Roland Perez : Parcours Atypique d'un Avocat, Chroniqueur et Écrivain

Roland Perez, né en 1963, est un avocat au Barreau de Paris et le fondateur, avec sa femme Litzie Gozlan, du Cabinet Gozlan-Perez en 1988. Son parcours est pour le moins atypique, marqué par des expériences variées allant du monde du spectacle à la profession juridique.

Une Enfance Marquée par la Détermination et l'Art

Roland, dernier enfant d'une famille juive séfarade, n'est pas un petit garçon comme les autres. À sa naissance, le sixième enfant de la fratrie doit faire face à un événement répandu à l’époque : un pied bot qui l’empêche de se tenir debout. Les médecins sont formels : il ne marchera jamais. Mais Esther, sa mère, refuse de le croire.

Elle parcourt Paris, de spécialiste en spécialiste, son fils dans les bras, à la recherche du médecin qui fera un miracle. Niché dans un HLM du XIIIe arrondissement, l'appartement familial est devenu le territoire de Roland. Un terrain de jeu qu'il explore à quatre pattes, prêtant oreille aux discussions de sa mère et de ses voisines, à leurs prières et chuchotements bienveillants, tout en attendant avec impatience le retour de ses frères et sœurs de l'école.

Le monde extérieur, c'est à travers la télévision qu'il le découvre. Il y rencontre Sylvie Vartan, une fée bienveillante à la carrière naissante, dont la voix l'accompagnera sur le chemin de la guérison. Et quand le miracle auquel sa mère n'a jamais cessé de croire se produit enfin, que Roland, qui a alors sept ans, parvient à faire ses premiers pas, c'est un monde nouveau et infini qui s'offre à lui : les trottoirs de Paris, le métro, et surtout l'École des enfants du spectacle...

À 12 ans, il intègre le cours d'art dramatique René Simon et participe à plusieurs films tels que "L'Italien des Roses" (1973) de Charles Matton, où il joue le jeune frère de Richard Bohringer.

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La Guérison et l'Influence de Sylvie Vartan

Pendant sa convalescence, il trouve une source inattendue de motivation dans la musique de Sylvie Vartan. "Elle avait cette voix qui vous emportait, des chansons envoûtantes [...] Sylvie Vartan était de toutes les radios, de toutes les télévisions", raconte Roland. Sa mère, cherchant à le distraire et à le motiver, l'entoure alors de l'univers de la chanteuse.

Cette immersion totale a non seulement aidé Roland à respecter son traitement, mais lui a également permis d'apprendre à lire et à écrire grâce aux paroles de ses chansons. "J'ai appris à lire et à écrire grâce à mon frère qui va mettre en place la méthode Vartan. Et le traitement finit par marcher. "J'ai sept ans et quelques quand je vais pouvoir me tenir debout avec des chaussures indifférenciées [...] qui vont me permettre, enfin, d'aller à l'école comme ma maman me l'avait promis", confie Roland Perez avec beaucoup d'émotion.

Carrière d'Avocat et Chroniqueur

D'abord formé à l'école du spectacle et au Cours Simon, il se destine à la profession d'avocat et prête serment en 1985, tout en restant proche du milieu des artistes. Il assiste et conseille les auteurs et les artistes interprètes et défend leurs droits de la personnalité et leur droit à l'image. Il intervient avec ses collaborateurs dans bon nombre de dossiers de propriété intellectuelle et de droit du travail.

Parallèlement, dans les années 1990, il devient chroniqueur sur France 2 dans les émissions matinales de Monique Cara, puis de William Leymergie. En 1996, il rejoint Europe 1, où il devient Monsieur Droit dans diverses émissions de la station.

Vie Personnelle et Famille

Père de trois enfants, il a été marié avec Litzie Gozlan (1960 - 2006), française originaire de Tunisie, décédée tragiquement dans la fleur de l'âge, d'un cancer de la peau. Avocate comme lui, Litzie a été le grand amour de Roland Perez.

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Dans un premier livre émouvant, Roland Perez avait raconté le combat de sa mère pour le sortir du handicap, lui qui était né avec un pied bot. « Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan » avait connu un succès mérité en librairie. « Je pensais avoir fait le tour du récit intime, poursuit Roland Perez. Litzie apparaissait dans ce premier livre en filigrane. Mais, un jour, mon amie Sophie Davant m’a demandé : “Au fait, comment as-tu rencontré Litzie ?” Il était 17 heures quand elle m’a posé la question, à 2 heures du matin, j’étais toujours en train de parler d’elle entre rires et larmes. J’ai encore un livre à faire sur mes enfants.

« Ma mère, Dieu et Litzie » est un texte bouleversant sur l’être aimé, le deuil, sa disparition et la reconstruction. « Après son décès je me suis jeté dans la vie pour mes enfants. Je n’ai pas laissé de place à la morosité, je suis devenu papa et maman. Aujourd’hui, ils me souhaitent toujours la Fête des pères et la Fête des mères », sourit l’avocat, qui dit combien l’écriture lui a fait du bien. « J’ai peut-être encore un livre à faire sur mes enfants, mais je sais aussi qu’il faut que je passe à la fiction. »Celui dont le quotidien est la défense ­d’artistes s’épanouit donc à 60 ans dans une nouvelle vie de romancier. Tout en restant chroniqueur à la radio et à la télé.

Hommages et Adaptations

En 2021, Roland Pérez raconte son histoire dans un livre intitulé "Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan", aujourd'hui adapté en film, en salle le 19 mars 2025. Un véritable hommage à son histoire et à Esther, qui s'est battue et qui a cru à la guérison de son fils.

Qu'a-t-il ressenti en voyant Leïla Bekhti incarner sa mère lors du tournage de « Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan » ? « J’ai été impressionné par sa qualité d’actrice. D’autant qu’elle la joue jusqu’à ses 85 ans ; elle est d’une justesse incroyable. Elle est souvent venue me poser des questions sur qui elle était, sur comment elle aurait réagi face à telle ou telle situation. Je suis complètement sous le charme. » Roland, lui, se retrouve sous les traits de Jonathan Cohen et l’interprète de « La Maritza » [Sylvie Vartan] - dont il est l’avocat - fait une apparition « déjà mythique ». Le film produit par Gaumont et Amazon sera sur les écrans dans un an.

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