Avis sur la composition des couches Lupilu et autres marques

À plusieurs reprises, les associations de consommateurs ainsi que les autorités sanitaires avaient alerté sur la composition des couches pour bébés. Ainsi, depuis 2017, 60 millions de consommateurs épinglait certaines marques contenant des produits toxiques et/ou allergisants. Les industriels ont commencé à limiter la quantité et la dangerosité des produits chimiques contenus dans les couches pour bébés, Résultat : il y a du mieux mais ce n'est pas parfait. Voici ce qu'on peut dire de la toxicité des couches jetables et des conseils pour que bébé reste au sec et en bonne santé.

En 2017, le magazine 60 Millions de consommateurs a dénoncé la présence de substances chimiques telles que pesticides, dioxines, furanes et composés organiques volatils dans les couches jetables pour bébés. À la même époque, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a lancé une expertise concernant la sécurité des couches jetables et les risques liés au contact de ces produits avec la peau et les muqueuses des bébés.

Les contaminants détectés dans les couches sont en effet soit des cancérigènes, soit des perturbateurs endocriniens ou encore des composés irritants. Les fabricants sont alors sommés d’améliorer la sécurité sanitaire de leurs couches jetables pour bébés. Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Composition des couches : une transparence accrue

Les matériaux utilisés pour la fabrication des couches sont soit d’origine naturelle, soit d’origine synthétique. Cependant, la composition exacte des couches est parfois floue : il n’existe pas d’obligation pour le fabricant de la mentionner sur l’emballage. Toutefois, de plus en plus de fabricants jouent la transparence afin de respecter leur engagement de mieux informer les consommateurs, pris en février 2019 suite à la publication du rapport de l’Anses.

Les produits d’origine naturelle proviennent de la cellulose du bois mais subissent un traitement chimique de blanchiment, notamment au chlore, ce qui explique la présence de résidus chlorés dans les couches (dioxines par exemple). La liste des composés détectés à ce moment-là était longue : composés organiques volatiles, formaldéhyde, pesticides (par exemple le glyphosate et son métabolite AMPA), dioxines, furanes, PCB (polychlorobiphényle), substances parfumantes ou encore des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) dans les élastiques. Même les couches dites « écologiques » contenaient des substances contaminantes.

Lire aussi: Couches pour bébés : Comparatif et recommandations

Il faut souligner que, hormis les substances parfumantes, les autres composés détectés ne sont pas ajoutés intentionnellement par les fabricants, ils proviennent soit d’une contamination des matières premières (pesticides) soit sont formés au cours de la fabrication lors du blanchiment ou du collage (PCB, furanes, dioxines). Certains procédés de fabrication nécessitent des températures élevées qui favorisent la formation des HAP.

Si des substances chimiques potentiellement toxiques sont effectivement présentes dans les couches pour bébés (et que certaines dépassent les seuils sanitaires), aucune étude n’avait mis en évidence une association entre le port des couches et un risque sanitaire, selon l'Anses, en 2019. Les expériences menées avec des simulants d’urine montrent que des substances présentes dans la couche peuvent migrer dans l’urine et rester au contact de la peau du bébé. C’est le cas des dioxines, furanes, PCB, formaldéhyde et des HAP, qui sont potentiellement toxiques. En revanche, le super-absorbant SAP (polyacrylate de sodium) a fait l’objet de plus de 400 études qui concluent à l’absence de toxicité ou d’effet cutané.

Risques de dermatites et recommandations

La composition des couches peut influencer le risque de pathologies cutanées notamment en raison de la présence de substances irritantes. Les dermatites au niveau des fesses des bébés sont d’ailleurs fréquentes. Dans la majorité des cas, il s’agit de dermatites irritatives provoquées par l’humidité, la présence d’urine et de selles, le frottement avec la couche ou encore le pH alcalin élevé. Elles peuvent également être d’origine infectieuse ou inflammatoire. Dans ce dernier cas elles sont provoquées par une allergie à l’un des constituants.

Dans son rapport de 2019, l’Anses préconise d’abandonner l’utilisation de substances parfumantes allergisantes dans les couches jetables, de mieux maîtriser l’origine des matières premières pour limiter le risque de contamination et d’améliorer les procédés de fabrication des couches pour limiter l’apparition de composés toxiques.

Plus récemment, en décembre 2020, l’Anses a soumis une proposition de restriction des substances chimiques dangereuses auprès de l’Agence européenne des produits chimiques. Le but est de limiter au maximum la présence, dans les couches jetables destinées aux enfants de 0 à 3 ans, de près de 200 substances dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dioxines, furanes, PCB et formaldéhyde. L’Anses espère ainsi écarter tout risque pour la santé des bébés lié au port des couches jetables en fixant des concentrations seuils à ne pas dépasser et en proposant une méthode d’analyse des couches à harmoniser au niveau européen.

Lire aussi: Couches Mots d'Enfants : Sont-elles Bien ?

Amélioration de la qualité des couches : constats récents

Suite à l’enquête du magazine 60 Millions de consommateurs et à l’expertise de l’Anses, les fabricants ont fait évoluer leurs produits. La qualité des couches jetables s’est globalement améliorée même s’il reste des efforts à faire pour certaines marques. Des évaluations récentes ont été réalisées. Entre 2019 et juillet 2020, la DGCCRF a réalisé une enquête sur 32 références de couches jetables et a constaté qu’aucune d'entre elles ne contenait de substances toxiques au-delà des seuils sanitaires définis par l’Anses.

Dans son dernier numéro, qui paraît en kiosques ce jeudi 24 septembre 2020, le magazine dévoile une nouvelle enquête sur les couches. 60 millions de consommateurs a effectué des tests sur huit références de couches jetables taille 4 "classiques" ou "écologiques". Le magazine note qu'"elles exposent bien moins qu'auparavant les bébés à des contaminants à risque tels que les dérivés chlorés, les résidus de pesticides, les composés organiques volatiles, etc". Les allergènes qu'il est obligé de déclarer sur l'étiquette ont aussi disparu de la composition. "Aucun modèle testé n’en contient, si l’on en croit l’étiquetage. Et dans notre sélection, seules les Pampers Baby-Dry ont une lotion, à base de vaseline. L’amélioration concerne aussi les contaminants: dans notre essai, pas de dioxines, d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), de composés organiques volatils (COV), ni de glyphosate.

Néanmoins, les tests ont révélé la présence d'acide aminométhylphosphonique (AMPA) dans les couches Pampers Harmonie. Le magazine a également effectué des tests sur le potentiel d'absorption et le pourcentage d'humidité à volume constant. Cela lui permet de constater que les références évaluées "ne déméritent pas sur ce critère, même si l'absorption est plus souvent satisfaisante que la protection contre l'humidité". 60 millions de consommateurs remet néanmoins en doute la technologie des "3 canaux", vantée par certaines marques, qui permettrait de mieux répartir le liquide dans la couche.

Dans son numéro d’octobre 2020, 60 Millions de consommateurs a également constaté l’amélioration de la qualité des couches et le respect de l’engagement de la plupart des fabricants d’informer le consommateur sur la composition des couches. Bien sûr ces résultats ne sont pas figés, car les fabricants font évoluer leurs produits. Par exemple, pour les couches Pampers Harmonie, les résultats sont différents entre l’analyse réalisée par la DGCCRF et l’évaluation faite par le magazine 60 Millions de consommateurs. C’est la même chose pour la marque Love&Green qui arrive en première position du classement de 60 millions de consommateurs mais pour laquelle la DGCCRF a détecté des HAP dans « une quantité qui ne conduit pas à un dépassement du seuil d’exposition dû aux couches uniquement mais qui ne permet pas de garantir l’absence de risques dans le cadre des expositions cumulées ».

Cependant, ces résultats ont été contestés par la marque et n’ont d’ailleurs pas été confirmés par les évaluations réalisées par 60 millions de consommateurs. Les différences obtenues entre deux évaluations peuvent s’expliquer par une évolution du produit mais également par des méthodes d’analyse, des limites de détection et/ou de quantification différentes. Les critères de qualité peuvent également être différents.

Lire aussi: Thonon-les-Bains: avis de naissance

Classement des couches selon 60 Millions de consommateurs

En combinant les trois facteurs d'évaluations, 60 millions de consommateurs a noté les huit références de couches du panel. En tête, on trouve les couches hypoallergéniques de Love&Green et celles de Lillydoo, qui obtiennent 16,5/20. Arrivent ensuite les couches Mots d'Enfants Marque Repère (E. Leclerc) avec 16/20, et les Pampers Baby Dry avec 15/20.

Deux marques de couches sont particulièrement distinguées par le magazine. Tout d'abord, Lillydoo reçoit le label "Vert" pour sa "composition exemplaire".

Le label Quelle Couche®, conçu avec et pour les parents, est le premier (et seul) label indépendant du marché des couches jetables bébé. Grâce à une méthodologie de notation claire et transparente sur 20 points axée sur 11 critères, il permet aux parents d’avoir une vision neutre sur les marques qui allient performance, naturalité et composition saine.

Si la première place de ce classement est occupée par Lotus Baby, les couches Intermarché, les Agility Dry de marque Pommette, et les couches Lidl, les Soft & Dry de marque Lupilu, occupent les deux autres marches du podium et devancent le leader du secteur, Pampers, qui s’octroie une 6e place avec ses couches Baby Dry. Si l’on s’en tient au haut du classement, le match se joue donc entre les couches Lotus Baby, les couches Intermarché et les couches Lidl. Les couches Lotus Baby se démarquent clairement avec une note de 17,4/20 quand les couches Lidl affichent toute de mème un respectable 15,7/20. Entre les deux, les couches Pomette Intermarché obtiennent un 16,7/20. Toutes trois affichent d’excellentes performances d’absorbation en laboratoire ainsi qu’une bonne tenue des attaches et un bon confort. Finalement, un critère essentiel départage ces trois marques de couches aux caractéristiques similaires : le prix. Et en la matière, Lidl se distingue clairement en proposant ses couches Lupilu Soft & Dry à 15cts pièce, soit le prix le plus bas de l’ensemble du comparatif.

Tableau comparatif des marques de couches françaises

Ce classement présente les marques de couches françaises, qui sont classées par ordre décroissant de notes délivrées par défaut par le label Quelle Couche, label indépendant de couches jetables pour bébé, dont les critères de classification sont les suivants : le lieu de production, le lieu du siège social, les intermédiaires logistiques entre l’usine et le client, la qualité d’absorption, l’existence d’une taille pour les prématurés, la composition du voile de contact, la composition de l’absorbant, la composition du sachet d’emballage, la présence de composants problématiques, la transparence des rapports toxicologiques, l’engagement environnemental & RSE.

Ce comparatif intègre un grand nombre de marques du marché, mais ne représente pas l’ensemble du marché et peut ne pas être exhaustif.

Alternatives : les couches lavables

Si la composition des couches jetables s'est améliorée, il reste un souci : les déchets qu'elles génèrent qui correspondent à une tonne par enfant ! Marianne Bertrel, l'auteure du Guide complet des couches lavables explique que le coût du traitement de ces déchets pour la communauté est de 120 à 150 € (à multiplier par le nombre de bébés), que cela génère une tonne de CO2. En plus, les couches lavables permettent de faire des économies.

Aujourd’hui de nouvelles marques engagées ont vu le jour et s’efforcent d’apporter des solutions durables pour l’environnement et des compositions clean pour les fesses de bébé. C’est le cas pour les couches Les Petits Culottés. Fabriquées en France en circuit court, la marque participe à réduire l’impact écologique (moins de transport) tout en supprimant les intermédiaires qui font grimper les prix. Mais Les Petits Culottés, c’est avant tout une couche 100% safe pour la santé de votre bébé. Garantie sans chlore, sans perturbateurs endocriniens, sans composants toxiques et substances nocives… La marque française joue la carte de la transparence en publiant sur son site internet un rapport toxicologique tous les 3 mois, effectué par des laboratoires indépendants. Les couches Les Petits Culottés sont les mieux notées du marché en matière d’absorption (classée A), notamment grâce à l’utilisation de cellulose d’origine naturelle. Enfin, elles sont disponibles sur abonnement, de quoi alléger un peu plus sa charge mentale parentale !

Les marques indiquées ici sont issues de l’enquête la plus récente réalisée par le magazine 60 Millions de consommateurs. Pour vous guider dans votre achat, vous pouvez aussi vérifier que le fabricant joue la transparence en indiquant la composition des couches sur l’emballage. Plusieurs labels existent et peuvent être mentionnés sur l’emballage. Parmi eux, la mention « TCF » pour Totally Chlorine Free, qui indique que les couches ne contiennent aucun résidu chloré (PCB, dioxines…) peut vous aider à faire votre choix.

tags: #avis #couches #lupilu #composition