Les premiers signes de l'accouchement : comment les reconnaître ?
Signes Précoces d'Accouchement
Les signes précoces d'un accouchement peuvent varier d'une femme à l'autre. Cependant, certains signes sont plus fréquents que d'autres. Parmi les signes précoces les plus courants, on peut citer ⁚
- Des contractions régulières, qui durent plus d'une heure.
- Une perte de liquide amniotique, qui peut être un signe de rupture des membranes.
- Une sensation de pression dans le bassin ou le bas du dos.
- Des saignements vaginaux.
- Une augmentation de la fréquence cardiaque.
- Une diarrhée.
- Des vomissements.
- Une fatigue accrue.
- Un ventre un peu plus bas.
Si vous ressentez l'un de ces signes, il est important de contacter votre médecin ou votre sage-femme. Il est également important de se rappeler que tous les accouchements ne sont pas identiques et que certains signes peuvent être plus prononcés que d'autres. Il est donc important de faire confiance à votre corps et de vous écouter.
Définition de l'accouchement prématuré
Un accouchement prématuré est défini comme un accouchement qui survient avant la 37ème semaine d'aménorrhée, c'est-à-dire avant la fin de la 36ème semaine de grossesse. Il s'agit d'un événement qui peut survenir spontanément ou être induit par l'équipe médicale.
La prématurité est un problème de santé publique majeur. En France, environ 6,6% des bébés naissent prématurément, soit plus de 55 000 enfants par an. Parmi ces naissances prématurées, 85% sont des prématurés moyens (nés entre 32 et 36 semaines d'aménorrhée), 10% sont des grands prématurés (nés entre 28 et 31 semaines d'aménorrhée) et 5% sont des très grands prématurés (nés avant 28 semaines d'aménorrhée).
Il est important de comprendre que la prématurité n'est pas toujours synonyme de problèmes de santé pour le bébé. De nombreux bébés prématurés se développent normalement et sans séquelles. Cependant, la prématurité est un facteur de risque pour de nombreuses complications de santé, notamment ⁚
- Des problèmes respiratoires, comme la détresse respiratoire du nouveau-né (DRN)
- Des problèmes cardiaques, comme la persistance du canal artériel (PCA)
- Des problèmes cérébraux, comme l'hémorragie intraventriculaire (HIV)
- Des problèmes digestifs, comme la nécrose entérocolique (NEC)
- Des problèmes de développement, comme un retard de croissance ou un retard psychomoteur
Le risque de complications de santé est d'autant plus élevé que le bébé est né prématurément. Les très grands prématurés (nés avant 28 semaines d'aménorrhée) sont les plus à risque de développer des problèmes de santé graves. La survie des bébés nés avant 23 semaines d'aménorrhée est extrêmement rare en France.
Malgré les progrès de la médecine, la prématurité reste une situation à risque pour le bébé. Cependant, les progrès de la prise en charge néonatale ont permis d'améliorer considérablement les chances de survie et de développement des bébés prématurés.
Les parents d'un bébé prématuré doivent être accompagnés et soutenus par l'équipe médicale et les professionnels de santé. Des groupes de parole et des associations existent pour les aider à surmonter cette épreuve.
Signes précurseurs d'un accouchement prématuré
Il est essentiel de comprendre que la majorité des accouchements prématurés surviennent spontanément, sans signe précurseur évident. Cependant, il existe certains signes qui peuvent suggérer un risque accru de prématurité. Il est important de les connaître et de consulter rapidement un professionnel de santé si vous les ressentez.
Voici quelques signes précurseurs d'un accouchement prématuré ⁚
- Des contractions régulières ⁚ Si vous ressentez des contractions régulières, qui se répètent à intervalles réguliers et qui durent plus d'une heure, il est important de contacter votre médecin ou votre sage-femme. Il s'agit du signe le plus courant d'un travail prématuré.
- Une perte de liquide amniotique ⁚ Si vous constatez un écoulement de liquide clair ou rosé, qui peut être abondant ou modéré, il est essentiel de consulter rapidement un médecin. Cela peut être le signe d'une rupture prématurée des membranes, qui augmente le risque d'infection et de prématurité.
- Des saignements vaginaux ⁚ Tout saignement vaginal pendant la grossesse, même léger, doit être signalé à un professionnel de santé. Il peut s'agir d'un signe de décollement du placenta ou d'autres complications qui peuvent entraîner un accouchement prématuré.
- Une pression dans le bassin ou le bas du dos ⁚ Une sensation de pression accrue dans le bassin ou le bas du dos, accompagnée de contractions, peut également être un signe précurseur d'un accouchement prématuré.
- Une augmentation de la fréquence cardiaque ⁚ Une accélération du rythme cardiaque, surtout si elle est accompagnée d'autres symptômes, peut être un signe d'un travail prématuré.
- Une diarrhée ou des vomissements ⁚ Bien que ces symptômes puissent être liés à d'autres causes, ils peuvent aussi être des signes précurseurs d'un accouchement prématuré.
- Une fatigue accrue ⁚ Une fatigue intense et inhabituelle, surtout si elle est accompagnée d'autres symptômes, peut être un signe d'un travail prématuré.
- Un ventre un peu plus bas ⁚ Ce signe, bien que moins perceptible par l'entourage, peut être un indicateur d'un accouchement imminent.
Il est important de souligner que tous les signes d'un accouchement prématuré ne se manifestent pas toujours de manière évidente. Il est donc crucial de rester attentive à son corps et de consulter rapidement un professionnel de santé si vous ressentez des symptômes inhabituels ou inquiétants.
La menace d'accouchement prématuré (MAP) est une situation où la femme enceinte ressent des contractions régulières, accompagnées d'un col modifié (col inférieur à 25 mm au toucher vaginal ou à l'échographie endovaginale). En cas de MAP, la future maman est généralement hospitalisée pour rechercher la cause des contractions et, si possible, la traiter.
L'hospitalisation permet de surveiller de près la femme enceinte et son bébé, et de mettre en place des traitements pour tenter de stopper les contractions et de retarder l'accouchement. Cependant, il est impossible d'arrêter un accouchement qui vient de commencer.
Causes de l'accouchement prématuré
Les causes de l'accouchement prématuré sont multiples et complexes. Elles peuvent être liées à des facteurs génétiques, environnementaux, médicaux ou socio-économiques. Bien que la recherche médicale ait fait des progrès significatifs dans la compréhension de la prématurité, les mécanismes précis qui déclenchent le travail prématuré ne sont pas encore totalement élucidés.
On distingue deux grands types de prématurité ⁚ la prématurité spontanée et la prématurité induite.
Prématurité spontanée ⁚
Elle représente environ 60% des accouchements prématurés. Le travail se déclenche spontanément en raison de contractions précoces ou de la rupture prématurée des membranes (poche des eaux), souvent suite à une infection bactérienne.
- Infections ⁚ Les infections maternelles, comme les infections urinaires, les infections vaginales ou les infections de la cavité buccale, peuvent déclencher un travail prématuré.
- Facteurs génétiques ⁚ La prédisposition génétique à la prématurité est un facteur important. Les femmes qui ont déjà eu un accouchement prématuré ou qui ont des antécédents familiaux de prématurité sont plus à risque.
- Facteurs environnementaux ⁚ L'exposition à la pollution, au tabac ou à l'alcool peut augmenter le risque de prématurité.
- Facteurs socio-économiques ⁚ Le niveau d'éducation, le statut socio-économique et l'accès aux soins de santé peuvent également influencer le risque de prématurité.
- Problèmes de santé maternelle ⁚ Certaines pathologies maternelles, comme l'hypertension artérielle, le diabète gestationnel, les maladies auto-immunes ou les problèmes de coagulation du sang, peuvent augmenter le risque de prématurité.
- Problèmes de santé fœtale ⁚ Une croissance fœtale retardée (RCIU), une malformation fœtale ou une souffrance fœtale peuvent également déclencher un travail prématuré.
Prématurité induite ⁚
Elle représente environ 40% des accouchements prématurés. L'équipe médicale décide de faire naître le bébé plus tôt, par césarienne le plus souvent, car la santé voire la survie du fœtus ou de la maman sont en danger suite à une complication de la grossesse.
- Hypertension artérielle sévère ⁚ L'hypertension maternelle sévère et ses complications (pré-éclampsie, éclampsie, troubles hépatiques, destruction des globules rouges et plaquettes sanguines) peuvent nécessiter un accouchement prématuré.
- Hémorragie maternelle ⁚ Une hémorragie maternelle due à une complication du placenta praevia ou d'un hématome rétro-placentaire peut justifier un accouchement prématuré.
- Diabète gestationnel ⁚ Un diabète gestationnel non stabilisé peut mettre en danger la santé du bébé et nécessiter un accouchement prématuré.
- Retard de croissance in utéro (RCIU) ⁚ Un RCIU grave peut nécessiter un accouchement prématuré pour éviter des complications pour le bébé.
- Souffrance fœtale ⁚ Une souffrance fœtale, notamment en cas de grossesse multiple, peut justifier un accouchement prématuré.
Il est important de rappeler que la prématurité est un événement complexe qui peut être causé par une multitude de facteurs. La recherche médicale continue de progresser dans la compréhension des mécanismes à l'origine de la prématurité, ce qui permettra d'améliorer les stratégies de prévention et de prise en charge.
Conséquences de l'accouchement prématuré
L'accouchement prématuré, qu'il soit spontané ou induit par l'équipe médicale, est une épreuve pour l'enfant, amené à subir une prise en charge très lourde, mais également pour les parents qui ne projetaient pas du tout cette éventualité en début de grossesse. Heureusement, les progrès de la médecine ont contribué à améliorer les statistiques à ce sujet tout en assurant un accompagnement beaucoup plus humain grâce aux soins dits de développement, aussi appelés Nidcap.
Les organes du bébé sont rapidement en place, mais leur développement se poursuit durant toute la grossesse. La prématurité vient donc interrompre ce processus de maturation. Malgré les progrès dans la prise en charge néonatale, la prématurité, surtout la très grande, demeure une situation à risque, à commencer pour la survie du bébé. Selon Epipage 2, étude rassemblant près de 7000 enfants afin d'évaluer la survie des enfants prématurés nés entre la 22 et 34 SA et leur devenir ultérieur, la survie atteint 99 % à 32-34 SA, 94 % à 27-31 SA, mais seulement 60 % à 25 SA et moins de 1 % avant 24 SA. Ces résultats témoignent cependant d'une nette amélioration depuis 1997 et les résultats d'Epipage 1 (4).
Toujours selon Epipage 2, le taux de survie sans pathologie néonatale grave est de 97 % à 32-34 SA, 81 % à 27-31 SA, mais seulement 30 % à 25 SA et 12 % à 24 SA. Toutes les fonctions du bébé sont concernées ⁚ thermorégulation, fonction cardiaque, pulmonaire, digestive, rénale, cérébrale, immunitaire. Pour pallier l'immaturité de son organisme, le bébé prématuré est pris en charge, selon son degré de prématurité, dans un service de réanimation néonatale, en soins intensifs ou en service de néonatalogie. La prise en charge est multiple ⁚ mise en couveuse, assistance respiratoire, administration de différents traitements (surfactant notamment pour pallier à l'immaturité pulmonaire) par sonde d'intubation, alimentation par voie entérale (systématique avant 34 semaines), photothérapie pour traiter l'ictère.
Dans cet univers ultra médicalisé, les parents ont également un rôle essentiel à jouer car le nouveau-né, même prématuré, est un petit être doté de tous ses sens. Le "peau à peau" ou "méthode kangourou", pratiqué aujourd'hui dans de nombreuses unités de néonatalogie, permet de favoriser le lien entre le bébé et ses parents mais présente aussi, selon une étude parue dans Biological Psychiatry, des bienfaits à long terme chez l'enfant ⁚ une réponse atténuée au stress, un fonctionnement autonome plus mature, un sommeil mieux organisé et de meilleures capacités d'apprentissage.
Le programme Nidcap est aussi de plus en plus pratiqué, il s'agit d'un programme dont l'approche est basée sur une individualisation des soins dès la naissance de l'enfant, une limitation des stimulations supplémentaires et une valorisation du lien parental.
À long terme, les risques de séquelles neurologiques sont fréquents, surtout chez les grands prématurés. Elles peuvent se traduire par des troubles moteurs et/ou cognitifs. Selon Epipage 2, le risque de déficience intellectuelle est de 15 % pour le grand prématuré, 10 % pour le prématuré moyen et 5 % pour la prématurité tardive. Au niveau moteur, le risque de handicap moteur est de 10 % pour le grand prématuré, 4 % pour le prématuré modéré et 0,5 % pour la prématurité tardive.
On distingue trois niveaux de prématurité ⁚
- Très grand prématuré ⁚ né avant 28 semaines d'aménorrhée.
- Grand prématuré ⁚ né entre 28 et 31 semaines d'aménorrhée.
- Prématuré moyen ⁚ né entre 32 et 36 semaines d'aménorrhée.
Avant 25 semaines, la survie demeure rare. En France, aucune intervention n'est tentée sur les prématurés nés avant 23 semaines de grossesse.
La durée d'une grossesse à terme est de 41 semaines d'aménorrhées (39 semaines de grossesse), mais on parle d'accouchement prématuré seulement avant 37 SA (35 semaines de grossesse).
On observe en France une baisse des naissances prématurées, passées de 7,4 % des naissances en 2010 à 6.6 % en 2020. Chaque année, 55 000 enfants naissent prématurément, dont 85 % sont des prématurés moyens, 10 % de grands prématurés et 5 % de très grands prématurés. Cette baisse sensible est liée à l'amélioration de la prise en charge globale et de l'organisation des soins apportés à ces enfants.
Laccouchement prématuré est toujours un choc pour les parents, surtout s'il était totalement inattendu. À la joie d'être parent se superposent différents sentiments ⁚ la peur qui entoure les premières semaines voire mois de vie du bébé prématuré, la colère, le sentiment d'injustice, et parfois un sentiment de culpabilité ─ non fondé bien évidemment ─ chez certaines mamans qui peuvent avoir le sentiment de ne pas avoir été capable de "garder" leur bébé en sécurité dans leur ventre. Les groupes de parole organisés dans certains services de néonatologie et les associations sont une aide psychologique précieuse pour surmonter cette épreuve de la prématurité.