Grégory Villemin : Biographie d'une Affaire Judiciaire Française

L'affaire Grégory Villemin est une affaire judiciaire française qui a débuté en 1984 après le meurtre d'un jeune garçon, Grégory Villemin. Après de nombreux rebondissements, le meurtre du petit Grégory reste incontestablement la plus médiatique affaire judiciaire de France, obscurcie par le poids du terreau familial dans lequel ce crime s’est noué.

La Disparition et la Découverte du Corps

Le 16 octobre 1984, Grégory Villemin, 4 ans, disparaît du chalet de ses parents, à Lépanges dans les Vosges ; quelques heures plus tard, il est retrouvé noyé dans la Vologne, pieds et poings liés par des cordelettes, un bonnet recouvrant son visage. Le 16 octobre 1984, à 21 h 15, le corps sans vie du petit Grégory Villemin, pieds et poings liés, était retrouvé dans les eaux glacées de la Vologne, à Docelles, dans les Vosges, à six kilomètres de son domicile de Lépanges. Dans la soirée du 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, âgé de quatre ans, est découvert dans la Vologne. L'enfant est mort noyé, mains et jambes liées, à Docelles, à sept kilomètres en aval de Lépanges-sur-Vologne, où il vivait avec ses parents, Christine et Jean-Marie Villemin. Le corps de Grégory est extrait de l’eau, pieds et poings liés par des cordelettes, un bonnet de laine enfoncé sur le visage.

Le Corbeau et la Vengeance

Son père, Jean-Marie Villemin, reçoit une lettre anonyme : « J'espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent qui te rendra ton fils. Voilà ma vengeance ». Le lendemain, le 17 octobre, une lettre anonyme adressée à Jean-Marie Villemin revendique le crime. « J'espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con », écrit un mystérieux corbeau. Comme si le « corbeau », qui avait revendiqué le crime au nom d'une « vengeance » familiale, avait eu le pouvoir maléfique de noircir toute une société. Au village, Jean-Marie Villemin est jalousé bien que sa réussite sociale ne soit pas arrogante.

Les Accusations et les Rebondissements Judiciaires

Toujours pas de coupable jugé et condamné. Et une deuxième victime : Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, inculpé de l'assassinat du petit Grégory après les aveux de Muriel, sa jeune belle-sœur, qui se rétractait deux jours plus tard. Trop tard. Le père de Grégory emprisonné, la mère, Christine, n'allait pas tarder à être inculpée pour l'assassinat de son fils.

• Bernard Laroche, cousin germain de Jean-Marie Villemin, est dénoncé par Muriel, sa belle-soeur de quinze ans.
• Elle se rétracte, et il clame son innocence, mais il est inculpé du crime par le juge d'instruction d'Épinal, Jean-Michel Lambert, le 5 novembre 1984.
• Le 4 février 1985, le juge, contre l'avis du ministère public, libère Bernard Laroche, qui reprend son travail.
• Le 29 mars, il est abattu d'un coup de fusil par Jean-Marie Villemin qui lui impute l'assassinat de son fils.

A la suite de l'enquête de police, Christine Villemin fut incarcérée le 5 juillet 1985. Onze jours plus tard, la chambre d'accusation de Nancy, constatant l'absence totale de charges, la libère. Au bout de sept ans d'une enquête qui ne fait apparaître aucun indice l'accusant, Christine Villemin bénéficie d'un non-lieu le 3 février 1993, non-lieu rendu pour "absence totale de charges", une première en droit pénal (il s'agissait par là de rappeler que le dossier d'instruction était vide de charges contre elle).

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Les Conséquences et la Vie des Parents

Les parents du petit Grégory disent vouloir « la paix ». Le père, Jean-Marie, est sorti de prison ; il a retrouvé Christine. Ils étaient unis dans le malheur, ils ne se sont jamais quittés : les époux Villemin vivent toujours ensemble. Le couple s'est établi dans l'Essonne en 1987, sitôt Jean-Marie remis en liberté, fuyant les médias et la curiosité du public. Jugé en 1993, il a effectué 37 mois de détention préventive pour le meurtre de son cousin Bernard Laroche. Trois enfants sont nés dans leur foyer, dont Julien, en 1985, pendant la première incarcération de son père, et Emilie, en 1990.

En 2020, à leur demande, l'enquête a à nouveau été ouverte. Trente-deux ans après la tragédie qui aurait pu les détruire mais qui les a unis à jamais, les Villemin ont refait leur vie dans l’Essonne. Ils habitent une jolie maison nichée le long d’une route forestière, avec vue sur les champs. Après Julien, Christine et Jean-Marie Villemin ont eu deux autres enfants. Ils ont trois enfants et sont grands-parents.

Les Protagonistes Clés de l'Affaire

L'affaire Grégory Villemin a impliqué de nombreux protagonistes, dont les familles Villemin, Jacob, Laroche et Bolle. Voici un aperçu des principaux acteurs :

La Famille Villemin

• Grégory Villemin : La victime.
• Jean-Marie Villemin : Le père de Grégory.
• Christine Villemin : La mère de Grégory.
• Monique et Albert Villemin : Les grands-parents paternels de Grégory.
• Michel Villemin : L’oncle paternel de Grégory.
• Ginette Villemin : La tante de Grégory.

La Famille Laroche

• Bernard Laroche : Grand-cousin de Grégory et principal suspect.
• Marie-Ange Laroche : Épouse de Bernard Laroche.
• Murielle Bolle : Belle-sœur de Bernard Laroche, dont le témoignage a été controversé.

La Famille Jacob

• Marcel Jacob : Grand-oncle de Grégory.
• Jacqueline Jacob : Grand-tante de Grégory.

Les Défis de l'Enquête et les Erreurs Judiciaires

L'enquête sera l'occasion de tous les dérapages : violations du secret de l'instruction et de la vie privée ; partis-pris de la presse ; manque de précautions des enquêteurs dans la collecte des indices ; indécision des magistrats ; rivalité exacerbée entre la Gendarmerie et le SRPJ ; inexpérience du juge d'instruction.

« Cette affaire fut une catastrophe judiciaire », dit-il cette semaine dans une interview à « VSD ». Et de remettre en cause l'autopsie pratiquée à l'époque sur le corps de l'enfant. Bâclée, selon lui.

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Les Analyses ADN et les Nouvelles Pistes

Début 2003, l'espoir a été relancé par l'analyse de l'ADN présent sur un demi-timbre qui aurait pu conserver la salive du « corbeau ». Les analyses n'ont rien donné. Les analyses ADN faites sur la lettre du corbeau envoyée aux Villemin ne donnent rien. En effet, les traces identifiées ne correspondent à aucun des cent cinquante protagonistes de l'affaire.

À la demande des parents de l'enfant, le 9 juillet 2008, le procureur général de la cour d'appel de Dijon a annoncé qu'il requerrait la réouverture de l'instruction judiciaire concernant l'assassinat du garçonnet pour procéder à des tests sur l'ADN, auparavant jugé inexploitable, qui aurait pu être laissé par le « corbeau » sur un timbre. Le 3 décembre 2008, la cour d'appel de Dijon a ordonné la réouverture de l'enquête.

Le Suicide du Juge Lambert

Surnommé le "Petit juge", Jean-Michel Lambert a été le premier juge d'instruction de l'affaire Grégory, cold case à la française tristement célèbre. Accusé d’avoir bâclé l’enquête, il s’est suicidé le 11 juillet 2017, à 65 ans.

En 1984, l'affaire Grégory était le premier dossier du juge Lambert. Coup sur coup, il inculpa Bernard Laroche et Christine Villemin avant que le premier ne soit rapidement libéré et que la mère du petit Grégory se fasse complètement disculper le 3 février 1993. Il sera finalement dessaisi de l'enquête au profit du juge Simon qui ne manquera pas d'écorcher à plusieurs reprises son confère.

Condamnation de Marie-Ange Laroche

Marie-Ange Laroche, la veuve de Bernard Laroche, un temps suspecté de l'assassinat du petit Grégory Villemin, a été condamnée à 1 000 euros d'amende avec sursis pour avoir diffamé Etienne Sesmat, premier enquêteur sur l'affaire.

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