Solutions et conseils face au refus du biberon en crèche
Il est fréquent que les bébés, surtout ceux allaités, refusent le biberon à la crèche. Cette situation peut être source d'inquiétude pour les parents, en particulier lorsque la reprise du travail approche. Voici des éléments pour comprendre ce refus et des solutions pour y faire face.
Comprendre le refus du biberon
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi un bébé refuse le biberon à la crèche :
- Préférence pour le sein : Le bébé a connu que le sein et il adore ça, donc c'est normal qu'il soit un peu réfractaire au biberon. La tétée au biberon diffère de celle au sein, quelques réflexes de succion déclenchés par la tétine suffisent à faire couler le lait alors que votre bébé a pris l'habitude d'être plus actif pendant la tétée au sein. Lorsque vous lui présentez la tétine, il perd donc ses repères.
- Association avec la mère : L’enfant a pris l'habitude d'être au contact de sa maman pour téter. Votre bébé ressent ce lien entre vous. Il reconnaît l'odeur du lait à proximité de sa mère et ne comprend alors pas pourquoi sa maman propose une autre forme d'alimentation alors qu'il a à proximité accès au lait maternel.
- Changement de lait : Votre tout-petit a l'habitude du biberon mais le changement de lait provoque soudain chez lui un refus de boire car l’enfant a du mal avec le nouveau lait qui est différent de celui qu'il a l’habitude de consommer.
- Inconfort physique : Le reflux gastro-œsophagien est une affection courante chez les nourrissons qui se caractérise par des remontées d’acide gastrique dans l’œsophage, provoquant douleurs et inconfort. Votre bébé associe alors le biberon à ces sensations désagréables et peut développer une aversion pour celui-ci. La douleur liée à l’éruption des premières dents peut rendre la succion du biberon à bébé inconfortable. La succion peut exercer une pression sur les gencives sensibles, ce qui peut aggraver leur inconfort.
- Changement d'environnement : Les bébés sont sensibles aux changements de routine et de repères. Un changement majeur dans leur environnement, tels qu’un déménagement ou une transition vers un nouveau mode de garde, peut perturber leur équilibre et entraîner une réticence à prendre le biberon.
- Distraction : Les bébés sont naturellement curieux et peuvent être facilement captivés par leur environnement.
Solutions et alternatives
Face à un bébé qui refuse le biberon, plusieurs options peuvent être envisagées :
1. Persévérer avec le biberon
Continuez de lui présenter calmement son biberon pendant plusieurs jours d’affilée. Essayez différentes tétines, différentes températures de lait. Il existe sur le marché des tétines en silicone souple qui miment la texture du téton et se rapproche de la tétée naturelle. Pour une transition en douceur, vous pouvez opter pour une tétine équipée d’une valve qui permettra à l’enfant de conserver une démarche active. En cas de reflux, il existe sur le marché des tétines anti-reflux qui limitent le volume d'air ingéré. Vous pouvez aussi soulager votre enfant en faisant des pauses lors de la prise du biberon pour qu'il évacuer l'air qui distend son estomac et favorise le reflux.
Proposer le biberon à heure fixe chaque jour, de préférence en fin d'après-midi lorsque les tétées sont plus rapprochées. Privilégiez un moment où vous pouvez porter toute votre attention sur votre bébé, sans votre aîné à proximité si vous en avez.
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2. Explorer d'autres contenants
Si votre bébé refuse la tétine, essayez de lui proposer le lait au verre, à la tasse ou à la cuillère. Pour soulager ma nounou, j’ai acheté une tasse à bec « façon biberon » qui n’avait pas l’air de fonctionner. Cette tasse m’a sauvé la vie !
3. Diversification alimentaire
Si votre bébé a plus de 6 mois, commencez la diversification alimentaire. Commencez par présenter des purées de légumes ou de fruits à la place du biberon du soir. Supprimez par étapes les biberons au profit des repas à la cuillère et maintenez le biberon du matin auquel vous ajoutez des céréales adaptées à son âge.
Voici quelques idées de recettes pour varier les plaisirs :
- Bouillie peu épaisse de lait maternel
- Bouillie infantile à base de céréales
- Milkshake à la framboise
- Crème de riz à la poire
- Panna cotta au lait infantile et coulis de framboises
- Lassi à la mangue
4. Allaiter à la crèche
Si possible, demandez à la crèche si vous pouvez venir allaiter votre bébé pendant la journée. Si l’enfant est gardé non loin du lieu où l’on travaille, il est même possible d’aller l’allaiter dans la journée. C’est le cas lorsque l’entreprise, l’administration ou l’hôpital dispose d’une crèche pour les enfants du personnel.
5. Adapter l'environnement
Assurez-vous que l'environnement est calme et détendu pendant les repas. Un bébé ne peut faire un apprentissage que si l’environnement lui permet de se sentir suffisamment sécurisé, donc si ses parents sont calmes et sereins. Si votre bébé sent votre stress devant son refus du biberon, il ne comprend pas ce qui se passe et est inquiet. Un bébé allaité inquiet…demande le sein pour se rassurer.
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6. Communiquer avec la crèche
Il est essentiel de communiquer avec l'équipe de la crèche pour trouver des solutions adaptées à votre bébé. J’aimerais pour finir citer la directrice d’une crèche parisienne qui témoigne dans mon Petit guide de l’allaitement pour la mère qui travaille : « Depuis de nombreuses années, nous avons des mamans qui apportent du lait qu’elles ont tiré. Nous n’avons jamais eu de réticences à donner ce lait tiré. En fait, quand un bébé a besoin d’un lait spécial, ce sont les parents qui l’apportent à la crèche. Alors, pour nous, le lait maternel, c’est un lait “spécial” parmi d’autres !".
L'importance de la patience et de la confiance
Le refus du biberon est souvent une phase passagère. Il est important de rester calme et de ne pas forcer votre bébé. Faites-lui confiance, il trouvera une solution qui lui convient. Tous les bébés s’adaptent et trouvent une solution qui leur convient en votre absence. Votre bébé a des ressources et vous pouvez lui faire confiance ! Cette période n’est pas simple mais elle est courte.
N'hésitez pas à consulter un professionnel de santé (pédiatre, médecin) pour obtenir des conseils personnalisés.
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