Antihistaminiques et Allaitement : Liste des Médicaments Compatibles

L'allaitement est l'alimentation naturelle du bébé par le lait maternel. Même si l'allaitement ne dure que quelques semaines, il est bénéfique à votre enfant. En effet, le lait maternel est facile à digérer et il est vite assimilé. Le lait maternel est riche en anticorps, vitamines, sels minéraux, oligo-éléments, sucres, graisses, protéines... Si l'allaitement maternel exclusif est prolongé au moins 4 mois chez les nourrissons à risque d'allergie (père, mère, frère ou sœur allergique), il réduit ce risque allergique et la survenue de maladies en lien avec l'allergie : eczéma atopique du nourrisson, asthme du nourrisson.

Au cours de votre allaitement, il vous arrivera certainement de tomber malade et de devoir vous soigner. Se posera alors la question: Puis-je prendre des médicaments ? Et si oui, lesquels et comment ? Certains médicaments pris par la mère peuvent passer dans le lait maternel et être absorbés par le nourrisson. Cela peut entrainer différents types d’effets indésirables ayant des conséquences plus ou moins graves, particulièrement pour le nourrisson de moins de 1 mois. Par mesure de précaution, la prise de médicaments pendant l’allaitement doit être évitée en général. Toutefois certaines situations nécessiteront la prise d’un traitement. Le professionnel de santé qui vous suit pourra déterminer avec vous la meilleure prise en charge de votre pathologie.

Comment Réagir et Quels Médicaments Sont Autorisés ?

Vous êtes enceinte et vous souhaitez allaiter : informez-en les professionnels de santé qui vous accompagnent, médecins et sages-femmes. Ils adapteront la prise en charge médicamenteuse de votre fin de grossesse dans cette optique. Certains médicaments ne doivent pas être utilisés pendant l’allaitement. Demandez toujours conseil à un professionnel de santé (médecin, sage-femme, pharmacien, puéricultrice…) avant de prendre un médicament. Vous risquez de perdre le bénéfice de votre traitement et voir réapparaître des symptômes de votre maladie. Les professionnels de santé (médecin, sage-femme, pharmacien, puéricultrice…) pourront vous renseigner.

Votre médecin, saura vous conseiller, néanmoins en cas de doute, il existe en ligne un outil qui vous indiquera si un médicament est déconseillé ou non pendant votre allaitement. Il s’agit du CRAT : Centre de Référence sur les Agents Tératogènes. Petit plus : Cet outil vous permet également de vérifier la compatibilité d’un médicament avec la grossesse.

Rendez-vous sur le site du CRAT : ici. Indiquez ensuite le nom du médicament qui vous interroge. Puis dans les catégories : allaitement et médicaments/vaccins.

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Antihistaminiques : Que Faut-il Savoir ?

Les antihistaminiques sont une classe de médicaments utilisés principalement pour traiter les symptômes des allergies. Ces symptômes peuvent inclure des éternuements, des démangeaisons, un écoulement nasal, des larmoiements, des yeux rouges. Les antihistaminiques peuvent également être utilisés pour traiter d’autres affections, comme l’urticaire, certaines démangeaisons, le mal des transports, ou pour aider à dormir en raison de leurs effets sédatifs.

L’histamine est une molécule produite naturellement par l’organisme, principalement par les mastocytes et les basophiles. Elle joue un rôle central dans les réactions allergiques. Lorsque vous êtes exposée à un allergène (comme le pollen ou les poils d’animaux), votre corps libère de l’histamine, ce qui entraîne divers symptômes allergiques.

L’histamine agit en se liant à des récepteurs spécifiques présents sur la surface des cellules, appelés récepteurs de l’histamine. Il existe plusieurs types de récepteurs de l’histamine, les plus importants étant les récepteurs H1 et H2. Les antihistaminiques bloquent l’action de l’histamine sur ces récepteurs, c’est pourquoi on parle d’antihistaminiques H1.

Les antihistaminiques de première génération (diphénhydramine, prométhazine, chlorphéniramine) traversent la barrière hémato-encéphalique, ce qui cause de la somnolence. Ils sont souvent utilisés pour faciliter l’endormissement.

Les antihistaminiques de deuxième génération (loratadine, cétirizine, fexofénadine) ont été développés pour minimiser le côté sédatif. Le délai d’action des antihistaminiques varie en fonction de la molécule, de la forme pharmaceutique (comprimé, sirop, spray nasal…), de la posologie et de la personne qui le prend.

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Temps d'Action Estimé de Certains Antihistaminiques

• Diphénhydramine et Chlorphéniramine : les effets peuvent commencer dans les 15 à 30 minutes suivant l’ingestion, avec un pic d’action en 1 à 2 heures. La durée d’action est généralement de 4 à 6 heures.
• Loratadine : les effets commencent généralement dans l’heure suivant l’ingestion, avec un pic d’action en 1 à 3 heures.

Il est possible de prendre des antihistaminiques tous les jours, avec l’accord de son médecin traitant. En effet, pour certaines personnes, prendre un antihistaminique quotidien est le moyen le plus efficace de prévenir les symptômes de la rhinite allergique ou de l’urticaire chronique.

Antihistaminiques Compatibles avec l'Allaitement

La cétirizine est une molécule autorisée pendant la grossesse quel que soit le terme et pendant l’allaitement. Elle ne présente aucun risque, ni pour la mère, ni pour l’enfant à naître. C’est également le cas de la desloratadine, de la fexofénadine, de la lévocétirizine, de la loratadine.

D'après le CRAT : “Pour les antihistaminiques H1 suivants, la quantité ingérée via le lait est le plus souvent très faible et aucun événement particulier n’est rapporté chez des enfants allaités: ZYRTEC - AERIUS - TELFAST - XYZALL - CLARITYNE - ALLERGODIL Au vu des données disponibles, dans le traitement de l’allergie, les antihistaminiques H1 [précédements cités] sont utilisables en cours d’allaitement.“

Si vous utilisez un antihistaminique autre que ceux précédemment cités, nous vous invitons à vérifier directement les recommandations sur le site du CRAT, car certains sont moins préconisés que d’autres.

Rhinite Allergique Pendant la Grossesse : Conseils et Traitements

La rhinite allergique peut être inconfortable, encore plus chez la femme enceinte ! Voici quelques conseils pour la traiter pendant la grossesse :

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• Évitez les allergènes : si vous connaissez la cause de vos allergies (comme le pollen, les acariens ou les poils d’animaux), essayez autant que possible d’éviter l’exposition.
• Lavage nasal : c’est le traitement de première intention de la rhinite allergique. Avec du sérum physiologique ou avec des sprays d’eau de mer.
• Humidificateur d’air : utiliser un humidificateur peut aider à garder les voies nasales hydratées.
• Médicaments antihistaminiques : la cétirizine et la loratadine sont des antihistaminiques de deuxième génération.

Médicaments Courants et Allaitement : Recommandations du CRAT

Pour vous donner des exemples, voici une liste de médicaments très courants et les recommandations du CRAT concernant leurs utilisation pendant l’allaitement :

• PARACÉTAMOL (DOLIPRANE - DAFALGAN - EFFERALGAN …) : “La quantité de paracétamol ingérée via le lait est faible : l’enfant reçoit jusqu’à 4% de la dose pédiatrique (en mg/kg/jour). [...] Au vu des données disponibles sur le paracétamol et l’allaitement, son utilisation est possible en cours d’allaitement.“
• IBUPROFÈNE (ADVIL - NUROFEN - SPIFEN…) : “La quantité d’ibuprofène ingérée par le lait est très faible : l’enfant reçoit moins de 1% de la dose pédiatrique usuelle (20 à 30 mg/kg/j). [...] Au vu des données disponibles sur l’ibuprofène et l’allaitement, son utilisation est possible en cours d’allaitement, quelle que soit la voie d’administration. En cas d’utilisation sur les seins, on nettoiera la peau avant chaque tétée.“
• AMOXICILLINE (ANTIBIOTIQUE) : “La quantité d’amoxicilline ingérée via le lait est très faible : l’enfant reçoit moins de 1% de la dose pédiatrique (en mg/kg). D’exceptionnelles réactions allergiques ont été observées chez des enfants allaités dont la mère recevait une bêta-lactamine. Au vu des données disponibles sur l’amoxicilline et l’allaitement, son utilisation est possible en cours d’allaitement, sauf si l’enfant est allergique aux bêta-lactamines.“

Médicaments à Éviter Pendant l'Allaitement

Lors de l'allaitement, certains médicaments sont déconseillés en raison des risques qu'ils présentent pour le nourrisson. Ces risques peuvent être classés en trois catégories principales :

1. Une toxicité directe pour le nourrisson : Certains médicaments peuvent passer dans le lait maternel en quantités significatives et provoquer des effets indésirables chez le bébé.
2. Un impact sur la production de lait maternel : Certains traitements peuvent réduire la production de lait.
3. Une difficulté d'élimination par l'organisme immature du nourrisson : Le foie et les reins des nouveau-nés étant encore en développement, certains médicaments sont éliminés plus lentement, ce qui peut entraîner leur accumulation et augmenter le risque d'effets toxiques.

Avant de prendre un médicament, les mères allaitantes doivent absolument consulter un professionnel de santé, afin d'évaluer les bénéfices et les risques pour leur enfant.

Liste des Principales Catégories de Médicaments à Éviter

• Les opioïdes : La codéine et le tramadol sont généralement déconseillés.
• Les antidépresseurs et les anxiolytiques : Certains ISRS et benzodiazépines peuvent entraîner une somnolence chez le nourrisson.
• Les décongestionnants oraux : Les médicaments contenant de la pseudoéphédrine peuvent réduire la production de lait.
• Des médicaments sans ordonnance, en automédication : Des sirops contre la toux, des anti-inflammatoires ou des remèdes naturels peuvent être nocifs pour le nourrisson.

Que Faire si un Médicament est Contre-Indiqué ?

Lorsqu’un médicament est incompatible avec l’allaitement mais reste indispensable pour la santé de la mère, il existe plusieurs solutions permettant de poursuivre le traitement tout en protégeant le nourrisson.

De nombreux médicaments possèdent des équivalents sûrs pour l’allaitement. Par exemple, en cas de douleur, le paracétamol est souvent privilégié par rapport à d’autres antalgiques plus puissants. Toutefois, un médecin ou un pharmacien peut également vous conseiller sur les meilleures options adaptées à chaque situation.

Si aucune alternative n’est disponible, il peut être recommandé de prendre le médicament immédiatement après une tétée. Cette méthode permet de limiter la présence du médicament dans le lait maternel au moment de la tétée suivante, réduisant ainsi l’exposition du nourrisson.

Dans les cas où aucun ajustement n’est possible, une pause temporaire de l’allaitement peut être envisagée. En outre, avant de débuter le traitement, il est recommandé de tirer et conserver du lait maternel pour assurer l’alimentation du bébé durant cette période.

Un dernier conseil : pour éviter une baisse de lactation, la maman devra continuer à stimuler la production de lait en tirant régulièrement son lait.

Allervi : Antihistaminique et Allaitement

ALLERVI est un antihistaminique antiallergique d'action prolongée. Contrairement aux antihistaminiques plus anciens, il n'a pas d'effets sédatifs ni atropiniques à la posologie recommandée. Il est utilisé dans le traitement des symptômes de la rhinite allergique.

Contre-indications : Ce médicament ne doit pas être utilisé chez l'enfant de moins de 12 ans (en l'absence d'étude). Des précautions sont nécessaires en cas d'insuffisance rénale, d'insuffisance hépatique ou de maladie cardiaque.

Grossesse et allaitement : L'effet de ce médicament pendant la grossesse ou l'allaitement est mal connu. Par prudence, son usage est déconseillé chez la femme enceinte ou chez celle qui allaite.

Tableau Récapitulatif des Médicaments et l'Allaitement

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