Audrey Derveloy : Biographie et Parcours d'une Leader de l'Industrie Pharmaceutique

Paris, le 21 juin 2024. Audrey Duval Derveloy, leader chevronnée du secteur de la santé et Présidente de Sanofi France, est nommée Vice-Présidente Exécutive, Directrice Affaires Corporate Groupe de Sanofi. Audrey deviendra membre du Comité exécutif, sous la responsabilité de Paul Hudson, Directeur Général, et sera basée à Paris.

Dans son nouveau rôle, Audrey sera responsable de l'engagement des parties prenantes de Sanofi à l'échelle mondiale. Elle supervisera également la stratégie de responsabilité sociale d'entreprise de Sanofi, la Global Health Unit - l’entité de santé mondiale à but non lucratif, et la Foundation S.

« Je suis très heureux qu'Audrey rejoigne notre comité exécutif. Au cours des deux dernières années, son leadership a joué un rôle déterminant dans la modernisation de notre entreprise en France. Elle a soutenu nos priorités stratégiques et a contribué à faire reconnaître Sanofi en tant qu'acteur de santé de premier plan dans le pays.

Formation et Début de Carrière

Audrey a rejoint Sanofi en provenance de Novartis comme Présidente de Sanofi France en septembre 2022. Elle est docteur en médecine de la Faculté de Médecine de Paris 5 - Cochin et titulaire d'un DES de biologie médicale. Elle a débuté sa carrière au sein des Hôpitaux publics de Paris.

Elle a ensuite été chercheur au Centre de recherche Pasteur de l'Université de Hong Kong, puis experte scientifique chez Salusmed, toujours à Hong Kong. Elle a ensuite acquis une expérience aux affaires médicales dans les domaines de l’endocrinologie, de la transplantation et de la rhumatologie chez Pfizer en France, avant de devenir responsable de la franchise ophtalmologie, puis présidente de Novartis en Irlande.

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Prise de Position et Vision Stratégique

« Depuis deux ans, j’ai souvent rappelé que la France était au cœur de la stratégie de Sanofi et j’ai vu, chaque jour, l’engagement sans faille de nos collaborateurs au service des patients du monde entier. Derrière chacune de nos réussites, du lancement de Beyfortus contre la bronchiolite à la transition écologique de nos sites industriels ou encore la mobilisation de milliers de nos employés en faveur de notre partenariat avec Paris 2024, nous avions à nos côtés les équipes Affaires Corporate. C’est riche de ces succès que je prends ces nouvelles responsabilités, dans lesquelles j’aurai à cœur de poursuivre la modernisation de Sanofi et contribuer à notre ambition de devenir le leader mondial de l’immunologie.

Nous sommes une entreprise mondiale de santé, innovante et animée par une vocation : poursuivre les miracles de la science pour améliorer la vie des gens. Nos équipes s’emploient à transformer la pratique de la médecine pour rendre possible l'impossible. Nous apportons des solutions thérapeutiques qui peuvent changer la vie des patients et des vaccins qui protègent des millions de personnes dans le monde, guidés par l’ambition d’un développement durable et notre responsabilité sociétale.

Un Parcours Singulier

Sous une pluie fine, Audrey Derveloy file d’un pas agile, malgré ses hauts talons, dans le quartier de l’Odéon à Paris. La présidente de Sanofi France, qui dirige 20 000 collaborateurs répartis sur 28 sites, n’envisage pas d’être en retard. Ce soir du 8 février, elle est invitée à prononcer le discours de clôture d’un « afterwork » organisé par la fondation Université Paris Cité.

« Si j’arrive à la fin sans avoir rien écouté des débats, autant ne pas venir du tout », souffle la quadragénaire au sourire résolu, qui tranche avec sa voix timide et sa poignée de main fugace. Quand on lui demande ce que vient faire ici une représentante de la Big Pharma, elle ne se dégonfle pas.

Devant ce parterre de scientifiques, cette Picarde d’origine tient à faire passer un message : « Les laboratoires, notamment parce qu’ils fabriquent des vaccins contre la grippe ou la méningite, sont légitimes dans les débats de santé publique et de prévention ! A 46 ans, cette médecin de formation au caractère bien trempé, n’a d’ailleurs pas peur de s’aventurer sur les plateaux télévisés pour défendre le géant mondial de la santé, où elle a succédé à Olivier Bogillot en septembre 2022.

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Le 19 avril 2023, avec Brigitte Macron, à l’hôpital de Férolles-Attilly. Cette ancienne interne de l’AP-HP n’a jamais vraiment coupé les ponts avec les soignants, que la Première dame soutient également. Dès sa nomination, la crise sans fin des pénuries de médicaments, dont celle très médiatisée du Doliprane, a propulsé cette jeune dirigeante sur le devant de la scène.

Toujours tirée à quatre épingles, avec ses jupes et pantalons en cuir, Audrey Derveloy ne passe pas inaperçue dans le cénacle, très masculin - et parfois un peu condescendant - de l’industrie pharmaceutique, mais où elle navigue avec naturel, témoignent ses pairs. Le 9 septembre 2022, avec Paul Hudson, directeur général du groupe, à Vitry-sur-Seine.

Collaboration et Défis

Sa feuille de route est dictée par le flamboyant Britannique, pas toujours facile à suivre. Ce grand patron à la personnalité flamboyante avait suscité l’ire des Français en 2020, en déclarant que les Etats-Unis pourraient être prioritaires dans l’accès au vaccin contre le Covid. « Avec 40 % de notre production mondiale réalisée en France, Audrey est en première ligne pour dialoguer avec l’Etat sur des sujets clés comme la réglementation ou les prix des médicaments », rappelle Frédéric Oudéa, l’ex-patron de la Société générale nommé en mai dernier président du conseil d’administration de Sanofi.

Ce qui rend la mission de la jeune femme éminemment politique, quitte à servir parfois de paratonnerre au nom du groupe. Convoquée à deux reprises par la commission d’enquête du Sénat sur les pénuries de médicaments, en avril et juin 2023, Audrey Derveloy a ainsi dû justifier les pertes d’emplois liées à la réorganisation des sites de Sisteron et Aramon, dans le Sud-Est. « Elle est restée extrêmement prudente, voire floue, sur la stratégie du groupe », juge l’ex-sénatrice Laurence Cohen. De quoi semer le doute chez les syndicalistes.

L’annonce a été faite par Paul Hudson le 27 octobre dernier, quand, quinze jours plus tôt, Audrey Derveloy dévoilait un investissement de 20 millions d’euros à Lisieux pour doper la production de la marque phare de paracétamol. Le 20 octobre 2023, sur le site de production du Doliprane, à Lisieux (Calvados). En pleine polémique, Sanofi a investi l’an dernier 20 millions d’euros dans l’usine normande de paracétamol, que les syndicats craignent désormais de voir céder.

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Qualités Personnelles et Héritage Familial

Pas de quoi pourtant ébranler cette sportive disciplinée au self-control à toute épreuve. « Elle a beaucoup de sang-froid dans les situations potentiellement explosives, ce qui lui vient sans doute de ses études de médecine », admire son collègue Charles Wolf, directeur général vaccins de Sanofi France. « J’ai été confrontée très jeune à des situations difficiles où la vie de patients était en jeu. Rien ne prédestinait vraiment cette « bonne élève », « curieuse de tout », comme la décrivent ses proches, à faire médecine.

Du côté paternel, elle a hérité de la fibre entrepreneuriale. Magnats de l’industrie sucrière picarde, les Duval ont transformé la petite coopérative d’Origny-Sainte-Benoite en mastodonte : Tereos, le deuxième groupe sucrier mondial. Et si Audrey Derveloy - qui a grandi avec sa grande sœur, Marie-Noëlle, et ses jumeaux, Fanny et Alexis - n’était pas pressentie pour reprendre les rênes de l’entreprise, transmises à son frère, elle a baigné dans les codes du leadership dès son plus jeune âge.

« Sa carrière est un peu la synthèse des métiers de nos parents, résume son frère. Comme si elle était programmée pour faire ça. » Avec le recul, son camarade de faculté le docteur Thomas Drevillon n’est pas surpris qu’elle ait décroché, avant ses 45 ans, un poste « si exposé et casse-gueule. Malgré son allure frêle - « qui cache une vraie force de conviction », selon le professeur José-Alain Sahel, un ponte de l’ophtalmologie -, Audrey Derveloy ne manque pas d’ambitions et de culot.

Opportunités et Réseautage

Elle a depuis longtemps Sanofi dans son viseur. Alors, au printemps 2022, quand elle croise par hasard Paul Hudson dans la rue à Paris, elle n’hésite pas : « On s’est salué, il était au téléphone et je n’ai pas pu lui parler, donc je lui ai envoyé dans la foulée un SMS pour reprendre contact. A l’époque, celle qui a été nommée à la tête de Novartis Irlande en janvier 2020, juste avant le confinement, déprime à Dublin.

« Cette période a été difficile, reconnaît-elle. En avril 2022, avec un dirigeant d’entreprise médicale et le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, à Dublin. Repérée par le Canadien Luc Beaulieu, devenu son mentor, elle a gravi les échelons à la vitesse grand V. Quand, quelques semaines après leur rencontre, Paul Hudson lui propose de la rejoindre chez Sanofi, elle n’hésite pas un instant. L’ex-PDG de Novartis l’avait lui-même déjà repérée au siège tricolore du groupe suisse.

Désormais à la tête de Sanofi France, Audrey Derveloy endosse des responsabilités d’une autre dimension. « Elle a vite appris à gérer des dossiers sensibles », salue son concurrent Eric Ducournau, président du groupe Pierre Fabre. Le 4 octobre 2023, dans le Face à face d’Apolline de Malherbe, à Paris. Discrète en apparence, cette dirigeante au caractère bien trempé défend dès que nécessaire Sanofi sur les plateaux de télévision.

Les 200 000 doses commandées par l’Etat s’épuisaient plus vite que prévu, semant la panique dans les hôpitaux et pharmacies. Difficile de savoir si les injonctions des politiques stressent cette patronne imperturbable. Mais pour gérer la pression, cette amoureuse de la mer part, dès que son agenda « surbooké » le lui permet, se ressourcer à Noirmoutier, en Vendée. C’est dans le fief de villégiature des Duval qu’elle retrouve sa famille et ses plus proches amis. Aux antipodes de l’agitation des réseaux parisiens dont elle dit se tenir éloignée. « Ne faites pas comme moi et cultivez votre carnet d’adresses », répète-t-elle aux étudiants.

La visite, le 23 novembre dernier, d’Emmanuel Macron à Chartres, pour célébrer en grande pompe l’investissement de 2,1 milliards d’euros du concurrent danois Novo Nordisk, l’a sans doute irritée, mais, prudente, elle n’en dira rien. « C’était hallucinant », grince-t-on pourtant en interne. Inébranlable, la directrice générale tente de rationaliser. « La priorité de l’exécutif est d’attirer les investisseurs étrangers, alors que nous, nous sommes déjà là. Sponsor des jeux Olympiques de Paris 2024, Sanofi attend son heure. Le groupe accueillera la flamme olympique dans trois de ses sites, dont celui de Neuville-sur-Saône (Rhône), où sa nouvelle usine de vaccins à ARN messager devrait être livrée cet été.

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