Éric Roy : Un Parcours Exceptionnel du Terrain au Banc de Touche

Arrivé en janvier 2023 au Stade Brestois, Éric Roy a conquis les supporters et au-delà à la pointe de la Bretagne. La révolution porte le nom d’Éric Roy. Nommé à la tête du Stade Brestois début janvier 2023, Éric Roy est un cas rare de longévité sur un banc de L1.

Un peu plus de 1 000 kilomètres à vol d’oiseau séparent Brest et Nice. L’Azuréen Éric Roy et la capitale finistérienne n’étaient a priori pas destinés à se rencontrer, encore moins à se prendre de passion. On repense à la love story qui déferlait sur la ville au printemps 2024. Boulangerie, bar ou même station-service, il suffisait de tendre l’oreille pour capter des discussions autour de la folle réussite du Stade Brestois et de son entraîneur. Un homme qui venait de recevoir des mains de Didier Deschamps le titre de coach de l’année lors de la cérémonie des trophées UNFP, sorte de César du football français. Le genre de distinction qui ne concerne habituellement jamais le petit club breton.

Les Débuts d'une Légende : Hommage à Serge Roy

Le 4 juillet 1973, Serge Roy, le père d’Éric, l’entraîneur du Stade Brestois, organisait son jubilé à Nice. La légende madrilène Alfredo Di Stefano était là avec d’autres grands noms. L’actuel coach finistérien était présent lui aussi comme spectateur privilégié. « Si vous deviez dédier ce trophée à une seule personne, ce serait laquelle ? À mon papa. C'est lui qui m'a toujours beaucoup accompagné dans ma carrière. C'est un ancien international (Serge Roy, 92 ans, le doyen des Bleus, une sélection). On a toujours été très proches, on a toujours parlé foot et on en parle encore, même s'il est très âgé. C'est quelque chose qui le porte de voir mes matches. Je pourrais aussi le dédier à ceux qui m'accompagnent depuis longtemps : ma femme, mes enfants. Mais je dis mon père parce qu'on a une relation fusionnelle par rapport au foot.

L'Histoire d'un Jubilé Mémorable

À 92 ans, l’ex-buteur Serge Roy se replonge sans hésiter dans ses souvenirs d’il y a cinquante ans. Éric Roy, jambes croisées questionnant affectueusement son père, et écoutant longuement ses réponses, demandant parfois des précisions, souriant patiemment aux quelques approximations.

Serge Roy raconte : « Quand il a arrêté sa carrière professionnelle, mon père a joué au Cavigal de Nice, un club un peu historique de la ville, pour s’amuser. Et ce club s’est proposé d’organiser son jubilé, quelque chose qui se faisait à l’époque. Et donc, il a été décidé de l’organiser au stade du Ray. » Un rendez-vous rendu possible par l’intermédiaire d’une ancienne gloire du football argentin et espagnol.

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« Mon père est parti jouer à Marseille en fin de carrière (1962-1963, il a ensuite joué à l’OGC Nice jusqu’en 1964). Là-bas, il rencontre un ancien joueur du Real Madrid qui vient de signer et dont il devient très ami, c’est Hector Rial (quatre fois vainqueur de la Coupe des clubs champions), développe Éric Roy.

Le Parcours d'Éric Roy : Joueur, Dirigeant, Entraîneur

ÉRIC ROY. 57 ans. Né le 26 septembre 1967 à Nice. 1,88 m. Milieu défensif. Voici son parcours :

• Joueur: Nice (1988-1992, puis 2002-2004), Toulon (1992-1993), Lyon (1993-1996), Marseille (1996-1999), Sunderland (ANG, 1999-2001), Troyes (janvier 2001-juillet 2001), Rayo Vallecano (ESP, 2001-2002).
• Dirigeant et entraîneur: directeur marketing Nice (2005-2008), directeur du développement Nice (2008-2009), directeur sportif Nice (juillet 2009-mars 2010 puis novembre 2011- juin 2012), entraîneur Nice (mars 2010-novembre 2011), directeur sportif Lens (septembre 2017-avril 2019), directeur sportif Watford (ANG, décembre 2019- juillet 2020), entraîneur Brest (depuis janvier 2023).
• Saison 2023-2024: 3e de Ligue 1 et huitième-finaliste de la Coupe de France.

Éric Roy a exercé dix métiers différents dans le monde du football. C'est ce qui fait sa richesse. Quand il débarque dans un club, il arrive à analyser assez rapidement où il se trouve. Il n'est pas centré sur lui-même. Il sait très bien que son travail impacte le mec au commercial, la communication... Pour qu'il y ait un sentiment d'appartenance, un sentiment de travail collectif, il faut que tout le monde soit reconnu. Même si le foot reste la chose la plus importante, tu ne dois pas négliger le reste. Il aime fédérer, créer du lien avec l'ensemble du club.

Une Longue Absence et un Retour Remarquable

Pendant ces dix ans loin des bancs de touche, Éric Roy a eu quatre, cinq opportunités d'entraîner et, à chaque fois, on lui a demandé de faire des présentations, des études d'équipes, des choses très poussées qui demandaient pas mal de travail. Lors de son arrivée à Brest, il a débarqué dans l'entreprise du président, sans aucune préparation, pour discuter de tout et de rien, très tranquillement. À aucun moment on ne parle de système de jeu. C'est très convivial.

Le Stade Brestois sous l'Ère Roy : Un Succès Inattendu

Nommé à la tête du Stade Brestois début janvier 2023, Éric Roy est un cas rare de longévité sur un banc de L1. Au moment de recevoir le Paris SG en barrage aller d’accession aux huitièmes de finale de la Ligue des champions, mardi, une ombre plane sur Brest: la question de l’avenir d’Eric Roy, grand artisan de la folle trajectoire des Finistériens depuis deux ans.

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Élu meilleur entraîneur de Ligue 1 la saison passée, Eric Roy avait tenu à honorer son contrat par « reconnaissance » envers le club qui lui a fait confiance après 12 années dans le football mais loin d’un banc. Il a construit une identité de jeu forte et claire: « avoir beaucoup d’intensité sur le terrain, beaucoup d’agressivité dans le bon sens du terme, avoir une équipe qui soit dynamique et aille de l’avant », avait-il détaillé à l’Unecatef.

Le tout s’appuie sur un « management participatif », où ses adjoints Julien Lachuer et Bruno Grougi aident à définir les stratégies avant et pendant les matches, alors que les joueurs se fixent eux-même des objectifs de points par blocs de rencontres.

La Communion avec le Public

« Quand je suis arrivé, très rapidement, les matchs étaient pratiquement à guichets fermés. En même temps, c’est fantastique de vivre soi-même ces émotions, mais aussi de pouvoir les transmettre aux autres. Mais ici, on a l’impression d’avoir été bénis des dieux. Si on avait dit aux supporters qu’on allait vivre ça, ils n’y auraient pas cru, même si ça ne tombe pas du ciel. »

Au fil des matches et des victoires, il a construit une identité de jeu forte et claire: « avoir beaucoup d’intensité sur le terrain, beaucoup d’agressivité dans le bon sens du terme, avoir une équipe qui soit dynamique et aille de l’avant », avait-il détaillé à l’Unecatef. Des valeurs qui lui valent d’être adulé par le public brestois qui entonne « quand je vois son jeu, je suis amoureux, quand j’entends sa voix, je suis fou de Roy », à presque chaque match.

Les Défis et les Perspectives d'Avenir

Avec probablement le sentiment légitime d’avoir mené le club aussi haut qu’il le pouvait, sa prolongation ou non semble tenir à une question fondamentale: « partir ? Il faut voir pour aller où », avait-il rétorqué à Marca. Éric Roy, avec ses adjoints Julien Lachuer, au centre, et Bruno Grougi lors de son premier match avec le Stade Brestois, à Avranches (National), en janvier 2023. C’est évident que cela fait partie de la réflexion. Faire mieux, c’est compliqué, faire différemment c’est possible.

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Si je pars, c’est effectivement pour aller dans un club où j’aurai la possibilité de gagner. C’est pour ça que peu de clubs sont réellement intéressants. Et en France, gagner le championnat, il n’y a presque qu’un seul club (Paris). Il est évident qu’avec Brest, pour moi on a déjà gagné quelque chose. Il n’y a pas la ligne au palmarès mais dans le cœur des gens, on a gagné quelque chose. Et ça, parfois, ça vaut plus qu’une ligne au palmarès.

La Reconnaissance et les Choix Futurs

Vous êtes en fin de contrat en juin ? C’est ce que je dis. Tu es reconnaissant et tu sais ce que tu as. L’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs. Enfin si, un contrat, des choses comme ça, plus pragmatiques. C’est presque comptable. Mais après, le confort de travail, ce sont des choses que j’évoquais aussi avec Greg quand il était sollicité. Tu sais la manière dont tu travailles ici, comment ça va se passer, comment ça se passe. Tu connais les côtés négatifs, les côtés positifs. C’est très compliqué car beaucoup de choses entrent en compte : le sportif, le financier, le cadre de vie, familial.

En tout cas mieux que quand je suis arrivé à Brest, ça c’est sûr. Je ne sais pas si je le suis. Non, parce que j’ai toujours eu confiance en moi. C’est mon trait de caractère, j’espère que ce n’est pas de l’ego mal placé. Je pense être un vrai professionnel du foot qui connaît le jeu, les joueurs, leurs attentes. Je n’étais pas en poste pendant dix ans, j’ai toujours eu la sensation que je n’avais rien à envier à beaucoup. Encore fallait-il pouvoir l’exprimer.

Tableau Récapitulatif du Parcours d'Éric Roy

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