Comment Augmenter la Teneur en Graisses du Lait Maternel : Guide Complet
L'allaitement maternel est largement reconnu comme la meilleure source de nutrition pour les nourrissons, car il fournit tous les nutriments essentiels nécessaires à leur croissance et à leur développement. Le lait maternel est un mélange précieux de nutriments parfaitement adaptés aux besoins du bébé, incluant des macronutriments comme les protéines, les lipides et les glucides, ainsi que des micronutriments tels que les vitamines et les minéraux. En plus de ces nutriments, il est également riche en eau, aidant à maintenir une hydratation adéquate chez le nourrisson.
Composition du Lait Maternel
La composition du lait maternel varie tout au long de l’allaitement et même pendant chaque tétée, pour mieux répondre aux besoins de bébé. Durant les trois premiers jours de l’allaitement, le lait de femme, alors appelé colostrum, a une composition différente du lait mature.
Le lait de fin de tétée (ou de fin d'expression) est plus gras. En cours de têtée, la composition du lait change et s’enrichit en graisses et en micelles de caséine. On s'en rend bien compte surtout le matin quand on tire notre lait.
Protéines et Substances Azotées
La teneur en protéines du lait de femme, comprise entre 8 et 12 g/L, est nettement inférieure à celle des autres mammifères. Néanmoins, elle est parfaitement adaptée aux besoins du nourrisson en raison d’une excellente absorption et d’une parfaite adéquation du profil de ses acides aminés.
Les protéines du lait de femme sont aussi très spécifiques ; même les caséines, qui ne représentent que 40 % des protéines (contre 80 % dans le lait de vache) sont différentes. Les caséines du lait de femme forment des micelles beaucoup plus petites que celles du lait de vache. Ce pourcentage élevé de protéines solubles et les micelles de caséine de petite taille expliquent la coagulation plus fine du lait de femme dans l’estomac du nourrisson, contribuant à une vidange gastrique plus rapide.
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Lipides et Acides Gras
Le lait de femme contient des acides gras poly-insaturés (AGPI), acides gras essentiels mais aussi leurs homologues supérieurs, en particulier acide arachidonique (AA : 0,46 g/100 g d’acides gras) dans la série linoléique (n-6) et acide docosahexaénoïque (DHA : 0,25 g/100 g d’acides gras) dans la série _-linolénique (n-3). Cette teneur dépend des apports alimentaires en acides gras n-6 et n-3 de la femme allaitante (Heird, 2000).
La teneur en lipides du lait maternel est variable selon l’heure de la tétée et même d’une journée à l’autre ; elle est en effet maximale dans la journée (vs la nuit) et lors de la tétée : le lait très liquide au début, s’épaissit rapidement au fil de la tétée et devient plus gras. La nature de ces graisses est peu dépendante de ce que la mère mange, à une exception près : les Oméga 3. Plus la mère en mange, plus il y en aura dans son lait. Or, ces Oméga 3 jouent un rôle crucial pour le développement du cerveau et de la fonction rétinienne du bébé.
Le lait de la mère est, de toutes les espèces vivant sur Terre, celui qui en contient le plus car le cerveau humain est aussi celui qui se développe le plus (adulte, il pèse environ 1,3 kg).
Autres Composants
La teneur relativement faible en azote et en sels minéraux (2,50 g/L) permet de limiter la charge osmolaire rénale à des valeurs assez faibles (93 mOsm/L), alors qu’elle est beaucoup plus élevée pour le lait de vache (308 mOsm/L).
Comment Augmenter la Teneur en Graisses du Lait Maternel
Plusieurs stratégies peuvent être adoptées pour augmenter la teneur en graisses du lait maternel, garantissant ainsi une nutrition optimale pour le bébé :
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- Alimentation Riche en Oméga-3 : La consommation de poissons gras (sardines, maquereaux, saumon, harengs) est essentielle. Pensez aux lardons de saumon dans les salades ou quiche, aux rillettes de sardine maison, aux harengs pommes de terre huile de colza en salade.
- Produits Bleu-Blanc-Cœur : Choisir des produits Bleu-Blanc-Cœur, c’est garantir un bon apport en Omega 3. Les animaux de la filière Bleu-Blanc-Cœur consomment une grande variété de plantes contenant de l’ALA, telles que le lin, la luzerne, le lupin et l’herbe.
- Consommer des Noix et Graines : Une petite poignée de fruits à coque sans sel ajouté par jour (noix, noisettes, pistaches, et amandes).
- Vider Complètement le Sein : Assurez-vous que le bébé vide bien un sein avant de passer à l'autre, car le lait de fin de tétée est plus riche en graisses.
- Éviter les Régimes Hypocaloriques : Un régime drastique et mal conduit pourrait entraîner des carences pour la maman, et in fine des apports incomplets pour son bébé.
Il est recommandé aux femmes allaitantes de consommer environ 2,5 g d’ALA par jour, soit 1 % de leurs apports énergétiques. Pourtant, en France, leur consommation moyenne est de seulement 0,4 % des apports énergétiques.
En consommant les produits Bleu-Blanc-Coeur au quotidien, les mamans ont produit un lait maternel contenant +75% d'ALA et +52% d'Omega 3 totaux que celles qui n'en consommaient pas. Ces Omega 3 sont précieux pour le développement du cerveau de bébé.
Aliments à Privilégier et à Éviter Pendant l'Allaitement
Aliments à Privilégier
- Poissons gras (sardines, maquereaux, saumon, harengs)
- Oeufs frais issus de la filière Bleu-Blanc-Cœur
- Fruits à coque (noix, noisettes, amandes)
- Huile de noix, de chanvre ou de lin
- Produits laitiers Bleu-Blanc-Cœur
Aliments à Modérer ou Éviter
- Poissons prédateurs (daurade, espadon, thon rouge) en raison de leur teneur en mercure
- Alcool : une consommation modérée et épisodique est possible, mais la prudence est de mise
- Sauge : déconseillée car elle diminue la production de lait
- Excès de caféine : peut rendre le bébé irritable
Il n'y a pas d'aliments spécifiques à éviter pendant l'allaitement, à moins que vous ne soyez allergique ou intolérant à un aliment particulier.
Le Colostrum : Un Concentré Nutritionnel
C’est le premier lait secrété par les glandes mammaires de la naissance jusqu’au 5ème - 6ème jour. C’est un véritable concentré nutritionnel, épais, très riche en protéines (42g/litre vs 10g/litre dans le lait qui suivra), et surtout riche en anticorps ! Très épais, il ne permet pas toujours d’étancher la soif du bébé. Dans ce cas, donner un biberon d’eau en plus des tétées de colostrum.
Allaitement et Tire-Allaitement : Impact sur la Composition du Lait
Le tire-allaitement s’est imposé comme une solution précieuse pour les mères qui concilient allaitement et reprise du travail. Mais cette pratique soulève une question légitime : tirer son lait modifie-t-il sa composition ?
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- Teneur en matières grasses : Comme l’arrière-lait est plus épais, il peut être plus difficile à extraire, en particulier avec un tire-lait électrique mal adapté ou si la session est trop courte.
- Heure de la journée : Des études montrent que le lait du matin contient naturellement moins de graisses que celui de l’après-midi ou du soir.
- Manipulation du lait : Tirer son lait implique une manipulation du lait qui n’existe pas dans l’allaitement direct. Le contact avec des pièces en plastique ou des contenants mal nettoyés peut modifier légèrement le microbiome du lait maternel.
- Conservation du lait : La conservation du lait maternel peut influencer sa richesse nutritionnelle. Une congélation prolongée peut entraîner une perte progressive de certains nutriments comme la vitamine C ou certaines protéines immunitaires.
Les différences observées en matière de lipides, de microbiome ou de vitamines, sont généralement modérées, et souvent compensées par de bonnes pratiques de tirage, de stockage et d’hygiène.
Tableau Récapitulatif des Recommandations Alimentaires
Nutriment | Aliments Recommandés | Bénéfices |
---|---|---|
Oméga-3 | Poissons gras (sardines, maquereaux, saumon), huile de lin, noix | Développement cérébral et rétinien du bébé |
Protéines | Oeufs, viande maigre, légumineuses, produits laitiers | Croissance et développement des tissus |
Vitamines et Minéraux | Fruits et légumes variés, aliments enrichis | Renforcement du système immunitaire |
ALA | Produits Bleu-Blanc-Cœur (viandes, œufs, produits laitiers) | Augmentation des apports en Oméga-3 |
(Hamosh, 2001 ; Jensen, 1995 ; Neville, 2001; Picciano, 2001a et 2001b ; Salle, 1993)