Denis Westhoff: Fils de Françoise Sagan, Photographe et Gardien de l'Héritage de sa Mère

Denis Westhoff, né en 1962 à Neuilly-sur-Seine, est bien plus que le fils de la célèbre romancière Françoise Sagan et du mannequin américain Robert Westhoff. Il est un photographe free-lance talentueux, un gardien de la mémoire de sa mère, et un auteur qui a su partager un portrait intime de Sagan à travers ses propres souvenirs.

Un Parcours Professionnel Diversifié

Après avoir obtenu un bac littéraire en 1981, Denis Westhoff a débuté sa carrière professionnelle dans la communication et le marketing pour le groupe Havas. Cependant, sa passion pour l’image l’a conduit à devenir photographe, d’abord pour le cinéma, puis dans le domaine du voyage, du tourisme et de la gastronomie.

La Préservation de l'Œuvre de Françoise Sagan

Au décès de Françoise Sagan en 2004, Denis Westhoff a mis entre parenthèses sa carrière de photographe pour se consacrer à la préservation de la mémoire et de l’œuvre de sa mère. Il a renégocié les dettes fiscales de Sagan, qui s’élevaient à plus d’un million d’euros. Après trois ans de démarches, il a pu accepter la succession grâce à un rééchelonnement de la dette. Il a ensuite entrepris de rééditer l’œuvre complète de Sagan, dispersée chez plusieurs éditeurs.

En hommage à sa mère, il fonde l'Association Françoise Sagan et crée le prix Françoise Sagan, récompensant alors des auteurs prometteurs. En 2009, il a créé le prix littéraire Françoise Sagan, puis l’année suivante, l’Association Françoise Sagan.

"Sagan et Fils": Un Portrait Intime

En 2012, Denis Westhoff publie chez Stock Sagan et fils, un livre vérité sur sa mère sous forme de portrait intime. Dans ces quelques deux cent pages, nous retrouvons ce qui fait la "légende Sagan" : les voitures de course, la vitesse, le jeu, l'alcool. Mais nous découvrons également une Sagan intime, qui aménage sa maison de vacances, qui rencontre le père de Denis. Loin de la Sagan flambeuse, qui se mit elle-même sous tutelle pour qu'on l'aide à contrôler son argent.

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En 2012, Denis Westhoff publie Sagan et fils chez les éditions Stock, suivie de Françoise Sagan, ma mère chez Flammarion, où il évoque avec tendresse la vie tumultueuse de l'écrivaine.

Comme vous le savez peut-être, Denis Westhoff finit par accepter : près de 10 ans plus tard, la succession est presque réglée. Il a créé le prix Sagan.

Dans son livre, Denis Westhoff décrit un amour maternel fait de liberté, de tendresse, de pudeur et de joie.

Bibliographie

• Sagan et fils, Stock, 2012.
• Françoise Sagan, ma mère, Flammarion.

Les Souvenirs d'Enfance et l'Héritage de Sagan

Denis Westhoff, le fils de l'écrivaine, partagera ses souvenirs d'enfance et racontera comment il fait perdurer l'héritage de Sagan.

Denis Westhoff, à travers le récit de la vie de sa mère et ses souvenirs, nous livre aussi les siens, notamment ses séjours à Equemauville, un manoir en Normandie acquis par Sagan. Je pense que l'écriture de ce livre lui a permis de se réapproprier cette femme qui était pour lui sa maman. Bel hommage lui est rendu.

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Il a attendu d’avoir 50 ans pour écrire ce livre d’amour et d’admiration. Avec son témoignage qu’on sent sincère, cet homme n’a, insiste-t-il, pas eu "pour ambition de dire la vérité sur Sagan, mais une vérité".

Ma mère et moi avons partagé trente vraies années de gaîté, d'inattendu, d'intelligence, d'humour, d'esprit, d'idées. C'est notre entente (...) qui nous faisait nous rejoindre sur autant de sujets, partageant un même enthousiasme ou une même indignation.

C'est au nom de cette complicité et de cette entente si pétillante, si vivante, que je me devais de corriger ces mythes , de redresser certains de ces miroirs déformants qui reflétaient une vérité qui n'était pas la sienne,ignorant son entrain, son imagination, son audace, sa liberté. Je veux bien les mythes, je veux bien la légende, encore faudrait-il qu'ils fussent vraisemblables et conformes à ce que fut ma mère. Son sens de la répartie, aussi saillant que son esprit était vif, ne l'empêchait pas, parfois, d'éluder une question lorsqu'elle la jugeait sans intérêt ou déplacée.

Françoise Sagan a lutté pour l’avortement en signant la pétition des 343. D.W. Elle a toujours été un peu en avance sur son temps. Quand elle a écrit “Bonjour tristesse”, elle a éveillé la conscience de toute une génération de jeunes filles qui n’attendaient que d’avoir cette nouvelle fenêtre sur le monde.

Plus tard, on la voit engagée auprès de François ­Mitterrand sur des sujets sociétaux. A.B. C’est ça qui est très intéressant. Denis va à rebours de certaines images qu’on a de Françoise Sagan. On la voit effectivement très engagée politiquement dans l’affirmation de choix de son époque. Ça va à l’encontre de cette image de Mai 1968, où elle est dans sa Jaguar et répond aux étudiants par des traits d’esprit. C’est une goutte d’eau dans sa vie. On voit que, plus elle vieillit, plus elle s’engage politiquement dans son époque.

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D.W. C’est important pour moi. Elle est peu connue comme femme engagée. Dès qu’elle est froissée ou décalée, dès que ses idées sont malmenées ou violées, elle réagit automatiquement.

L'Héritage Littéraire de Françoise Sagan

Lorsque Françoise Sagan disparaît en 2004, elle laisse 20 romans, des nouvelles, des témoignages. Mais elle laisse aussi et surtout plus d'un million d'euros de dettes qu'elle doit à l'État.

Aujourd'hui Sagan est traduit dans le monde entier, ses ouvrages sont réédités et reconnus. Son fils peut donc se considérer victorieux.

Elle a une sorte d’intemporalité. C’est ce qui fait qu’elle reste célèbre et moderne.

Il était difficile ces dernières années de trouver des livres neufs de Françoise Sagan. Ils avaient comme disparu des librairies et même parfois des rayons des bibliothèques où seuls demeuraient quelques-uns de ses trente romans et de sa dizaine de pièces de théâtre, des volumes déjà quelque peu jaunis. C'est que les éditeurs les négligeaient jusqu'à ce que son fils, Denis Westhoff, accepte sa succession, en 2006, deux ans après le décès de sa mère qui lui laissait une dette de plus d'un million d'euros.

Citations de Denis Westhoff sur sa Mère

"Elle considérait que la gloire, les récompenses, les honneurs, les médailles étaient incompatibles avec son métier, ses convictions, ses envies et ses passions."

"La seule manière de prendre la vie : comme un opéra comique déjà joué dont on connaît la fin. En espérant désespérément – non pas bien sûr qu'on va survivre, ou qu'on a une chance de s'en tirer [...] mais en se servant de son imagination."

"Elle souhaitait mon bonheur. Elle préférait que je sois un jardinier heureux plutôt qu’un grand avocat qui s’empoisonne la vie. C’était simple. Je ne suis pas jardinier, mais j’ai été un fils heureux. Elle connaissait le bonheur par coeur. Elle savait le donner, le cerner, le distribuer."

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