Allocation CAF pour un Enfant : Conditions et Perspectives
Le 5 juin 2025 marque une date importante dans l'histoire des allocations familiales en France. L'Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi visant à étendre le versement des allocations familiales dès le premier enfant. Cette proposition de loi a été déposée le 22 avril 2025 par Edouard Bénard.
Contexte et Enjeux de la Réforme
Cette réforme, estimée à plus de 3 milliards d’euros, devrait permettre de compenser les frais qui pèsent sur les parents accueillant leur premier enfant : “logement, mode de garde, alimentation, perte de revenus…” selon Édouard Bénard.
La proposition de loi a été adoptée par l’Assemblée nationale avec 103 voix pour et 17 voix contre. Bien que le texte ait été adopté en première lecture, son application n’est pas encore en vigueur. Pour l’instant, seules les familles avec deux enfants ou plus peuvent bénéficier des allocations familiales.
Conditions d'Éligibilité et Montants
Un enfant à charge est un enfant dont vous avez la charge effective et permanente. C’est-à-dire que vous en avez la charge financière (en ce qui concerne la nourriture, le logement et l’habillement), et que vous avez une responsabilité affective et éducative vis-à-vis de lui. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait un lien de filiation : vous pouvez donc aussi bien être son parent, son tuteur, etc. Si vous êtes étranger, ce sont les mêmes conditions de résidence.
Le montant des allocations familiales qu’une famille peut percevoir est constitué d’un montant de base qui varie selon les ressources de l’année N-2 (donc le revenu net catégoriel de 2023 pour une demande en 2025) et la composition du foyer. Dans le cadre des allocations familiales pour un premier enfant, le montant précis n’est pas encore connu, mais selon des sources du gouvernement, il pourrait osciller entre 19 et 75€ par mois.
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Si la loi sur le versement des allocations familiales dès le 1er enfant est promulguée, les modalités de versement devraient être les mêmes que pour les foyers avec 2 enfants ou plus. Ainsi, le droit aux allocations serait ouvert à partir du mois qui suit la naissance ou l’accueil du premier enfant.
Comment Faire la Demande ?
Pour l’heure, il n’est pas encore possible de demander les allocations familiales si vous n’avez qu’un seul enfant à charge. À partir du moment où la CAF ou la MSA aura connaissance de votre premier enfant, les allocations familiales pourront vous être versées. Dans le cas où vous dépendez de la CAF, des formulaires CERFA seront à remplir et à transmettre à la CAF. Des pièces justificatives complémentaires pourront vous être demandées selon votre situation. Si vous travaillez dans le monde agricole, alors vous dépendez de la MSA. Si la loi est promulguée, une simple déclaration de naissance suffira pour faire la demande d’aide.
Autres Aides Disponibles
À la naissance de votre enfant, vous pouvez percevoir la prime à la naissance. Le montant de l'aide est de 1 084,44 € en 2025. Si la loi sur le versement des allocations familiales dès le premier enfant est promulguée, les familles pourront recevoir une aide de 75 euros maximum par mois.
Un enfant orphelin peut percevoir l'allocation de soutien familial (ASF). Son montant est de 199,19 € par mois et par enfant en 2025. Si vous élevez seul(e) votre enfant, vous pouvez percevoir l'allocation de soutien familial (ASF).
Prestations Familiales en Fonction du Nombre d'Enfants à Charge
La plupart des prestations familiales sont versées si vous avez au moins 1 enfant à charge (ou à naître). Certaines prestations sont versées si vous avez au moins 2 enfants ou au moins 3.
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| Condition | Prestations attribuées |
|---|---|
| Sans enfant à charge | Allocation de logement sociale (ALS), Aide personnalisée au logement (APL), Allocation de logement familiale (ALF). Attention : dans certains cas, il est nécessaire d'avoir 1 enfant à charge pour percevoir l'ALF. |
| Au moins 1 enfant à charge | Prime à la naissance de la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), Prime à l'adoption de la Paje, Prestation partagée d'éducation de l'enfant (Prépare) de la Paje, Allocation de base de la Paje après la naissance d'un enfant, Allocation de base de la Paje après l'adoption d'un enfant, Complément de libre choix du mode de garde de la Paje (Cmg) en cas d'emploi d'une assistante maternelle, CMG en cas de garde à domicile, CMG en cas d'une garde en micro-crèche, Allocation de soutien familial (ASF), Allocation de rentrée scolaire (ARS), Allocation journalière de présence parentale (AJPP), Allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH), Allocation versée en cas de décès d'un enfant, Allocation de logement familiale (ALF). Attention : dans certains cas, il n'est pas nécessaire d'avoir 1 enfant à charge pour percevoir l'ALF. |
| Au moins 2 enfants à charge | Allocations familiales |
| Au moins 3 enfants à charge | Complément familial, Prime de déménagement |
Proposition de Loi de 2025 : Étendre les Allocations dès le Premier Enfant
Les députés ont voté à l’unanimité, en commission, une proposition de loi ouvrant le droit aux allocations familiales pour les familles n'ayant qu'un seul enfant. Le sujet devrait être discuté le jeudi 6 mars 2025 dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, dans le cadre de la journée réservée aux textes du groupe MoDem. À l’ordre du jour : une proposition de loi qui pourrait bien marquer un tournant majeur dans la politique familiale française, en réponse aux évolutions démographiques et aux défis de la natalité.
« Un symbole fort, car il s’agira d’évoquer l’ouverture de droits pour 3,6 millions de familles possédant un seul enfant, et le rétablissement d’une politique familiale universelle en matière d’allocations », se félicite, auprès d’actu.fr, l’attaché parlementaire d’Anne Bergantz, la députée MoDem de la deuxième circonscription des Yvelines à l’origine du texte.
Sa proposition a déjà été votée à l’unanimité en commission des affaires sociales le 19 février dernier. Actuellement, les allocations familiales sont versées aux foyers ayant au moins deux enfants de moins de 20 ans, à partir du mois qui suit la naissance du deuxième enfant. Dès le deuxième enfant, puis le troisième… et jusqu’au mois où il ne reste plus qu’un seul enfant à charge de moins de 20 ans.
Cette règle, en place depuis l’après-guerre, visait à soutenir la natalité et à alléger la charge financière des familles nombreuses. Ce modèle doit être repensé au regard de l’évolution de la composition des familles françaises au XXIe siècle.
Une aide forfaitaire « d’environ 70 euros » par mois ?
Face à ce constat, ce texte prévoit ainsi d’étendre les allocations dès le premier enfant, sous la forme d’une aide forfaitaire « d’environ 70 euros par mois ». Un montant - qui devra être précisé par décret - qui deviendrait uniforme, sans tenir compte des revenus des parents ni du rang de naissance de l’enfant au sein de la famille.
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Cela représenterait un budget de plus de 250 millions d’euros, selon l’équipe d’Anne Bergantz. Une somme qui pourrait être compensée par une majoration des taxes sur le tabac.
« L’égalité de traitement au sein des fratries »
En portant ce texte, la députée fait valoir un besoin « d’adaptation », sans pour autant reprendre le terme polémique de « réarmement démographique » d’Emmanuel Macron. « Les raisons de la baisse de la natalité sont multiples, grossesse plus tardive, infertilité, coût de l’immobilier, éco-anxiété, confiance en berne dans l’avenir, individualisme, modèle de la famille idéale qui évolue… », liste Anne Bergantz pour qui ce texte a pour ambition « de mieux accompagner l’ensemble des familles ». Et ainsi modifier le Code de la Sécurité sociale et son livre V.
Elle cite notamment dans son argumentaire le travail du sociologue Julien Damon, ancien sous-directeur à la Caisse nationale des allocations familiales et auteur des Batailles de la natalité (aux éditions de l’Aube, 2024) pour qui il est nécessaire de faire enfin évoluer les politiques familiales françaises, en faisant du premier enfant la cible principale de celles‑ci.
Dans son ouvrage, Julien Damon pointe aussi, au passage, la baisse du nombre de personnes qui vivent en couple dans le pays. La Nation réaffirme le caractère universel des allocations familiales. Anne Bergantz met de son côté en avant « l’égalité de traitement au sein des fratries », en octroyant une allocation dès la naissance de l’aîné, au même titre que ses futurs frères et sœurs.
Et le fait de soutenir les parents dans les premières années de la vie familiale, « là où les investissements sont souvent les plus conséquents à assumer », soulignant qu’une telle évolution bénéficierait sensiblement aux familles monoparentales, dont pas moins de la moitié sont construites autour d’un enfant unique.
Si la loi était adoptée, elle ne concernerait que les enfants nés après la promulgation de celle-ci, et sans doute pas demain matin, mais « avant le 1ᵉʳ janvier 2027 ».
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de cette loi, le gouvernement devra dans un premier temps remettre au Parlement « un rapport détaillant les pistes de réforme des allocations familiales ».
Ce rapport évaluera le coût et les modalités d’une revalorisation des allocations familiales pour que celles-ci soient « réellement universelles et versées à chaque enfant, sans occasionner une diminution de leur montant pour les familles nombreuses ».
En 2024, il naissait en France 150 000 enfants de moins qu’en 2014.
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