Mike Brant : Une Étoile Filante au Destin Tragique
Le 25 avril 1975, le chanteur israélien Mike Brant, âgé de seulement 28 ans, trouvait une fin tragique en tombant du sixième étage d'un appartement parisien. Sa mort, survenue en pleine gloire, reste entourée de mystère et continue de susciter des interrogations.
Un Paradoxe du Succès
Drôle de paradoxe que celui du succès de Mike Brant. Au mitan des années 1970, il fut l’un des plus gros vendeurs de disques de variété dans l’Hexagone, en langue française forcément. Pourtant, le chanteur israélien a toujours mal vécu cette célébrité, à assumer ses chansons à l’eau de rose, lui qui ne pensait pas maîtriser suffisamment la langue française et préférait les sonorités jazz, les interpréter en anglais. Un peu coincé dans son image, en proie à une terrible dépression, il est décédé le 25 avril 1975 à 11 h 40, tombé du sixième étage d’un immeuble du XVIe arrondissement de Paris, alors qu’il était passé rendre visite à une amie nommée Jeanne Cacchi.
La thèse principale, comme souvent dans ces circonstances, est celle du suicide. Mais trois facteurs viennent semer le trouble : l’absence de témoin direct, le fait qu’il soit tombé depuis l’appartement d’une amie et non le sien, et les projets qu’il planifiait la veille encore, les partageant, avenant, à ceux qu’il croisait au débotté comme le compositeur Jean Renard.
Les Racines d'un Mal-Être Profond
Si le mal-être a pu accélérer sa fin, il a surtout hanté sa vie et son histoire familiale. Mike Brant, Moshe Brand de son vrai nom, est né le 1er février 1947 dans un camp de réfugiés pour juifs situés à Famagouste, sur l’île de Chypre. Ses parents, dont sa mère rescapée d’Auschwitz et qui y a perdu l’essentiel de sa famille, ont vécu là dans une grande misère, attendant de pouvoir émigrer ans l’État naissant d’Israël. Huit mois plus tard, ils parviennent à s’installer à Haïfa. Mais la famille est hantée par le spectre de la guerre, de la Shoah et de la dépression, la mère de Moshe notamment.
Le jeune homme grandit, prend le nom de scène Mike Brant, et débarque en France en 1969, à l’âge de 22 ans. Laisse-moi t’aimer, Qui saura, C’est comme ça que je t’aime… Les tubes s’enchaînent et sa carrière connaît son zénith durant la première moitié des années 1970.
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Un Comportement Erratique et une Santé Mentale Fragile
Mais le comportement de Mike Brant, hors et parfois sur la scène, est erratique. Il souffre, comme sa mère, d’une sévère dépression, du syndrome de la deuxième génération qui touche les enfants de rescapés de l’Holocauste. Il se prête à des comportements excessifs, comme ce jour de juin 1974 où, déjà, il saute du balcon d’un hôtel à un autre lors d’une violente dispute avec son producteur Simon Wajntrob. Il chutera pour de bon dix mois plus tard. Mais ces indicateurs quant à son état de santé mentale n’empêchent pas certaines théories de circuler autour de sa mort.
Une presse peu scrupuleuse évoque alors une implication du Mossad israélien, un trafic d’œuvres d’art dans lequel le chanteur aurait été impliqué, un accident également, ou un assassinat perpétré par son entourage professionnel. Simon Wajntrob, présent au moment du drame, est assassiné le 26 janvier 1978 dans le bois de Boulogne d’une balle dans le cœur et d’une autre dans la nuque.
Le Poids de l'Histoire Familiale
Tout au long de sa vie, le chanteur a profondément été marqué par l’histoire de sa mère, déportée juive. En effet, l’artiste a appris sur le tard que sa mère juive polonaise était une rescapée de la Shoah. "Elle avait été déportée à Auschwitz, il ne le savait pas." , a révélé sa nièce Yona Brant dans les colonnes d’Ici Paris.
En effet, Mike Brant ignorait tout de ce secret jusqu'au jour où une connaissance de sa mère Bronia est venue leur rendre visite. Des révélations qui l'ont profondément bouleversé, comme l'a raconté son frère Zvi Brant dans les colonnes du Point , le 27 avril 2021. "J'avais 6 ans et lui, 9 . Une femme prénommée madame Clara a frappé à la porte de la maison et a demandé à voir Bronia. (…) elle s'est mise à pleurer et à raconter tout ce qui s'était passé à Auschwitz , où elle avait été internée avec notre mère.", a-t-il raconté.
À partir de ce moment, l’interprète de Rien qu’une larme n’a pu s’empêcher d’imaginer les sévices subis par sa mère dans ce camps de concentration. Dès lors, ce secret a lourdement impacté la vie future de Mike Brant. "Il a fait un ulcère de l'estomac assez grave à 15 ans , deux ans après avoir appris les sévices qu'avait subis Bronia.", a révélé sa nièce auprès d’Ici Paris.
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Hanté par ce passé, Mike Brant s’est alors lancé dans la chanson : "Je pense qu'inconsciemment il a décidé de se réfugier dans la musique pour oublier. Car, à partir de ce jour, il s'est mis à chanter à chaque mariage et autre événement familial !", a indiqué son frère Zvi.
Les Mystères Persistants Autour de sa Mort
Les années passent mais la disparition brutale de Mike Brant comporte toujours son lot de mystères. De nombreuses thèses concernant sa mort ne cessent d’être évoquées. Dans une interview exclusive accordée au Point, en mai 2021, son frère Zvi Brant a souhaité mettre fin aux folles rumeurs. "Toute ma vie, on m'a demandé si Mike avait été assassiné ou s'il s'était donné la mort. Je pense sincèrement qu'il s'est suicidé ", a-t-il avoué.
Un mois après le décès de Mike Brant, sa famille s’est alors rendue à Paris pour rencontrer Jeanine, "l'amie chez qui il était cette dernière nuit". "Elle nous a expliqué que Mike dormait profondément. Elle était dans la salle de bains lorsqu'elle a entendu le téléphone sonner et Mike décrocher , a raconté Zvi Brant au fil de cet entretien. Quand elle est revenue dans la chambre, il n'était plus là. Elle s'est précipitée sur le balcon et a vu qu'il s'était défenestré… "
Dès lors, une question est sur toutes les lèvres : ce coup de fil est-il la cause de son geste ?
Une Vie Amoureuse Agitée
Mike Brant a eu une vie amoureuse mouvementée. Dans la valse de ses conquêtes, le séducteur maudit a connu Corinne Weill, son "dernier amour" autoproclamé. Corinne Weill et Mike Brant auraient été en couple de 1973 jusqu'à la mort du compositeur.
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Bouleversée par la disparition de son compagnon, la jeune femme a trouvé du réconfort auprès de Zvi, qui n'est autre que le frère de l'interprète de Qui saura. "C'est à la cérémonie religieuse à la mémoire de Mike, qui s'est déroulée à Paris, que j'ai rencontré pour la deuxième fois son frère, Zvi", racontait-elle auprès de France Dimanche.
Une rencontre qui a fait basculer sa vie. "Il était la réplique exacte de Mike, comme son frère jumeau. Sauf que Zvi était de trois ans son cadet et qu'il avait les yeux verts alors que ceux de Mike étaient bleus. Les tourtereaux se sont dit "oui" quelque temps plus tard, et ont donné naissance à leur fille, Yona, qui s'occupe du fan club de Mike Brant. "Je ne crois pas au hasard. C'est le destin qui nous a réunis et je pense sincèrement que Mike, de l'au-delà, l'a voulu ainsi. Il a voulu que j'aie ce coup de foudre magique pour son frère.
Dans les colonnes de France Dimanche, Corinne Weill revenait également sur son histoire d'amour avec Mike Brant. "J'avais dix-huit ans quand je l'ai rencontré à l'aéroport de Genève. Immédiatement, j'ai eu un violent coup de foudre pour lui" , livrait-elle.
L'Absence d'Enfants : Un Mystère Supplémentaire
Beaucoup de gens se demandent encore si Mike Brant avait réellement un fils. En vérité, cette question revient souvent car certaines images circulant sur Internet montrent Mike Brant avec un enfant, que certains identifient comme son fils. Mais selon les sources officielles et les témoignages de sa famille proche, Mike Brant n’a jamais eu d’enfant reconnu. Il est mort très jeune, à seulement 28 ans, et n’a pas eu le temps de fonder une famille. L’enfant visible sur certaines photos est en réalité un neveu ou un enfant d’un proche.
La fameuse photo dite “Mike Brant et son fils” est une image en noir et blanc très partagée sur les réseaux sociaux. On y voit le chanteur assis, souriant, tenant un jeune garçon dans ses bras ou à ses côtés. Si l’on ignore l’identité exacte de l’enfant, cette photo évoque immédiatement une grande tendresse et une image paternelle que les fans aiment imaginer. Cette image aurait été prise lors d’un séjour familial à Paris ou à Haïfa, dans les années 70. À cette époque, Mike Brant partageait encore des moments intimes avec sa famille, bien qu’il soit déjà très pris par sa carrière. Le garçon présent sur la photo pourrait être le fils de son frère Zvi ou d’un proche.
Cette image provoque une réaction émotionnelle forte parce qu’elle montre une facette douce et intime d’un artiste souvent perçu comme seul et tourmenté. Pour les fans, imaginer Mike Brant en père ou en figure protectrice donne un sens plus profond à son personnage. Cela suscite une nostalgie collective et une forme de réconfort, comme si cette image venait combler l’absence tragique laissée par sa mort prématurée.
Les médias abordent rarement cette photo de manière approfondie, mais elle circule régulièrement dans des publications nostalgiques ou des hommages à Mike Brant. Certains sites l’utilisent pour illustrer sa proximité avec les enfants, d’autres pour alimenter le mythe d’un fils caché. Cependant, les journalistes sérieux précisent bien qu’aucune information officielle ne permet de confirmer l’existence d’un fils biologique.
La photo surnommée “Mike Brant et son fils” reste un mystère fascinant, empreint d’émotion et de nostalgie. Même si l’enfant sur l’image n’est probablement pas son fils, cette représentation intime du chanteur continue de toucher le cœur de ses admirateurs. Elle rappelle que derrière l’icône tragique, il y avait aussi un homme chaleureux, simple, et humain.
Non, aucun enfant reconnu. Deux ans plus tard, Zvi, son frère accordéoniste, l'intègre dans son groupe. C'est à cette période que Jonathan Karmon, grand nom du music-hall israélien, séduit par la voix et le charisme du chanteur lui offre de partir en tournée aux Etats-Unis mais également en Afrique du Sud. L'opportunité arrive en 1968. C'est chose faite en 1969. Carlos, qui l'héberge, le présente notamment à Eddy Barclay. Après plusieurs mois c'est un premier 45 tours.
Auréolé du look du parfait latin lover, chemise entrouverte, pattes d'eph', la popularité de Mike Brant , qui est reçu dans toutes les émissions radiophoniques et télévisées, va croissante. Parallèlement, le cinéma le sollicite, notamment Luchino Visconti. Il est également pressenti pour une adaptation italienne de "HAIR". En conséquence, la rupture est consommée avec son directeur artistique, remplacé par Gérard Tournier. L'épuisement est proche, la dépression guette. En 1974, c'est le sulfureux Simon Waintrob qui le prend sous sa coupe. Il commence alors à fréquenter un milieu qui semble l'éloigner des siens. Sa créativité n'en est néanmoins en rien affectée.
C'est cette même année que Mike Brant montre de premiers signes de dépression. Alors qu'il se produit devant quatre mille personnes à Boissy-Saint-Léger, il quitte prématurément la scène. Le 21 novembre 1974, c'est sa première tentative de suicide en Suisse. La maladie semble passée, c'est de nouveau le succès, "Qui pourra lui dire" et "Elle a gardé ses yeux d'enfants" en 1975. Une illusion, le 25 avril 1975, l'impensable se produit. C'est la mort Mike Brant . Deux semaines après son décès, il est finalement enterré à Haïfa.
Que l’on soit fan ou pas de Mike Brant, le documentaire que diffuse France 3 ce soir, vaut vraiment la peine d’être vu. Soigneusement documenté, élégamment réalisé, «Mike Brant, l’étoile filante» rappelle combien la destinée d’un homme peut être parfois aussi féerique que tragique. En France, la carrière de Mike Brant a été fulgurante, telle une étoile filante… Il a vendu plus de 15 millions de disques en cinq ans, c’est plus que Claude François, Michel Sardou, Joe Dassin ou Johnny Hallyday à la même époque. Il chantait sur trois octaves, mieux qu’un ténor d’opéra classique et pouvait chanter comme un contralto comme à la fin de Laisse-moi t’aimer. Il ne ressemblait à personne, les traits parfaits, lèvres boudeuses, cheveux longs, chemise ouverte, pantalon très moulant sur un corps de statue grecque. Il était «irréel de beauté» se souvient Jean-Jacques Debout dans le documentaire.
Pour tenter de percer le mystère Mike Brant, le réalisateur François Chaumont est, dans un premier temps, parti sur les traces de son enfance. Il souligne que le chanteur est «un enfant de la tragédie». Il est né dans un camp de réfugiés sur l’île de Chypre en 1947. Ses parents, un couple rescapé de la Shoah, tous deux juifs polonais, tentaient de rejoindre la Palestine sous mandat britannique, le futur État d’Israël. Sa mère a survécu au camp d’Auschwitz, son père a perdu tous les siens dans les camps de la mort. Jusqu’à l’âge de quatre ans, Mike Brant, qui s’appelle alors Moshé, ne parle pas. L’enfant est mutique. En psychanalyse, on appelle cela le «traumatisme de la deuxième génération». Interviewé dans le documentaire, son frère cadet Zvi explique: «Mes parents ne m’ont jamais parlé de la Shoah. Ma mère disait à mon père qu’il était interdit d’en parler près des enfants». Moshé va apprendre le passé de sa mère par hasard, alors qu’elle est hospitalisée et qu’il n’est qu’un enfant de dix ans. Ses parents auront souvent des passages dépressifs et des hospitalisations. Moshé garde en lui une tristesse, une pierre dans le cœur, un héritage des camps de la mort.
Il fait une première tentative de suicide, en sautant d’une fenêtre, en 1974. François Chaumont a même retrouvé Yvette Taillens, la réceptionniste de la clinique de repos qu’il a fréquentée en Suisse. Il lui confiait, dit-elle, son mal-être et sa fatigue qu’on qualifierait aujourd’hui de sévère burn-out. À partir d’octobre 1973, lorsque la guerre de Kippour éclate, Mike Brant se sent menacé. Il a peur sans cesse d’être la cible d’un attentat (comme l’ont été les athlètes israéliens assassinés au Jeux Olympiques de 1972), il fuit ses groupies et perd même sa voix sur scène. Le coup de grâce serait sa mésalliance avec le producteur Simon Wajntrob, avec qui il signe un contrat qui se révélera à son désavantage alors qu’il avait une confiance absolue en lui. Exténué, déprimé, le chanteur réclame du repos mais on le force à repartir en studio pour enregistrer Dis-lui. Il ne reçoit aucun encadrement psychologique ni médical suite à sa première tentative de suicide. Il aurait eu besoin d’un repos intensif. Peu de temps après, il se jette du 6e étage d’un bâtiment du 16e arrondissement de Paris alors qu’il est toujours en pleine gloire.
La vie privée de Mike Brant reste un sujet de fascination et de spéculations, principalement en raison de sa mort prématurée et mystérieuse. L'absence d'enfants dans sa vie ajoute à l'aura de mystère qui l'entoure. Contrairement à de nombreuses stars de sa génération, aucune information fiable ne mentionne la présence d'enfants dans sa vie. Les témoignages de sa famille, notamment de sa nièce Yona Brant, se concentrent sur ses relations amoureuses complexes et tumultueuses, marquées par des déceptions et des souffrances. Ces relations, décrites comme intenses et passionnées, n'ont pourtant jamais mené à la fondation d'une famille. Le mystère persiste donc autour de ce silence familial, contribuant à la légende de l'artiste, dont la carrière fulgurante fut écourtée par un destin tragique. Certaines sources évoquent une vie amoureuse intense, avec des relations parfois difficiles, mais aucune mention d'enfants légitimes ou illégitimes n'a jamais été confirmée. L'absence d'enfants reste donc un élément marquant de la biographie de Mike Brant, ajoutant une dimension poignante à son histoire déjà empreinte de mélancolie et de mystère.
Le parcours amoureux de Mike Brant fut semé d'embûches et de passions intenses, souvent dépeintes comme tumultueuses. Ses relations, marquées par une grande intensité émotionnelle, ont été source de bonheur mais aussi de souffrances profondes. Plusieurs femmes ont partagé sa vie, chacune laissant une empreinte particulière sur son existence. Des témoignages évoquent des liaisons passionnées, mais aussi des séparations difficiles, des trahisons et des déceptions amoureuses qui ont laissé des traces sur le chanteur. L'une de ses relations, avec une femme plus âgée, est souvent mentionnée comme ayant été particulièrement marquante. Ces expériences amoureuses complexes ont indéniablement influencé sa musique, imprégnant ses chansons d'une mélancolie et d'une sensibilité à fleur de peau qui ont profondément touché son public. La fragilité émotionnelle de l'artiste, souvent mise en avant, pourrait être liée à ces relations difficiles et aux blessures affectives qu'il a subies. L'intensité de ses sentiments, aussi forte qu'elle puisse paraître, n'a pas empêché les drames amoureux de le marquer durablement. Malgré le succès éclatant de sa carrière, la sphère intime de Mike Brant semble avoir été un champ de bataille émotionnel, où la passion et la douleur se sont entremêlées, laissant une image complexe et fascinante de sa personnalité.
La mort de Mike Brant, survenue le 25 avril 1975 à l'âge de 28 ans, reste entourée de mystère. Chute accidentelle du sixième étage d'un immeuble parisien ou suicide ?