Alice Sapritch : Parcours d'une Actrice Iconique

Dans la mémoire des téléspectateurs des années 70/80, Alice Sapritch demeure la tête de truc favorite de Philippe Bouvard et Thierry le Luron. «Chéri chéri, arrête avec tes gugusseries !»

Une Enfance Marquée par l'Histoire

Alice Sapritch naît le 29 juillet 1916 à Ortaköy, petite ville cosmopolite, à proximité de la capitale de l’Empire Ottoman qui va bientôt faire place à la Turquie de Kemal Atatürk. Elle appartient à une famille de la bourgeoisie arménienne stambouliote qui, comme celle d’origine grecque ou juive, est souvent francophone. Son père, malheureusement possédé par la passion du jeu, va se ruiner. Alice Sapritch passe son enfance à Istanbul. La famille Sapriç (graphie originale du nom) connaît de gros problèmes financiers dus aux dettes de jeu de son père.

Elle qualifie son enfance de malheureuse et dira: «Je n'aime pas l'enfant que j'ai été. Mon enfance n'a rien à voir avec la femme que je suis devenue. Je n'accepte pas de m'en souvenir. »

Le contexte historique turbulent de cette époque, marqué par des tensions politiques et sociales, a indéniablement laissé son empreinte sur la jeune fille. Les difficultés spécifiques vécues par la minorité arménienne dans la société ottomane ont certainement pesé sur sa vie quotidienne et influencé sa personnalité. Ce contexte difficile a probablement contribué à sa force de caractère et à sa détermination à s'épanouir, malgré les obstacles.

L'Exil à Bruxelles et les Études

À six ans, elle est expédiée à Bruxelles, chez une grand-mère dont l'affection n'est pas la qualité première. Alice arrive avec ses parents en Belgique en 1929. Elle quitte la Turquie avec sa famille à l’âge de treize ans et poursuit ses études à Bruxelles avant de gagner seule Paris.

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Son séjour à Bruxelles représente une période de transition, une étape cruciale dans son parcours personnel et intellectuel. Cependant, cet exil lui a aussi permis de poursuivre ses études secondaires, une étape importante dans son développement personnel et éducatif. L'expérience de Bruxelles a probablement contribué à élargir ses horizons, à développer son sens de l'observation et son ouverture d'esprit, des atouts précieux qui lui seront utiles plus tard dans sa carrière d'actrice. Ce séjour en Belgique marque une étape de maturation, où elle a pu se forger un caractère indépendant et une maturité précoce, des éléments qui ont probablement contribué à son succès futur.

Débuts et Formation à Paris

Rêvant de devenir comédienne, elle décide, à 16 ans, de tenter sa chance à Paris. Puis elle gagne Paris où elle exerce plusieurs petits métiers pour payer ses cours chez de René Simon et au Conservatoire, dans la classe de Béatrix Dussane. Elle entre au Cours Simon, puis poursuit son apprentissage au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, d'où elle sort avec un second accessit de tragédie.

Pour parfaire sa formation, elle s'inscrit au Cours Simon, une institution prestigieuse réputée pour la qualité de son enseignement. Cette formation rigoureuse lui permet d'acquérir des bases solides en art dramatique, de peaufiner son jeu d'actrice et de développer sa technique. Le Cours Simon représente un passage essentiel dans sa formation, lui permettant de développer son propre style et de se forger une identité artistique. L'environnement stimulant et compétitif du Cours Simon, entourée d'autres jeunes talents ambitieux, a certainement contribué à son évolution artistique.

Carrière d'Actrice : Les Premiers Rôles

Son chemin est désormais tracé. En théorie… Son premier rôle sera celui de la reine Gertrude dans Hamlet de Shakespeare. Mais elle n’a ni la personnalité ni le physique d’une ingénue et, malgré son âge, l’un de ses premiers rôles est celui de la Reine Gertrude, mère d’Hamlet dans la pièce de William Shakespeare. Elle montre une certaine aisance dans des pièces en costumes.

Après avoir interprété la reine Gertrude dans Hamlet de Shakespeare, elle enchaîne avec un rôle de pharmacienne, mais dans Le tampon du capiston, l'histoire d’un paysan, devenu le souffre-douleur de ses camarades de régiment. Elle mène la vie bohème de Saint-Germain-des-Près et traverse tant bien que mal les années de guerre.

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Après une formation rigoureuse au Cours Simon, Alice Sapritch entame sa carrière d'actrice, un début prometteur qui la mènera vers une reconnaissance nationale. Ses premiers rôles, sans doute modestes au départ, lui permettent de gagner en expérience sur scène et à l'écran. Chaque rôle, aussi petit soit-il, représente une occasion d'apprendre, de se perfectionner et de développer son talent.

En 1950, Alice fait une première apparition sur grand écran dans Le Tampon du capiston, scénarisé par son mari Guillaume Hanoteau, de même que Le Crime du Bouif en 1952. Elle fait une première apparition au côté de Yves Montand dans Premier mai en 1958. Elle enchaîne les petits rôles auprès de Claude Autant-Lara dans Le Joueur, toujours en 1958, Les Scélérats de Robert Hossein en 1959, La Menace de Gérard Oury en 1960, Le testament d'Orphée en 1960, Tirez sur le pianiste de François Truffaut, toujours en 1960.

En 1959, André Frank, responsable des émissions dramatiques à la télévision, lui suggère de faire de la télévision.

Succès et Reconnaissance : Films et Pièces de Théâtre

À force d'obstination, de petits rôles et de présence sur les planches, le succès finit par arriver en 1971, à l'âge de cinquante-cinq ans, lorsqu'elle impressionne le public en incarnant deux personnages bien différents. A force d'obstination, de petits rôles et de présence au théâtre, le succès arrive en 1971, à l'âge de 55 ans, lorsqu'elle impressionne le public avec deux rôles. Cette notoriété nouvelle, elle la devra autant au petit qu'au grand écran.

Le premier, comique, est celui de la duègne qui tente de séduire Yves Montand dans La Folie des grandeurs, le quatrième plus gros succès de Gérard Oury. Le premier, comique, est le celui de la duègne tentant de séduire le personnage joué par Yves Montand dans le film La Folie des grandeurs (quatrième plus gros succès de Gérard Oury, régulièrement rediffusé à la télévision), une prestation devenue culte grâce au strip-tease qu'elle exécute à la fin du film. Elle y rivalise avec Louis de Funès (déjà croisé dans Sur un arbre perché) et Montand. Elle y rivalise avec Louis de Funès (déjà croisé dans Sur un arbre perché) et Yves Montand. Pour Gérard Oury, elle se fait l’étonnante duègne de la reine d’Espagne dans «La folie des grandeurs» (1971) et Eva Braun dans «Le führer en folie» (1973) avec Henri Tisot.

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Le second est celui de Folcoche, la mère indigne qui maltraite ses enfants, dans le téléfilm de Pierre Cardinal Vipère au poing, qui révèle ses dons de tragédienne. Sur petit écran, elle joue le rôle titre de l'infâme Folcoche, la mère austère qui traumatisera une génération de jeunes enfants.

Au début des années soixante-dix, Alice Sapritch, se voit remplacer dans le cœur de son mari par une jeune et pétillante comédienne, Amarande. Après un divorce qui la meurtrit profondément, celle qui a joué au théâtre des grands auteurs comme Ionesco, Beckett ou Pirandello, poursuit une carrière cinématographique où elle n’hésite pas à apparaître dans des comédies parfois même des pantalonnades.

Elle assure, dans un spot publicitaire qu'elle était moche avant d'utiliser les produits d'entretien Jex Four. Elle fait aussi preuve d'auto-dérision (« Avant, j'étais moche ») en tournant des spots publicitaires pour les produits d'entretien Jex Four, en 1983.

En 1975, elle enregistre un 33 tours qui n'obtient pas le succès espéré par ses producteurs. Elle enregistre un album en 1975 (réédité en 2003) et un 45 tours en 1986 : Slowez moi.

Les "Nanars" et le Retour aux Rôles Dramatiques

Malgré ces prestations remarquées, elle enchaîne dans les années 1970 les rôles dans des comédies qualifiées de nanars. Malgré ces prestations remarquées elle enchaîne dans les années 1970 les rôles dans des comédies qualifiées de nanars.

Dans Le Führer en folie de Philippe Clair, où l'issue de la Seconde Guerre mondiale se joue lors d'un match de football, elle joue le rôle d'Eva Braun. Transformer Eva Braun en Alice Sapritch, c'est exactement ce qu'Eva Braun méritait.

Viennent ensuite Gross Paris de Gilles Grangier en 1973, Le Plumard en folie de Jacques Lemoine en 1974 et Drôles de zèbres, l'unique film réalisé par Guy Lux. On retrouve aussi Alice Sapritch à l'affiche de « Le Plumard en Folie » (aka « Les Farfelous ») (avec Michel Galabru, Paul Préboist, Jean Lefebvre, André Castel, Henri Tisot, Claude Gensac, Patrick Topalof...) et de « Gross Paris » (au côté de Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, Claude Pieplu et... Sophie Agacinski, oui, la belle-soeur de Jospin !).

Elle continue toutefois, pendant cette période, à interpréter des rôles tragiques au théâtre. Elle abandonne ce style de comédies à la française à la fin des années 1970 (sauf pour Adam et Ève en 1984) et redore un peu son blason à la fin de sa carrière grâce à son retour à des rôles dramatiques au cinéma, comme dans Les Sœurs Brontë d'André Téchiné (1979), ou à la télévision avec L'Affaire Marie Besnard en 1986, pour lequel elle reçoit un 7 d'or.

Vie Privée et Amitiés

Pendant la guerre, elle fréquente l'écrivain d'extrême droite Robert Brasillach qui sera fusillé en 1945 pour intelligence avec l'ennemi. À la fin de l'Occupation, elle rencontre Guillaume Hanoteau, et l’épouse en 1950. Elle épouse en 1950 Guillaume Hanoteau, avocat résistant, devenu auteur dramatique, journaliste et scénariste de films.

Alice Sapritch compte parmi ses plus fidèles amis Jean-Louis Bory, auquel elle rend visite quasiment chaque dimanche alors qu'il se trouve en maison de repos à Montmorency, après la grave dépression qui le conduira à son suicide.

Décès et Héritage

Elle meurt d'un cancer le 24 mars 1990 à Paris. Elle meurt d'un cancer le 24 mars 1990 à Paris.

Elle laisse derrière elle un héritage artistique considérable, une œuvre riche et variée qui continue d'être appréciée et célébrée. Son talent exceptionnel, sa personnalité attachante et son style inimitable ont marqué à jamais l'histoire du cinéma français.

Filmographie Sélective

Publications

• Alice Sapritch, Mémoires inachevés : entretien Raoul Mille ; suivi de Abécédaire, Paris, Ramsay/J.-J. Pauvert, 1990, 271 p.
• Alice Sapritch, Femme-public : ma vérité, Paris, Plon, 1986, 212 p.

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