsables de douleurs au poignet. Il est important de noter que la douleur peut être soudaine (traumatisme) ou progressive (maladie inflammatoire), et son intensité peut varier considérablement selon la cause.
Fractures du poignet
Les fractures du poignet chez l'enfant, bien que pouvant être impressionnantes, sont relativement fréquentes, surtout chez les enfants plus jeunes dont les os sont plus souples et plus sujets aux fractures de croissance. Ces fractures résultent généralement de chutes ou de traumatismes directs. La douleur est intense et souvent immédiate, accompagnée d'un gonflement et d'une déformation possible du poignet. Le diagnostic repose sur une radiographie, essentielle pour visualiser la fracture et déterminer sa localisation et sa gravité. Le traitement dépend de la nature de la fracture. Dans la plupart des cas, un traitement orthopédique, consistant en l'immobilisation du poignet avec un plâtre pendant plusieurs semaines, est suffisant. Une intervention chirurgicale est rarement nécessaire, sauf en cas de fracture déplacée ou instable, ou de lésions associées aux nerfs ou aux vaisseaux sanguins. La durée de l'immobilisation et la rééducation post-plâtre varient selon l'âge de l'enfant et la gravité de la fracture. Une surveillance régulière par un médecin est indispensable pour garantir une bonne consolidation et éviter les complications.
Entorses et foulures du poignet
Les entorses et foulures du poignet sont des blessures fréquentes chez les enfants, résultant souvent de chutes ou de traumatismes. Une entorse correspond à une lésion des ligaments, les tissus qui relient les os entre eux au niveau de l'articulation du poignet. Une foulures, quant à elle, implique une lésion des muscles et/ou des tendons. La douleur est variable selon la gravité de la lésion, allant d'une douleur légère à une douleur intense, accompagnée d'un gonflement et d'une limitation des mouvements. Le diagnostic repose principalement sur l'examen clinique, mais une radiographie peut être nécessaire pour exclure une fracture. Le traitement des entorses et foulures légères repose sur la méthode RICE ⁚ Repos, Glace, Compression et Elévation du poignet. Des analgésiques peuvent être prescrits pour soulager la douleur. Dans les cas plus graves, une immobilisation avec un plâtre ou une attelle peut être nécessaire. La kinésithérapie joue un rôle important dans la récupération, permettant de restaurer la mobilité et la force du poignet. Le retour progressif à l'activité physique est crucial, en suivant les conseils du médecin ou du kinésithérapeute afin d'éviter les rechutes.
Tendinite du poignet
La tendinite du poignet, moins fréquente chez les enfants que chez les adultes, est une inflammation des tendons du poignet, causée par une sollicitation excessive et répétée. Chez les enfants, cela peut être lié à la pratique intensive d'un sport (tennis, gymnastique...), à des mouvements répétitifs lors d'activités manuelles, ou à des postures incorrectes maintenues longtemps. La douleur est localisée au niveau du poignet, souvent aggravée par le mouvement et l'utilisation du poignet. Elle peut être accompagnée d'un gonflement et d'une raideur. Le diagnostic repose sur l'examen clinique et l'identification des activités potentiellement responsables. Le traitement vise à réduire l'inflammation et la douleur. Le repos du poignet est crucial, en évitant les mouvements qui aggravent les symptômes. La glace appliquée localement plusieurs fois par jour peut soulager la douleur et l'inflammation. Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), sur prescription médicale, peuvent être utilisés. La kinésithérapie, avec des exercices spécifiques, aide à la récupération et à la prévention des rechutes. Dans certains cas, une infiltration de corticoïdes peut être envisagée. Le retour à l’activité doit être progressif et adapté.
Maladie de De Quervain
La maladie de De Quervain est une affection moins fréquente chez les enfants que chez les adultes, caractérisée par une ténosynovite, c'est-à-dire une inflammation des tendons qui contrôlent le mouvement du pouce. Elle se manifeste par une douleur au niveau de la base du pouce, irradiant parfois vers l'avant-bras. Cette douleur est souvent aggravée par les mouvements du pouce, tels que la prise d'objets ou la rotation du poignet. Un gonflement et une sensibilité au toucher peuvent également être présents. Chez l'enfant, cette maladie peut être liée à des mouvements répétitifs du poignet et du pouce, bien que les causes exactes restent parfois inconnues. Le diagnostic repose sur l'examen clinique, incluant le test de Finkelstein (provoquant une douleur par la flexion du pouce dans la paume et la déviation du poignet vers le cubitus). Le traitement repose principalement sur le repos du poignet et du pouce, l'application de glace, et la prise d'anti-inflammatoires. Une attelle de poignet peut être utilisée pour immobiliser le pouce et réduire la douleur. La kinésithérapie, avec des exercices spécifiques, est importante pour la récupération. Dans les cas résistants au traitement conservateur, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour libérer les tendons.
Arthrite juvénile
L'arthrite juvénile idiopathique (AJI), aussi appelée polyarthrite rhumatoïde juvénile, est une maladie inflammatoire chronique touchant les articulations. Bien qu'elle puisse affecter plusieurs articulations, le poignet est fréquemment impliqué. L'AJI se caractérise par une douleur articulaire, souvent accompagnée de gonflement, de rougeur, de chaleur et de raideur, particulièrement le matin ou après une période de repos. La douleur peut être intense et limiter les mouvements. Chez l'enfant, l'AJI peut entraîner des limitations fonctionnelles, affectant les activités quotidiennes et le développement psychomoteur. Le diagnostic repose sur l'examen clinique, la prise en compte des symptômes et des antécédents familiaux, ainsi que des examens complémentaires comme des analyses de sang et des radiographies. Le traitement vise à contrôler l'inflammation et la douleur, à préserver la fonction articulaire et à améliorer la qualité de vie de l'enfant. Il repose sur la prise d'anti-inflammatoires, parfois sur l'utilisation de médicaments immunosuppresseurs, et sur la kinésithérapie. Une surveillance médicale régulière est essentielle pour adapter le traitement et prévenir les complications à long terme.
Autres causes moins fréquentes (tumeurs, etc.)
Outre les causes plus courantes de douleur au poignet chez l'enfant, certaines affections moins fréquentes doivent être prises en considération. Des tumeurs osseuses bénignes ou malignes peuvent se développer au niveau du poignet, provoquant des douleurs, parfois intenses et lancinantes, surtout la nuit. Ces tumeurs peuvent être associées à un gonflement localisé et à une limitation des mouvements. Le diagnostic nécessite des examens complémentaires, tels que des radiographies, un scanner ou une IRM, afin de visualiser la lésion et de déterminer sa nature. Le traitement dépendra du type de tumeur, de sa taille et de son extension. Il peut inclure une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur, une chimiothérapie ou une radiothérapie dans le cas de tumeurs malignes. D'autres affections, plus rares, comme des infections osseuses (ostéomyélite) ou des problèmes neurologiques (compression nerveuse), peuvent également causer des douleurs au poignet. Il est important de consulter un médecin en cas de douleur persistante, inexpliquée, ou accompagnée d'autres symptômes comme de la fièvre, une perte de poids ou une faiblesse musculaire. Un diagnostic précis est essentiel pour adapter le traitement à la cause spécifique de la douleur.
Quand consulter un médecin ?
Une consultation médicale est nécessaire en cas de douleur intense, de déformation du poignet, de perte de sensibilité ou de mobilité, d'engourdissement, de picotements dans la main ou l'avant-bras, ou si la douleur persiste plus de deux semaines malgré les premiers soins. Une consultation urgente est indispensable si la douleur est accompagnée de fièvre ou de signes d'infection.
Symptômes nécessitant une consultation urgente
Certaines situations requièrent une consultation médicale immédiate. Il faut consulter un médecin sans délai si l'enfant présente une douleur au poignet extrêmement intense, incapacitante et accompagnée d'une déformation visible du poignet. Une perte de sensibilité ou de mobilité de la main, des doigts, ou de l'avant-bras, avec engourdissement ou picotements, constitue également une urgence. La présence de signes d'infection, comme de la fièvre, des rougeurs importantes autour du poignet, ou du pus, nécessite une consultation rapide afin de prévenir des complications graves. De même, une douleur au poignet survenant après un traumatisme important (chute de hauteur, accident de sport avec impact direct) doit être évaluée rapidement par un professionnel de santé. Enfin, si l'enfant est incapable de supporter son poids sur le poignet blessé ou s'il exprime une douleur insupportable, une consultation immédiate s'impose. N'hésitez pas à contacter les services d'urgence en cas de doute.
Durée et aggravation de la douleur
La durée et l'évolution de la douleur au poignet sont des éléments importants à considérer pour déterminer la nécessité d'une consultation médicale. Une douleur intense et persistante, qui dure plus de quelques jours sans amélioration malgré les premiers soins (repos, glace), doit alerter. Une douleur qui s'aggrave progressivement, qui irradie vers d'autres parties du membre (avant-bras, main), ou qui est accompagnée de nouveaux symptômes (gonflement important, rougeur, fièvre) nécessite une évaluation médicale. De même, une douleur qui empêche l'enfant de réaliser ses activités quotidiennes, de dormir ou de jouer normalement, justifie une consultation. L'apparition d'une impotence fonctionnelle, c'est-à-dire l'incapacité à utiliser normalement le poignet, est un signe significatif. Une douleur qui s'intensifie la nuit, en particulier, peut indiquer une affection plus sérieuse comme une fracture ou une tumeur. En cas de doute, il est toujours préférable de consulter un médecin pour obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté. La surveillance de l'évolution de la douleur permet une prise en charge appropriée et prévient les complications potentielles.
Traitements possibles
Les traitements de la douleur au poignet chez l'enfant sont variés et dépendent de la cause. Ils vont de simples mesures de premiers soins (repos, glace) à des traitements médicaux (antalgiques, anti-inflammatoires) et, dans certains cas, à une intervention chirurgicale.
Traitements non médicaux (repos, glace, etc.)
Pour de nombreuses douleurs au poignet chez l'enfant, des traitements non médicaux peuvent être efficaces, surtout en cas d'entorses ou de foulures légères. Le repos est essentiel pour permettre aux tissus lésés de cicatriser. Il est important de limiter les mouvements du poignet, en évitant les activités qui aggravent la douleur. L'application de glace, plusieurs fois par jour pendant 15 à 20 minutes, aide à réduire l'inflammation et à soulager la douleur. Il est conseillé d'envelopper la glace dans un linge pour éviter les brûlures. L'élévation du poignet au-dessus du niveau du cœur peut également contribuer à réduire le gonflement. Une attelle ou un bandage compressif peut être utilisé pour immobiliser le poignet et soutenir l'articulation, soulageant ainsi la douleur et limitant les mouvements. Des analgésiques en vente libre, comme le paracétamol ou l'ibuprofène (selon l'âge et sous surveillance médicale), peuvent être administrés pour soulager la douleur et la fièvre éventuelle. Ces mesures sont souvent suffisantes pour les douleurs légères et transitoires. Cependant, si la douleur persiste, s'aggrave ou est accompagnée d'autres symptômes, il est crucial de consulter un médecin pour un diagnostic et un traitement plus approprié.
Traitements médicaux (médicaments, etc.)
En fonction de la cause de la douleur au poignet et de sa sévérité, des traitements médicaux peuvent être nécessaires en complément ou en remplacement des mesures non médicamenteuses. Pour soulager la douleur et l'inflammation, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l'ibuprofène ou le naproxène, peuvent être prescrits par un médecin, en tenant compte de l'âge et du poids de l'enfant. La posologie doit être strictement respectée. Dans certains cas d'arthrite juvénile ou d'autres maladies inflammatoires, des médicaments plus puissants, comme les corticoïdes, peuvent être nécessaires pour contrôler l'inflammation. Cependant, leur utilisation doit être encadrée par un médecin en raison de leurs effets secondaires potentiels. Dans les cas de tendinites résistantes aux traitements de première intention, des infiltrations de corticoïdes dans le tendon peuvent être envisagées, mais elles sont généralement réservées aux cas rebelles et sous contrôle médical strict. Pour les douleurs neuropathiques, des antalgiques spécifiques peuvent être prescrits. Il est important de souligner que l'automédication est à éviter, et que tout médicament doit être administré sous la surveillance d'un professionnel de santé, qui adaptera le traitement à la situation spécifique de l'enfant.
Chirurgie (dans les cas graves)
La chirurgie est rarement nécessaire pour traiter les douleurs au poignet chez l'enfant, mais elle peut être envisagée dans certains cas spécifiques. Pour les fractures déplacées ou instables qui ne peuvent pas être réduites par un simple plâtre, une intervention chirurgicale peut être requise pour repositionner les fragments osseux et les maintenir en place à l'aide de plaques, de vis ou d'autres dispositifs d'ostéosynthèse. Cette intervention permet une meilleure consolidation osseuse et une récupération plus rapide. Dans les cas de maladie de De Quervain sévère et résistante aux traitements conservateurs, une intervention chirurgicale peut être effectuée pour libérer les tendons affectés, soulageant ainsi la douleur et améliorant la mobilité du pouce. Certaines tumeurs osseuses peuvent également nécessiter une intervention chirurgicale pour leur ablation. L'indication chirurgicale est toujours posée après une évaluation minutieuse par un chirurgien orthopédiste, qui tiendra compte de l'âge de l'enfant, de la nature de la lésion, et des risques et bénéfices de l'intervention. La chirurgie doit être envisagée comme une solution de dernier recours, après l'échec des traitements conservateurs. Une période de rééducation post-opératoire est nécessaire pour récupérer la mobilité et la force du poignet.