Comment calculer sa retraite avec 136 trimestres ?

Calculer le montant de ses pensions de retraite constitue parfois une tâche complexe. Pourtant, les règles de calcul de la pension de retraite de base varient selon les régimes auxquels l’assuré a cotisé tout au long de sa carrière. Voici un aperçu des méthodes de calcul et des éléments à prendre en compte.

Les régimes de retraite

Régimes alignés, non-alignés, régime général et régimes spéciaux… Il est parfois difficile de s’y retrouver parmi la diversité des régimes de retraite. Les régimes de base pour un salarié du privé (CNAV), artisans-commerçants (SSI) et salariés agricoles (MSA-salariés) sont des régimes « alignés ».

Régimes alignés et LURA

Pour les régimes dits « alignés », les conditions d’âge et de durée d’assurance sont alignées sur le régime qui regroupe le plus d’assurés, à savoir le régime général des salariés (CNAV). Cela concerne les commerçants et artisans indépendants (SSI, ex-RSI) et les salariés agricoles (MSA). Depuis le 1er juillet 2017, l’assuré bénéficie de la liquidation unique des régimes alignés (LURA) s’il est né à partir du 1er janvier 1953. Cela signifie qu’une seule pension de retraite de base est calculée, versée par un seul régime. Le revenu de référence se base sur les 25 meilleures années de salaire et revenus, tous régimes alignés confondus.

Régimes non alignés

Mais tous les régimes ne sont pas alignés sur le régime général. Il ne bénéficie pas de la LURA, car les régimes « non alignés » sont cloisonnés et ne prennent pas en compte les rémunérations perçues dans les autres régimes. Les pensions de retraite sont alors calculées et versées indépendamment par chacun des régimes.

Cas spécifique des avocats

Les avocats cotisent à leur propre régime de retraite, qui est autonome. Qu’ils soient indépendants ou salariés, les avocats relèvent de la caisse nationale des barreaux français (CNBF) pour leur retraite de base et complémentaire.

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Calcul de la pension de retraite de base

Le calcul de la pension de retraite d’un assuré polypensionné se fait de la même façon qu’un assuré monopensionné. La pension de retraite dépend de la durée d'assurance, du salaire annuel moyen et du taux de liquidation.

Éléments clés du calcul

• Le revenu de référence (ou salaire/revenu annuel moyen): la moyenne des 25 meilleures années cotisées au cours de la carrière.
• La durée d'assurance: le nombre de trimestres validés.
• Le taux de liquidation maximal (ou taux de pension): est de 50 % si vous remplissez les conditions de durée d'assurance.

Avec le taux plein et l’ensemble des trimestres cotisés dans ce régime, le calcul de la pension de retraite de base est simple. Pour obtenir le taux plein, un salarié doit valider un certain nombre de trimestres qui varie selon son année de naissance.

Exemple de calcul

Prenons l'exemple d'un assuré né en 1956 qui a validé ses 166 trimestres nécessaires à l’obtention du taux plein. Son revenu de référence est de 39 250 €.

La retraite complémentaire

La retraite complémentaire fonctionne selon un système de points. Durant votre vie active, vos cotisations retraite complémentaire servent à acquérir des points. Lors de la liquidation de vos droits, ces points sont convertis en euros (puis en rente). La valeur du point retraite est revalorisée chaque année.

Depuis le 1er janvier 2019 pour les personnes nées depuis le 1er janvier 1957, la pension de la retraite complémentaire Agirc -Arrco peut être affectée d’un bonus-malus.

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Le minimum contributif

Le minimum contributif est un dispositif vous garantissant, si vous remplissez un certain nombre de critères, une pension de retraite minimale lorsque vous avez cotisé sur de faibles salaires. Si votre retraite de base est inférieure au minimum contributif, elle est augmentée jusqu'à ce seuil.

Conditions et montants du minimum contributif en 2025

Le minimum contributif s’applique aux pensions de retraite relevant de l’Assurance retraite (salariés du secteur privé, agents contractuels de la fonction publique, chefs d’entreprise, conjoints collaborateurs, artisans, commerçants, industriels…) et de la Mutualité sociale agricole. Son niveau a été revalorisé de 2 % le 1er janvier 2025.

Il existe 3 cas de figure :

1. Retraite avant 67 ans avec le nombre de trimestres exigé et tous cotisés: le montant de votre pension ne peut pas être inférieur à 10 723,88 € brut par an, soit 893,66 € brut par mois.
2. Retraite avant 67 ans avec le nombre de trimestres exigé mais pas tous cotisés:
   • Moins de 120 trimestres cotisés: minimum de 8 972,30 € brut par an, soit 747,69 € brut par mois.
   • Plus de 120 trimestres cotisés: le montant de 747,69 € brut par mois est majoré en fonction de votre nombre de trimestres cotisés par rapport à votre nombre de trimestres total.
3. Retraite à 67 ans sans le nombre de trimestres exigé: le montant de 747,69 € brut par mois est réduit en fonction de votre nombre de trimestres par rapport au nombre de trimestres exigé.

Exemple concret

Si vous êtes né en 1963 et que vous partez à la retraite avant 67 ans en ayant les 170 trimestres exigés pour avoir droit à une retraite à taux plein mais seulement 135 trimestres cotisés, le montant de votre pension ne peut pas être inférieur à 747,69 € + [(893,66 € - 747,69 €) x 135 / 169] = 863,60 € brut par mois.

L'attribution du minimum contributif ne peut pas porter le total de vos pensions de retraite (de base et complémentaire, tous régimes confondus, français et étrangers) au-delà du plafond mensuel des retraites personnelles. Ce plafond est révisé dans les mêmes conditions que le Smic.

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Âge et trimestres requis pour le taux plein

Pour obtenir le taux plein, un salarié doit valider un certain nombre de trimestres qui varie selon son année de naissance.

Si vous n'avez pas le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein, vous subissez une décote définitive sur le montant final de votre pension : de l'ordre de 0,625 % par trimestre manquant (dans la limite de 20 trimestres). Si un salarié du privé a validé 3 trimestres de moins que le minimum requis pour le taux plein, il subira une décote de 1,875 % (0,625 x 3).

Les 25 meilleures années

Au régime de base, la rémunération prise en compte est un montant moyen annuel se basant sur "vos 25 meilleures années" de rémunération. Depuis la réforme Balladur de 1993, le nombre d'années retenues est passé de 10 à 25 années de cotisation. Pour tous les assuré(e)s né(e)s à partir du 1er janvier 1948, sont prises en compte 25 années de cotisation retraite (de 21 à 24 pour les générations antérieures).

Plusieurs règles s'appliquent au choix de vos "25 meilleures années" :

• Sont prises en compte vos 25 meilleures années de rémunération. Elles ne sont donc pas nécessairement consécutives.
• Sont pris en compte vos revenus d'activité.
• Les revenus d'activité sont capés au Plafond de la Sécurité sociale.
• Vous devez valider au moins un trimestre pour qu'une année soit retenue.
• La rémunération perçue l'année de votre départ à la retraite n'est pas retenue.
• Si vous n'avez pas cumulé plus de 25 années de cotisation, votre pension sera calculée sur la base de l'ensemble de vos revenus d'activité perçus au cours de votre carrière.

Tableau récapitulatif des trimestres requis

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