Composition et sécurité des couches pour bébés : ce qu'il faut savoir

Ce matin, en emmenant ma fille chez la nounou, j’entends cette news à la radio : des substances toxiques retrouvées dans les couches pour bébé. Des couches toxiques ! Et même dans celles estampillées écologiques !

Il y a quelques semaines, une étude à propos des couches pour bébés avait été publiée sur le site 60 Millions de consommateurs. Elle révélait que la plupart des couches présentaient des substances toxiques, à l'exception de deux marques de couches : "Love&Green" et "Mots d'enfants" (Leclerc). Notre révolte n’aura pas été veine. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) demande enfin une réglementation plus stricte concernant les couches pour bébé (enfin peut-être aussi pour celles pour grand-parents mais on n’en parle pas…). C’est une nouvelle publiée dans 60 millions de consommateurs, qui d’ailleurs avait lancé le sujet des couches toxiques il y a deux ans. L’ANSES demande désormais une réglementation et des contrôles plus stricts. Le gouvernement a donc convoqué les fabricants de couches qui doivent leur présenter leur plan d’action dans les 15 jours.

Substances toxiques et perturbateurs endocriniens

Saviez-vous que les perturbateurs endocriniens ont des effets affligeants sur le système hormonal de nos enfants et surtout des petits garçons qui y sont plus sensibles ? Cela peut leur faire avoir des troubles du comportement, oui, vous avez bien lu ! Le bisphénol A est d’ailleurs mis en cause. Hyperactivité, troubles émotionnels… c’est juste hallucinant de voir cela ! Je vous invite à lire cet article qui vous donne plus de détails sur cette étude. Et cela commence dès la grossesse avec les produits anti-vergetures bourrés de saloperies ! Il est donc primordial de faire attention à ce que vous vous mettez sur la peau.

Les jeunes enfants sont encore plus sensibles que nous -adultes- aux molécules toxiques, toutes ces substances étant suspectes on ne sait pas ce que cela donnera sur leur organisme à long terme. Alors mon combat pour son bien-être commence dès aujourd’hui avec le boycott pur et dur de ces marques qui nous font croire que l’on est des bonnes mamans qui choisissent le meilleur pour leur enfant.

Il y a tant de saloperies qui sont également présentes dans les lingettes, les savons, les shampoings, les crèmes pour bébé (regardez les composants et si du « phénoxyéthanol » est présent, il ne faut pas l’utiliser puisque « suspecté d’être toxique pour la reproduction et le développement », toujours selon le magazine 60 Millions de consommateurs que je vous invite vraiment VRAIMENT à aller consulter)… ce système me met tellement la rage ! Ne nous fions pas au marketing, aux emballages verts, aux mentions « hypoallergénique »… vérifions à partir de maintenant tout ce qu’il y a dedans.

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Composition des couches jetables

Les matériaux utilisés pour la fabrication des couches sont soit d’origine naturelle, soit d’origine synthétique. Cependant, la composition exacte des couches est parfois floue : il n’existe pas d’obligation pour le fabricant de la mentionner sur l’emballage. Toutefois, de plus en plus de fabricants jouent la transparence afin de respecter leur engagement de mieux informer les consommateurs, pris en février 2019 suite à la publication du rapport de l’Anses.

Les produits d’origine naturelle proviennent de la cellulose du bois mais subissent un traitement chimique de blanchiment, notamment au chlore, ce qui explique la présence de résidus chlorés dans les couches (dioxines par exemple). La liste des composés détectés à ce moment-là était longue : composés organiques volatiles, formaldéhyde, pesticides (par exemple le glyphosate et son métabolite AMPA), dioxines, furanes, PCB (polychlorobiphényle), substances parfumantes ou encore des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) dans les élastiques. Même les couches dites « écologiques » contenaient des substances contaminantes.

Il faut souligner que, hormis les substances parfumantes, les autres composés détectés ne sont pas ajoutés intentionnellement par les fabricants, ils proviennent soit d’une contamination des matières premières (pesticides) soit sont formés au cours de la fabrication lors du blanchiment ou du collage (PCB, furanes, dioxines). Certains procédés de fabrication nécessitent des températures élevées qui favorisent la formation des HAP.

Analyse des composants

Voici une description de certains composants couramment utilisés dans les couches jetables :

• Polypropylène : Polymère thermoplastique semi-cristallin de grande consommation. La production de polypropylène en masse est source d’impacts environnementaux et de consommation de pétrole, ainsi que d’émission de gaz à effet de serre.
• Polyester : Obtenu par synthèse chimique de deux composants du pétrole. Il représente un danger pour la planète et pour les hommes, demandant une consommation importante d’eau et d’énergie lors de sa production.
• Polyéthylène : Polymères d’éthylène, simples et peu chers à fabriquer, les PE constituent la matière plastique la plus commune.
• Polyamide : Ces fibres représentent un danger pour la planète et pour les hommes.
• Copolyester : Combinaisons de diacides et de diols, formées lorsque des modifications sont apportées aux polyesters.
• Poly téréphtalate d’éthylène : Phtalates, perturbateurs endocriniens.
• Elastomère : En grande majorité, elles sont synthétisées à partir de monomères.
• Elasthanne : Matière polluante à éviter. Son processus de fabrication est aujourd’hui controversé à cause de ses impacts environnementaux et sanitaires.
• SAP (Polyacrylate de sodium) : Substance chimique sous forme de petits grains qui gonflent au contact de l’humidité. Bien que généralement non toxique, elle peut être irritante en contact direct avec la peau.

Voiles et cœur absorbant

Le voile de contact est en contact direct avec la peau des bébés. Nous recommandons les voiles non issus de la pétrochimie (coton, GPE/PLA). Voir notre paragraphe : les différents composants d’une couche jetable. C’est un point important.

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Nous privilégions les voiles d’acquisition conçus sans matière issu de la pétrochimie. Pour des raisons de santé détailler plus haut dans l’article. Le cœur absorbant ou matelas absorbant est la partie la plus lourde de la couche. C’est la partie la plus polluante aussi. C’est ce matelas qui absorbe et retient les urines. On retrouve dans cette partie de la couche du SAP.

Aujourd’hui plusieurs marques arrivent à en diminuer les quantités en le remplaçant par de la cellulose . Voile externe 100% synthétique.

Amélioration de la qualité et transparence

Suite à l’enquête du magazine 60 Millions de consommateurs et à l’expertise de l’Anses, les fabricants ont fait évoluer leurs produits. La qualité des couches jetables s’est globalement améliorée même s’il reste des efforts à faire pour certaines marques. Entre 2019 et juillet 2020, la DGCCRF a réalisé une enquête sur 32 références de couches jetables et a constaté qu’aucune d'entre elles ne contenait de substances toxiques au-delà des seuils sanitaires définis par l’Anses.

Dans son numéro d’octobre 2020, 60 Millions de consommateurs a également constaté l’amélioration de la qualité des couches et le respect de l’engagement de la plupart des fabricants d’informer le consommateur sur la composition des couches. Bien sûr ces résultats ne sont pas figés, car les fabricants font évoluer leurs produits.

Pour vous guider dans votre achat, vous pouvez aussi vérifier que le fabricant joue la transparence en indiquant la composition des couches sur l’emballage. Plusieurs labels existent et peuvent être mentionnés sur l’emballage. Parmi eux, la mention « TCF » pour Totally Chlorine Free, qui indique que les couches ne contiennent aucun résidu chloré (PCB, dioxines…) peut vous aider à faire votre choix.

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Dermatites et irritations

La composition des couches peut influencer le risque de pathologies cutanées notamment en raison de la présence de substances irritantes. Les dermatites au niveau des fesses des bébés sont d’ailleurs fréquentes. Dans la majorité des cas, il s’agit de dermatites irritatives provoquées par l’humidité, la présence d’urine et de selles, le frottement avec la couche ou encore le pH alcalin élevé. Elles peuvent également être d’origine infectieuse ou inflammatoire. Dans ce dernier cas elles sont provoquées par une allergie à l’un des constituants.

Alternatives : Couches lavables

Les couches lavables ne représentent pas une réponse idéale face à la polémique des substances toxiques dans certaines couches jetables. Elles occasionnent très souvent des affections dermatologiques, comme des dermites du siège, des érythèmes fessiers... Les bébés qui présentent une dermite du siège, doivent être changés après chaque selle et/ou urine, et de manière globale toutes les 4 heures.

Un mauvais séchage favorise les irritations du derme et provoque des érythèmes fessiers : après le bain, il ne faut pas frotter la peau du siège, car cela altère le film lipidique. Il ne faut pas tapoter non plus : cela laisse une fine particule d'humidité entre la peau, la crème et la couche et ce "macérage" empêche la guérison. Rester vigilant : ce que l'on pense parfois être une banale dermite du siège peut cacher une vraie maladie de peau, comme le psoriasis ou bien l'eczéma.

Si la composition des couches jetables s'est améliorée, il reste un souci : les déchets qu'elles génèrent qui correspondent à une tonne par enfant ! Marianne Bertrel, l'auteure du Guide complet des couches lavables explique que le coût du traitement de ces déchets pour la communauté est de 120 à 150 € (à multiplier par le nombre de bébés), que cela génère une tonne de CO2. En plus, les couches lavables permettent de faire des économies.

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