Isabelle Adjani: Naissance d'une Icône du Cinéma Français

Il y a des actrices qui marquent leur époque et des monuments qui la traversent. Isabelle Adjani appartient aux deux catégories. Héroïne magnétique, elle transcende ses rôles avec une intensité rare, embrassant des personnages aussi lumineux que tourmentés. Avec cinq César de la meilleure actrice et une reconnaissance internationale, elle incarne à elle seule le grand cinéma français.

Jeunesse et Débuts

Née le 27 juin 1955 à Paris, Isabelle Yasmina Adjani naît dans le 17ᵉ arrondissement. Fille d’un père algérien, Mohammed Chérif Adjani, né à Constantine, et d’une mère allemande, Emma Augusta Schweinberger. Dans une interview donnée en 1985, Isabelle Adjani explique pourquoi sa mère avait l'habitude de dire que son mari était d'origine turque : elle avait honte de ses origines algériennes. Elle grandit à Gennevilliers, au nord-ouest de Paris. Isabelle Adjani découvre très tôt son goût pour la scène en récitant des poèmes au collège.

Isabelle Adjani n'a que 14 ans lorsqu'elle interprète son premier rôle dans Le Petit Bougnat de Bernard Toublanc-Michel. C’est pourtant par le théâtre qu’elle fait ses premiers pas, intégrant la Comédie-Française à seulement 19 ans. Révélée par La Gifle en 1974, elle interprète la belle Ondine à la Comédie Française où elle rentre en 1972.

Ascension Cinématographique

Révélée en 1974 avec La Gifle de Claude Pinoteau, elle explose deux ans plus tard dans L’Histoire d’Adèle H. de François Truffaut, où elle campe une jeune femme consumée par l’amour. François Truffaut lui offre alors le rôle d'Adèle Hugo pour son Histoire d'Adèle H (1975), avec lequel elle décroche une double nomination au César et à l'Oscar de la Meilleure actrice. Ce rôle lui vaut une nomination aux Oscars, une première pour une actrice française de son âge.

S'essayant à tous les genres, elle tourne avec des metteurs en scène aussi différents que Roman Polanski (Le Locataire, 1976), Werner Herzog (Nosferatu fantôme de la nuit, 1979), Andrzej Zulawski (Possession, 1981), Claude Miller (Mortelle randonnée, 1983), ou encore Jean Becker dans L'Eté meurtrier en 1983.

Lire aussi: Guide: Acte de Naissance Île Maurice en Ligne

Elle a trouvé sa voie : des héroïnes passionnées (jusqu'à la folie), possédées, intenses, des univers insolites et de grands metteurs en scène : Roman Polanski (Le Locataire, 1975), André Téchiné (Barocco, 1976 ; Les Sœurs Brontë, 1978), Werner Herzog (Nosferatu, 1978), cette tendance culminant avec les relations sexuelles qu'Anne entretient avec une « chose » monstrueuse au milieu du sang, de la violence et de l'hystérie spiritualiste de Possession (Andrzej Zulawski, 1981). C'est le sommet de sa carrière et le prix d'interprétation au festival de Cannes lui est attribué pour deux films à la fois : Possession et Quartet.

Icône Engagée

Fascinée par les personnages intenses, Isabelle Adjani explore les méandres de la psyché humaine. Dans La Reine Margot, elle incarne une femme complexe et ambitieuse, dans un film qui assoit son statut de légende.

Isabelle Adjani ne se contente pas de jouer : elle s’implique. Féministe de la première heure, elle utilise sa voix pour défendre les droits des femmes et dénoncer les violences qu’elles subissent. Elle s’engage également pour l’environnement, participant à des campagnes de sensibilisation sur l’urgence climatique. Par ailleurs, Isabelle Adjani met en lumière les injustices dans le monde du cinéma lui-même. Elle critique ouvertement le sexisme de l’industrie et milite pour une meilleure reconnaissance des femmes, devant et derrière la caméra.

Diversification Artistique

Polyvalente, Isabelle Adjani ne limite pas son talent au cinéma. Elle explore la musique dans les années 80 avec l’album Pull Marine, écrit et composé par Serge Gainsbourg, un succès critique et populaire. Elle s’essaye à la chanson trois ans plus tard, avec Serge Gainsbourg. Le 45T, au titre éponyme, devient numéro 1.

Vie Privée et Épreuves

Cependant, sa carrière n’a pas été exempte de zones d’ombre. Ses démêlés avec la justice pour des accusations de fraude fiscale en 2023 ont fait couler beaucoup d’encre. Isabelle Adjani est accusée par le fisc d'avoir dissimulé un don de deux millions d'euros et de ne pas vivre au Portugal, pays dont elle se déclare pourtant résidente fiscale.

Lire aussi: L'affaire Christian Labouysse

L’actrice est mère de deux fils : Barnabé Nuytten, né en 1979 de sa relation avec le réalisateur Bruno Nuytten, et Gabriel-Kane Day-Lewis, né en 1995 de son union avec l'acteur Daniel Day-Lewis.

Héritage et Influence

Aujourd’hui, Isabelle Adjani reste une figure incontournable, capable de se réinventer tout en restant fidèle à son image d’icône tragique. Une beauté hypnotique, un charme mystérieux, une aura immuable... Isabelle Adjani fascine depuis des décennies.

En 2009, auprès de Gala, elle avait admis : "Trois points de Botox pour lisser mon front. Pas plus ! Autrement, ça vous donne l'air figé". Toutefois, récemment, l'actrice a révélé que son visage pouvait être retouché numériquement en photo ou vidéo. "Qui n'a pas envie d'être au mieux ? On a toutes un meilleur profil. Avec le numérique, on peut enlever un bouton ou un pli disgracieux.

Dans les colonnes de Gala, en kiosque le 9 janvier 2024, la nièce d’Isabelle Adjani, Zoé, se confie sur sa relation avec sa tante.

Récompenses et Nominations

Lire aussi: Avantages de la Prime MGEFI

tags: #naissance #Isabelle #Adjani