Conséquences des relations sexuelles incestueuses : Impacts et mesures de protection

Les relations sexuelles incestueuses constituent un sujet tabou, mais il est crucial d'en comprendre les conséquences et les mesures de protection nécessaires. On estime qu'il y aurait 1 à 2 millions de victimes en France, et tous les milieux socioculturels sont concernés. Les victimes peuvent subir des relations sexuelles incestueuses toute leur enfance et adolescence, plus particulièrement entre 4 et 15 ans.

Impacts de la maltraitance sexuelle sur mineur

Les maltraitances sexuelles sur mineur ont un impact significatif sur la santé physique, le développement psychique et la vie sociale de la victime. Leur survenue dans un contexte familial en aggrave le retentissement. C’est pourquoi il est primordial de repérer l’inceste le plus tôt possible.

Conséquences à court et long terme

Les conséquences sont toujours graves. Les maltraitances sexuelles sur mineur ont un impact à court et long termes sur :

• La santé physique : troubles du comportement alimentaire, addictions…
• Le développement psychique : dépression, pulsions suicidaires…
• La vie sociale : peur des autres…

Ailleurs, la maltraitance sexuelle peut être évoquée en présence de signes généraux, par exemple des difficultés scolaires, des troubles du comportement alimentaire ou du sommeil. Des symptômes génito-anaux chez un enfant prépubère peuvent également être révélateurs, surtout si aucune cause médicale n’a été trouvée et s’ils sont répétés.

Repérage et signalement de l'inceste

Plusieurs signes peuvent susciter le doute ou l’inquiétude, par exemple une modification du comportement sans raison apparente. De même, lors d’une consultation, un comportement inhabituel de l’adulte vis-à-vis du mineur, vis-à-vis du professionnel de santé ainsi que l’attitude des adultes entre eux peuvent alerter.

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Rôle du médecin

Le code de déontologie médicale (article 44) impose de protéger le mineur et de signaler les sévices dont ce dernier semble victime. L’entretien se déroule avec le mineur, quel que soit son âge, avec son accord. Le mineur doit pouvoir s’exprimer spontanément sans être interrompu ni guidé. Toutes les données recueillies au cours de l’examen médical sont consignées dans le dossier médical, et non dans le carnet de santé du mineur. La consultation inclut un examen psychique et physique.

Examens psychique et physique

L’examen psychique recherche des signes évocateurs : syndrome psychotraumatique, état dépressif, troubles du comportement, altération du développement intellectuel et affectif. L’examen physique comprend un examen clinique complet, à la recherche de signes de maltraitance physique associée. Les signes cliniques évocateurs d’une maltraitance sexuelle sont très variés dans leur typologie et dans leur intensité. L’absence de signes génito-anaux n’élimine pas la possibilité d’un inceste.

Protection de l'enfant

Si le mineur est en contact permanent ou fréquent avec l’agresseur présumé, il est en danger. La priorité est de le protéger grâce à un signalement ou à une hospitalisation. Seul un signalement au procureur de la République permet de mettre en place une protection judiciaire immédiate de l’enfant.

Le rôle du médecin est de transmettre tels quels les propos de l’enfant, en les mentionnant entre guillemets, et ce qu’il a observé lors de l’examen. Il n’a pas à interpréter ces informations, ni à prendre partie, et encore moins à désigner un agresseur potentiel sauf si l’enfant ou l’accompagnant l’a nommé dans ses propos, et dans ce cas il doit le faire toujours figurer entre guillemets. A contrario, il peut être poursuivi pour « omission de porter secours », s’il est démontré qu’il n’a entrepris aucune démarche efficace pour protéger le mineur.

Dynamique du climat incestuel

Par le climat incestuel qu’il établit, le parent incestuel tente de lutter contre la difficulté à faire face à des angoisses de perte. Le complexe d’œdipe qui traite de l’amour d’un enfant pour son parent de sexe opposé ne peut être résolu que si le parent aide son enfant dans son développement sans le « séduire » et sans l’« agresser » (sans relation incestueuse). Par sa dynamique, le climat incestuel pourrait favoriser l’inceste.

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Il existe probablement une grande hétérogénéité de profils des parents incestueux. On décrit aussi des parents incestueux despotiques (parfois uniquement en situation intrafamiliale) qui vont user de manipulations, de menaces ou avoir recours à la violence pour imposer des actes incestueux (par exemple un père qui considérerait qu’il a des droits sur sa fille dont il pourrait profiter comme il l’entend).

Si les pertes et les situations aversives (deuil des parents, décès d’un enfant, « crise » conjugale, rupture, chômage ou accident grave) peuvent favoriser la survenue ou le maintien et la réitération de passages à l’acte incestueux, ils n’en sont pas la cause.

Distinction entre inceste et pédophilie

Le fait d'opposer des violences sexuelles sur des victimes mineures en situation intrafamiliale (en parlant d’inceste) et extrafamiliale (en parlant de pédophilie) est schématique et sans doute erroné. Certains actes incestueux peuvent relever d’intérêts pédophiliques (paraphilie ou trouble paraphilique).

Les agresseurs extrafamiliaux présentent plus d’excitation face aux enfants (du fait d’intérêts sexuels déviants plus importants), une plus grande difficulté de régulation sexuelle, plus de déni et de distorsions cognitives. Ils agressent plus souvent des mineurs garçons ou des deux sexes. Les pédophiles incestueux (intrafamiliaux) représenteraient 20 % des pédophiles en sachant que deux tiers d’entre eux a aussi pu agresser un enfant en dehors du cadre familial.

Aspects légaux

En France, la révélation des actes incestueux est encore rare (10 % uniquement) et très tardive. Il est important de noter que depuis la publication en 2012 de l'interview du Dr Christine Revel, chef de projet, service des bonnes pratiques professionnelles, HAS, l’article 226-14 du code pénal a été modifié par la loi n° 2015-1402 du 5 novembre 2015 qui tend à clarifier la procédure de signalement de situations de maltraitance par les professionnels de santé.

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