Comment savoir si mon enfant est HPI ? Tests et signes à surveiller
Avez-vous remarqué à quel point les « Hauts Potentiels Intellectuels » (HPI) semblent courir les rues depuis quelques années ? Il y a très certainement un enfant dit « surdoué », « intellectuellement précoce » ou encore « philo-cognitif » dans votre entourage. À croire que le QI élevé est le nouveau virus qui sévit dans les couloirs de l’école ! Si votre enfant vous paraît particulièrement éveillé pour son âge, il est d’ailleurs probable que vous vous soyez déjà vous-même posé des questions.
Qu'est-ce que le HPI ?
La première chose à savoir sur le HPI, c’est qu’il ne s’agit pas d’un trouble. C’est la raison pour laquelle on parle d’identification et non de diagnostic dans le cas du HPI. Ce que les scientifiques ont pu observer en revanche, c’est une activation plus puissante de certaines zones cérébrales lors de la réalisation d’une tâche donnée.
Pendant longtemps, on a véhiculé l’idée selon laquelle les HPI avaient ce qu’on appelle une « pensée en arborescence » : une capacité à diriger leur réflexion dans une multitude de directions en même temps, chaque idée se décomposant en sous-idées, elles-mêmes divisées en une centaine d’autres. Aujourd’hui, on sait que les personnes HPI traitent les informations de la même façon que n’importe qui, à savoir les unes à la suite des autres. Ce qui les différencie en revanche, c’est la rapidité avec laquelle s’opère la transmission des infos dans leurs neurones. Mais ce n’est pas tout ! Les HPI se caractériseraient également par leur grande créativité. En effet, en plus d’avoir une vitesse élevée de raisonnement, ils disposeraient d’une aptitude aiguisée pour créer de nouvelles associations d’idées souvent perçues comme très originales.
Comment savoir si votre enfant est HPI ?
Vous vous demandez si votre enfant est HPI ? Il n’y a qu’une seule façon de trancher la question : lui faire passer un test de QI. Mais soyez sur vos gardes, un seul test est reconnu comme scientifiquement valide : le test de Wechsler qui doit être administré par un (neuro)psychologue. Par ailleurs, dans le cas où l’enfant HPI présente également un trouble neurodéveloppemental associé (TDAH, dyslexie etc.), il arrive que seuls certains indices du QI soient supérieurs à 130, sans que le score total ne le soit !
Le test de Wechsler (WISC-5)
Le test WISC-5, appelée Wechsler Intelligence Scale for Children, est un outil de mesure capable de mesurer l’intelligence d’un enfant qui doit être réalisé chez un spécialiste. Il a été amélioré au fil des ans et la cinquième et dernière version date de 2014, et c’est elle qui est utilisée par la communauté scientifique pour tester les enfants.
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Pendant plus de deux heures, toutes les formes d’intelligence sont testées : vitesse de traitement, compréhension verbale, questions de culture générale ou encore la mémoire. Ensuite, les résultats sont analysés, c’est là que l’on obtient sa note de QI.
La plupart des enfants qui le passent obtiennent un score compris entre 85 et 115. Le résultat moyen du WISC-5 est de 100. Seulement 2,3 % de la population aurait un QI égal ou supérieur à 130. C’est pourtant le seuil minimum exigé par les pédopsychiatres pour être qualifié de surdoué ou de HPI. Si l’enfant obtient un score plus bas, ce n’est pas pour autant qu’il ne pourra pas accomplir de grandes études.
En moyenne, selon les praticiens, le prix du WISC-5 est compris entre 300 et 500 euros. Des arrhes de 50 euros sont généralement demandés lors de la réservation. La Sécurité sociale ne prévoit pas de rembourser ce genre de séance, mais certaines mutuelles peuvent offrir un remboursement partiel.
Il est important d'éviter de céder à la tentation des tests WISC-5 ou de QI en ligne, car la grande partie de ces tests comportent des erreurs et vous demandent de payer à la fin.
Les signes précurseurs d'un HPI
Votre enfant vous paraît particulièrement alerte pour son âge ? Il dévore des bouquins plus gros que lui, finit ses exercices en classe à la vitesse de l’éclair et vous surprend régulièrement par l’originalité de ses réflexions ? La réponse est oui : il y a des chances qu’il soit HPI.
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Dès leur plus jeune âge, les enfants à haut potentiel (HPI et HPE) présentent des caractéristiques surprenantes. Le nourrisson est dans un état d’alerte, sensible à toutes stimulations environnementales et recherchant précocement le contact avec la mère (Vaivre-Douret, 2002). Leurs facultés intellectuelles, cognitives, affectives et psychomotrices sont en avance par rapport à celles des enfants de leur âge. Depuis qu’ils sont tout jeunes, ils sont réactifs aux sollicitations de leurs proches, mais aussi très éveillés. Les apprentissages se font sans difficultés et ils n’ont généralement pas besoin de l’aide d’un adulte pour résoudre un problème. Les enfants surdoués se posent des questions existentielles, ont de nombreux centres d’intérêt et sont animés par des valeurs très fortes et non négociables (Jeanne Siaud-Faccin).
Signes émotionnels et sensoriels
- Hypersensibilité émotionnelle et sensorielle : Ils montrent un état à fleur de peau et partent en crises de larmes pour peu de chose.
- Grande capacité de mémorisation : Ils ont une grande capacité à mémoriser des choses parfois perturbantes émotionnellement.
- Grande curiosité intellectuelle : Ils se questionnent sur des sujets existentiels et métaphysiques.
- Créativité : Ils font preuve d’originalité dans leur façon de penser et proposent des solutions innovantes.
- Sens moral très développé : Ils accordent beaucoup d’importance à l’égalité et à la moralité.
Signes cognitifs et comportementaux
- Pensée en arborescence : Ils ont une capacité à explorer de multiples idées et à faire des connexions complexes entre elles.
- Lucidité : Ils comprennent chaque aspect du monde qui l’entoure.
- Langage avancé : Leur pensée est structurée et ils adoptent un vocabulaire riche et varié.
- Ennui : Ils s'ennuient à l’école et à la maison.
Mythes et réalités sur le HPI
Le HPI est un sujet à la mode. Cette sur-médiatisation laisse penser que ce mode de fonctionnement singulier serait extrêmement répandu. Or, le consensus international actuel stipule que seule 2,3% de la population serait à haut potentiel intellectuel !
On entend souvent dire qu’il est fréquent pour les hauts potentiels intellectuels de rencontrer des difficultés scolaires. En vérité, si la précocité intellectuelle peut effectivement donner lieu à une forme d’ennui, de désintéressement pour la matière vue en cours jugée « trop facile », aucun lien n’est aujourd’hui scientifiquement établi entre échec scolaire et HPI. Ni l’inverse d’ailleurs ! Votre enfant rencontre des difficultés à l’école ?
Une autre idée répandue au sujet du HPI consiste à penser qu’il irait de pair avec la présence de troubles neurodéveloppementaux et psychiatriques. Les enfants à haut potentiel auraient plus de probabilités que les autres de présenter des neuroatypies, de souffrir d’anxiété, de dépression, d’hypersensibilité, etc. Cette confusion viendrait du fait que, généralement, ce sont les symptômes de ces différents troubles qui incitent les parents à consulter. Résultat ? Et si on vous disait qu’en réalité, la majorité des petits HPI se portent merveilleusement bien ?
Un dernier cliché pour la route : être HPI signifierait nécessairement être maladroit socialement. Le Docteur en psychologie Mehdi Liratni, lui, n’est pas de cet avis ! Non, les hauts potentiels intellectuels ne rencontreraient pas davantage de problèmes relationnels. Si leur fonctionnement sensiblement différent peut parfois les faire se sentir « en décalage » ou encore incompris, il n’entacherait en rien leur capacité à se faire tout plein de petits copains !
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Tableau récapitulatif des signes et tests HPI
Catégorie | Signes | Tests |
---|---|---|
Émotionnel et sensoriel | Hypersensibilité, grande mémoire, curiosité | - |
Cognitif et comportemental | Pensée en arborescence, lucidité, langage avancé | - |
Diagnostic | - | Test de Wechsler (WISC-5) |
Alors, et si être HPI n’était pas une tare finalement ? Mais, entre nous, est-il vraiment nécessaire de lui faire passer un test de QI pour vous en assurer ? Finalement, si le seul problème de votre enfant est d’être « super-éveillé », alors peut-être faut-il juste admettre que… il n’y a pas de problème ! Émerveillez-vous de la vivacité d’esprit de votre petit aventurier et laissez-le expérimenter le monde avec son intelligence propre et surtout, à son rythme.