Emmanuel Besnier : L'Homme Discret Derrière l'Empire Lactalis

On l’admire autant qu’on le craint. Emmanuel Besnier s’invite à votre table sans même que vous le sachiez. Président, Bridel, Roquefort société, Lactel, c’est lui. Les camemberts Lanquetot ou Lepetit, c’est encore lui. Mais on pourrait aussi citer Parmalat ou Galbani. Ses produits sont vendus dans 150 pays.

Avec 20,4 milliards d’euros, le magazine Forbes le place à la sixième place des grandes fortunes françaises.

Longue silhouette un peu voûtée, le patron du premier groupe laitier mondial accompagne à l’occasion des résultats du groupe quelques journalistes venus visiter l’une de ses usines brésiliennes. Un voyage désormais rituel avec un pays différent à chaque publication des résultats. Le choix ne manque pas avec 240 acquisitions réalisées sur tous les continents au cours des vingt dernières années.

Pas de traitement de faveur, ce jour-là, le big boss est un passager comme les autres, sérieux, attentif aux présentations. L’anti esbroufe. À l’image du groupe.

Pendant de longues années, Michel Nalet, directeur de la communication de Lactalis a essayé, non sans humour, de convaincre les journalistes de la modestie de l’entreprise. « Cessez de parler de géant du lait. Nous sommes tout petits ! » Personne n’y croyait. Une culture de l’humilité érigée en règle cardinale.

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« Emmanuel Besnier, ce serait plutôt l’anti Rolex », observe Claire Robin. Pour la première fois, il avait pourtant donné un accord de principe pour une double page d’entretien consacré aux grands enjeux du groupe dans Dimanche Ouest-France. Toutes les conditions étaient réunies pour le réaliser à l’occasion de ce voyage professionnel. Toutes sauf une : répondre à trois petites questions en apparence anodines consacrées à un souvenir d’enfance, aux activités du week-end et à l’éventuel blues du dimanche soir.

Pour vivre heureux, vivons caché. La porte s’est donc refermée. Choquant ? « Non, pas du tout. En Mayenne on sait que le bien ne fait pas de bruit et que le bruit ne fait pas de bien.

Le patron du groupe Lactalis n’est pas muet pour autant. Oui pour un entretien consacré à l’économie du groupe. Il accepte de parler, c’est déjà ça, diront les plus optimistes. Car cela n’a pas toujours été le cas. Longtemps Emmanuel Besnier s’est terré dans le silence. Pas de photo, pas d’entretien.

« Même pour la presse locale, c’était non », se souvient Quentin Lanvierge, ancien journaliste au Courrier de la Mayenne, aujourd’hui attaché parlementaire de Valérie Hayer, députée européenne. Et puis le miracle s’est produit. « Il m’a proposé de visiter le musée du Lactopole à Laval, consacré au fromage. Je l’ai vu arriver ce jour-là avec un gros trousseau de clés.

Comme son père Michel, l’inventeur de la marque Président, un coup de génie, et son grand-père André avant lui, Emmanuel Besnier veut garder la haute main sur cette entreprise familiale et qui a vocation à le rester. Pas question d’être soumis aux turbulences de la Bourse ou d’un fonds vautour. Le temps long y règne en maître. C’est à Laval ou dans les bureaux parisiens du groupe que les décisions doivent continuer à être prises.

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Ce contrôle, Emmanuel Besnier l’assure avec son frère et sa sœur. Longtemps, il a donc cultivé l’incognito. Son visage restait inconnu du grand public.

Il faudra attendre le rachat de Parmalat pour découvrir qu’un journaliste de la presse locale slovène disposait d’un cliché du patron lavallois.

Emmanuel Besnier, 47 ans, représente la troisième génération à la tête de l'entreprise créée par son grand-père, et « s'est toujours bien entendu » avec son frère et sa sœur, qui sont aussi au Conseil de surveillance.

« Nous nous réunissons tous les mois. Ils sont au courant de tout ce qui concerne Lactalis, on discute et décide de tout ensemble. Nous possédons chacun un tiers du capital et on a toujours souhaité garder l'entreprise dans la famille », raconte-t-il.

Le PDG de Lactalis indique également que le groupe n'est pas prêt à entrer en Bourse. « Jusqu'à présent, on n'a pas eu besoin » d'entrer en Bourse.

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« On a toujours réinvesti les bénéfices dans la société (...) On se finance par l'emprunt », explique-t-il. D'ailleurs, Emmanuel Besnier confie qu'une des raisons pour lesquelles l'entreprise ne publie pas ses comptes est qu'il « ne souhaite pas que (ses) concurrents puissent étudier les comptes et disséquer le groupe ».

« Je suis bien placé pour connaître ce danger puisque, chaque année, nous regardons avec attention les comptes des nos concurrents côtés et c'est souvent riche d'enseignements pour nous ! On voit leurs mouvements stratégiques, là où ils ont échoué, là où ils ont réussi. Ca nous inspire, forcément... », explique-t-il.

L'entrée en Bourse n'est donc « vraiment pas au programme », mais « les générations futures feront ce qu'elles voudront, elles décideront en fonction des évolutions... ».

« La quatrième génération » de la famille Besnier, « ce sont 12 enfants, âgés de 2 à 20 ans », parmi lesquels se trouve peut-être le ou la future dirigeante du groupe familial, selon Emmanuel Besnier. « Il n'y a pas d'obligation. Mais j'espère que l'un d'entre eux reprendra l'affaire », assure-t-il.

« Je n'ai pas de milliards sur mon compte en banque. Notre entreprise est valorisée des milliards, mais comme on ne la vendra jamais... », déclare Emmanuel Besnier, qui a été obligé de sortir de l'anonymat en raison d'une crise sanitaire qui a touché une de ses usines de lait maternisé.

Le magazine Forbes a publié son classement 2025 des milliardaires français, mercredi 9 avril. Parmi les 52 personnalités, trois sont Mayennais et figurent dans le top 15 des plus grandes fortunes de France. En 5e place, on retrouve le PDG du groupe Lactalis, Emmanuel Besnier avec 22,1 milliards de dollars. Au niveau mondial, il se tient à la 79e place. Les deux autres places sont attribuées à deux autres membres de la famille. En 13e place, on retrouve Marie Besnier Beauvalot, avec 8,2 milliards de dollars et à la 14e place, Jean-Michel Besnier.

Selon le magazine américain Forbes, la France compte 52 milliardaires. Emmanuel Besnier, patron de Lactalis, a fait son entrée dans le haut du classement. Emmanuel Besnier dirige le plus grand groupe au monde de produits laitiers. Pourtant, ses apparitions en public sont rares, il y a très peu de photos de lui. Le PDG gère, depuis la Mayenne, son groupe en famille avec sa sœur et son frère. Il a hérité de Lactalis à la mort de son père. Emmanuel Besnier a 55 ans.

Ce passionné de foot a été forcé de sortir de son silence, une fois, lors du scandale du lait infantile contaminé aux salmonelles en 2017. Une trentaine de nourrissons avaient fait l'objet d'une contamination.

Le patron a décidé de réduire la collecte laitière en France pour aller produire plutôt sur place dans les pays où il vend. Il a notamment des usines aux États-Unis. Et malgré les taxes imposées par Donald Trump sur les fromages français, il pourra continuer à produire et donc à vendre là-bas du fromage fait avec du lait américain.

Selon le classement annuel du magazine Forbes, publié ce mercredi 9 avril 2025, la planète compte 2 933 milliardaires. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter année après année. Ils sont 52 en France.

Emmanuel Besnier, petit-fils du fondateur de Lactalis et aujourd’hui PDG du groupe dont le siège est à Laval, se classe à la 5e place avec une fortune estimée à 22,1 milliards d’euros. L’homme de 54 ans arrive derrière Bernard Arnault, Françoise Bettencourt-Meyers et les frères Wertheimer, qui ont en commun d’avoir fait fortune dans le luxe.

Convoqué vendredi 12 janvier à Bercy pour répondre de l'affaire retentissante des laits infantiles contaminés, le PDG du géant Lactalis, Emmanuel Besnier, a jusqu'ici cultivé la discrétion, voire l'invisibilité. A 46 ans, il est la 8e fortune de France, selon le classement du magazine Forbes daté d'avril 2017.

A l'origine de ce géant de l'agroalimentaire : André Besnier, qui crée sa première laiterie en 1933. Mais c'est son fils Michel, surnomé "l'Emir Blanc", qui propulse le groupe aux sommets en fondant la marque Président puis en implantant ses premières laiteries à l'étranger. Une dynamique qui va s'accélérer avec Emmanuel.

En 1998, Emmanuel Besnier racontait à Capital qu’il était "né dans un bidon de lait" avant de grandir dans une usine de yaourts. Il intègre ensuite une école de commerce, l’Institut supérieur de gestion de Paris, avec l'objectif de prendre la suite de son père. Une période où cet homme discret se lâche. "Pendant notre stage à New York, il n’était pas le dernier à s’amuser.

Son diplôme en poche, il apprend le métier en naviguant dans les différentes usines du groupe. Jusqu'au 11 juin 2000, le jour de la mort de Michel Besnier, son père. Bien qu'il occupe depuis près de 18 ans la tête du groupe familial devenu le numéro un mondial du lait, Emmanuel Besnier reste un inconnu. Inconnu du grand public, comme de ses 75 000 salariés dans 85 pays, dont 15 000 en France, ou des milliers de producteurs qui alimentent au quotidien cette gigantesque machine.

"Son grand-père allait dans chaque ferme, connaissait chaque producteur. Emmanuel Besnier vivait encore il y a quelques années dans une commune proche de la préfecture de la Mayenne, à Entrammes, où sa famille dispose d'un château dans la forêt. Pas question non plus d'étaler au grand jour les événements familiaux.

C'est Le Point qui raconte ainsi le coup de sang d'Emmanuel Besnier le jour de son mariage. Pour l'occasion, Jean-Claude Decaux, qui réalise nombre d'affiches publicitaires pour Lactalis, avait fait placarder sur tous les panneaux 4x3 de Laval : "Félicitations, Président". Une référence au beurre Président, fleuron de Lactalis.

Seul aux commandes du groupe, il ne partage pas le pouvoir. "En pleine crise du lait, il décide, contre l'avis insistant de ses proches, de virer des éleveurs qui avaient quarante ans d'ancienneté. Leur erreur ? Un homme tellement discret, que même les différents ministres de l'Agriculture qui se succèdent rue de Varenne ne savent pas comment le contacter.

France 3 Pays de la Loire rappelle ainsi qu'en août 2016, Stéphane Le Foll, alors ministre de l'Agriculture, déclarait à son sujet : "On ne le voit jamais. Je ne l'ai jamais vu.

En décembre, le patron avait aussi refusé de se rendre à une convocation dans l'affaire du lait infantile contaminé. Avant de finalement se déplacer à Bercy, vendredi 12 janvier, à l'invitation de Bruno Le Maire pour s'expliquer dans ce dossier.

Lactalis, c'est avant tout une histoire de famille. A la mort de leur père Michel, ses trois enfants, Jean-Michel, Emmanuel et Marie, héritent de l'empire laitier.

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