Enfant qui ne souhaite pas fêter la fête des mères: raisons et perspectives

La Fête des Mères, traditionnellement perçue comme une journée joyeuse et conviviale, peut s'avérer être une source de malaise, voire de douleur, pour de nombreuses personnes. Les raisons pour lesquelles un enfant pourrait ne pas souhaiter célébrer cette fête sont multiples et souvent profondément personnelles.

Raisons du refus de célébrer la Fête des Mères

Deuil parental

Pour ceux qui ont perdu leur maman, la Fête des Mères peut être une véritable torture émotionnelle. La mémoire de celle qui rassurait et apaisait devient encore plus présente en ce jour spécial. Le deuil parental crée des regrets et de la culpabilité, avec l'impression de ne pas avoir assez profité de sa maman. Bien que cette fête puisse raviver le chagrin, elle offre également une chance d'honorer la mémoire de celle qui vous a porté.

Dans le cas d'un deuil parental, la Fête des Mères est souvent perçue comme un supplice, une journée à fuir à tout prix. Pourtant, même si cette célébration rouvre des cicatrices, elle donne aussi une chance d’honorer celle qui vous a porté, autrement qu’avec des cadeaux « matérialistes ».

Il est important de reconnaître et d'accepter les émotions complexes qui peuvent surgir, allant de la jalousie à la colère. Extérioriser ce mal-être est essentiel pour la guérison.

Le deuil parental, malgré son caractère tragique, peut souder la chaîne familiale. Plutôt que de renier la fête des Mères ou de l’affronter en retrait, pourquoi ne pas en faire un « événement » collectif et chaleureux ? En réunissant toute la famille à cette occasion, vous trouverez un soutien moral précieux et vous vous sentirez « entendu.e » dans votre peine.

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Aspect commercial

L’aspect commercial de la Fête des Mères est une des raisons principales pour lesquelles certains la rejettent. Beaucoup perçoivent cette journée comme une simple opération marketing, où les entreprises encouragent à la consommation excessive. L’accent mis sur les cadeaux "tape à l'oeil" plutôt que sur une déclaration honnête peut être perçu comme une forme de "violence faite aux femmes".

Certains regrettent que la Fête des Mères soit devenue une obligation, une "tannée" annuelle, où l'envoi de fleurs ou de cadeaux est plus une corvée qu'une expression sincère d'amour.

Associations historiques

Pour certains, cette tradition est perçue comme un outil d’une politique nataliste du siècle dernier. Bien que la Fête des Mères n'ait pas été inventée par le maréchal Pétain, son association avec son régime collaborationniste reste tenace dans les esprits.

D'autres ont grandi avec l'idée que c'était une fête pour maintenir la femme au foyer et que cela ne faisait pas plaisir à leur mère, féministe, qu'on lui dise bonne fête ce jour-là.

Expériences personnelles douloureuses

La Fête des Mères peut être un poids pour celles qui ne peuvent ou ne souhaitent pas être mère. Elle peut raviver la souffrance des mères qui ont perdu un enfant ou des enfants ayant perdu leur maman quand ils sont jeunes.

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Pour celles et ceux qui ont vécu des relations difficiles, voire abusives, avec leur mère, cette journée peut être particulièrement pénible. Elle peut rappeler des souvenirs douloureux et des sentiments de colère, de tristesse ou de ressentiment.

Entendre des pubs pour fêter une fête à cette mère pire qu’affreuse, c’est douloureux. Imaginons le nombre d’enfants qui ont perdu leur mère? Ou dont la mère a une grave maladie? Ou qui les a abandonnés ou maltraités?

Pour Anne, 49 ans, partie de chez elle à 18 ans pour éviter une relation maternelle “stressante et douloureuse”, la Fête des Mères est “un devoir, une corvée, une contradiction, une grosse contrariété”. “Je me force”, conclut-elle.

Diversité des familles

Les familles évoluent, et la Fête des Mères traditionnelle ne reflète plus la réalité de nombreuses personnes. Les familles monoparentales, homoparentales, recomposées ou adoptives sont de plus en plus courantes. Dans ce contexte, célébrer uniquement la "maternalité traditionnelle" peut exclure ou blesser certains enfants.

Il voyait sa mère deux fois par an, raconte-t-elle. Que ce fut dur, à chaque fête des mères, en rentrant de l’école, qu’il me donne le cadeau à envoyer à sa maman, alors que je l’élevais comme mon fils et qu’elle était totalement absente de son éducation!

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Alternatives inclusives

La fête des gens qu'on aime

Face à ces enjeux, de nombreuses écoles et familles optent pour des célébrations plus inclusives, comme "la fête des gens qu'on aime". Cette approche permet à chaque enfant d'honorer les personnes qui comptent le plus pour lui, qu'il s'agisse de ses parents, de ses grands-parents, de ses tuteurs ou d'autres figures importantes dans sa vie.

La préparation de la fête des mères et des pères peut pourtant être, pour certains, synonyme d’angoisse et de souvenirs douloureux comme en témoignent plusieurs internautes sur les réseaux sociaux. Pour les inclure à la préparation de cadeaux et autres petites attentions, certains professeur.es des écoles ont décidé de mettre en place « la fête des gens qu’on aime », quand d’autres n’ont rien prévu pour l’occasion.

Cette approche permet d'éviter d'exclure les enfants de familles homoparentales, homosexuelles, les orphelins, ou ceux qui ne connaissent pas ou ne voient pas ou peu l’un des deux parents.

Célébrer l'amour et la reconnaissance au quotidien

Au-delà d'une journée spécifique, il est essentiel de cultiver l'amour et la reconnaissance au quotidien. Exprimer sa gratitude, offrir son aide, partager des moments de complicité... Autant de gestes simples qui renforcent les liens familiaux et témoignent de l'affection que l'on porte à ceux qui nous sont chers.

On devrait célébrer ceux qu’on aime toute l’année, tant qu’ils sont là, non pas parce que ‘ça se fait’, mais tout simplement parce que l’on tient à eux, souligne cette femme de 50 ans, que les Fêtes des Mères, Pères et Grand-mères ont toujours dérangée. Maintenant, c’est pire: en plus de m’agacer, elles me rendent triste en me rappelant ceux que je n’ai plus.

Honorer la mémoire des mères disparues

Pour ceux qui ont perdu leur maman, il existe de nombreuses façons d'honorer sa mémoire. Cuisiner son plat préféré, écouter sa musique, visiter un lieu qui lui était cher... Autant de rituels qui permettent de garder vivant son souvenir et de célébrer son héritage.

En convertissant ce regard pessimiste en rétrospective lumineuse, le deuil parental frappera moins fort. C’est tout un état d’esprit à acquérir.

Reproduire ces anciennes habitudes sans sa présence « charnelle » ne veut pas dire « lui faire des infidélités ». C’est même tout l’inverse.

La démarche peut paraître curieuse, mais coucher ses confidences sur une carte fantaisie est un bon moyen d’édifier un lien spirituel avec sa mère disparue. Même si ce mot, écrit à l’encre du cœur, ne pourra jamais se hisser entre les mains de sa destinataire, il donne l’illusion d’une connexion.

Tableau: Raisons et Alternatives pour la Fête des Mères

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