Wolfgang Amadeus Mozart : Un Enfant Prodige à Versailles et au-delà

Wolfgang Amadeus Mozart, né en 1756 à Salzbourg, a laissé un héritage musical exceptionnel malgré sa courte vie de 35 ans. Il a composé plus de 600 œuvres, comprenant des symphonies, de la musique de chambre, des opéras et de la musique chorale.

L'enfance de Mozart (1756-1778)

Dès l'âge de trois ans, Wolfgang manifeste des dons musicaux remarquables et une puissance de concentration exceptionnelle. Son père, Léopold Mozart, violoniste et compositeur au service du prince-archevêque, entreprend son instruction musicale. Léopold emmène son fils et sa fille Maria Anna, dite Nannerl, en tournée dans les cours européennes, exposant Wolfgang aux fatigues et aux maladies de voyages lointains.

Une première tournée en 1762 mène le jeune Mozart à Munich et à la cour impériale de Vienne. La deuxième tournée, de 1763 à 1766, les conduit à travers l'Allemagne occidentale, Mannheim, Francfort, Bruxelles, Paris, Londres, La Haye, Amsterdam, Lyon et Genève. Ce voyage est capital pour Mozart, car il y découvre deux musiciens qui le marqueront profondément : Johann Schobert à Paris et Jean-Chrétien Bach à Londres.

Séjour à Versailles

Au cours de son périple européen, le jeune Mozart arrive à Versailles avec son père Léopold et sa sœur Nannerl. Le 18 novembre 1763, Léopold Mozart arrive à Paris pour présenter ses deux enfants prodiges : Marie-Anne, dite Nannerl, âgée de douze ans, et surtout son petit Wolfgang, sept ans. Il espère qu'ils pourront se produire à la Cour de Versailles.

Une visite privée a lieu au milieu du mois de décembre. Louis XV les reçoit avec Mme de Pompadour. Léopold la trouve fort belle, mais pleine d’orgueil : elle a un air d’impératrice ! Il rit lorsque Wolfgang lui chuchote qu’elle ressemble à Threzel, leur cuisinière. Après avoir joué pour elle, Mozart veut l’embrasser. La marquise refuse, ce qui froisse le petit garçon. N’a-t-il pas embrassé l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche ?

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La réception officielle de la famille a lieu à la fin du mois de décembre. Après avoir joué devant la famille royale, les enfants sont embrassés à plusieurs reprises par la Dauphine et Mesdames, filles de Louis XV, à la grande satisfaction de Léopold. Ce dernier mesure au nombre de baisers l’intérêt qu’on leur porte. Le 1er janvier 1764, la famille est conviée pour assister au « Grand Couvert » du Roi. Wolfgang est debout à côté de la reine Marie Leszczynska, Léopold près du roi et Nannerl, entre le Dauphin et Mme Adélaïde. La reine, qui parle allemand, fait office d’interprète.

À la fin du repas, Louis XV demande à entendre Mozart jouer de l’orgue. Mais le roi, impatient, se lève et se dirige vers la chapelle royale. Tout le monde suit. L’enfant frappe une note prolongée, puis une autre, suivie d’un déluge d’harmonie. Les Mozart demeureront seize jours à Versailles. Léopold trouve la musique de la chapelle royale à la fois bonne et mauvaise. Les chœurs sont, selon lui, excellents, mais la musique vocale trop glaciale, trop française. À leur départ, Louis XV fait verser, par les Menus-Plaisirs, 1 200 livres, somme qui vient s’ajouter aux multiples présents qu’ils ont reçus.

Retour à Salzbourg et voyages en Italie

De retour dans son Autriche natale, il s'imprègne de l'esprit musical de l'Allemagne du Sud, représenté par Joseph Haydn. Il lui fallait dorer sa palette musicale au soleil du Midi, et c'est un point à mettre à l'actif de son père que de l'avoir envoyé à trois reprises en Italie : 1769-1770, 1771, 1772-1773. Pendant cette période, il se plonge, alternativement, dans la musicalité chantante mais superficielle de l'opéra italien d'alors et dans la sensibilité autrichienne.

Ce qu'il retire de plus précieux de ce contact avec l'Italie, c'est, grâce au padre Martini qui le fait travailler à Bologne (1770), l'art de la mélodicité polyphonique puisé à la tradition des anciens maîtres du contrepoint chantant. Jusqu'au terme de sa carrière, Mozart restera dès lors un maître incontesté, surtout dans les ensembles d'opéras, de la science de la polyphonie vocale.

Il résulte de son dernier voyage en Italie une crise « romantique » où Mozart, alors âgé de dix-sept ans, produit de purs chefs-d'œuvre : les quatuors milanais (à cordes), K. 155 à 160, et la trilogie symphonique de l'hiver 1773, K. 200, 183 et 201, qui consacrent la synthèse du Nord et du Midi.

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Mariage et descendance

Lorsque Mozart courtise une chanteuse d'opéra nommée Aloysia Weber à l'âge de 21 ans, son père s'y oppose et l'envoie à Paris pour qu'il ne puisse pas poursuivre cette liaison. Mozart finit par épouser la petite sœur d'Aloysia, Constanze, également musicienne, le 4 août 1782. Leur premier enfant, Raimund Leopold, est né dix mois plus tard, mais il est mort deux mois plus tard d'une fièvre et d'une infection.

C'est le début d'une terrible série de décès d'enfants pendant la grossesse ou peu après la naissance. Constanze a donné naissance à cinq autres bébés : Karl Thomas, Johann Thomas Leopold, Theresia Constanzia, Anna Maria et Franz Xaver, mais seuls deux d'entre eux, Karl et Franz, atteignent l'âge adulte.

Voici un tableau récapitulatif des enfants de Mozart et Constanze :

Avec Carl Thomas son aîné, Franz Xaver est le seul des six enfants de Mozart et Constance qui atteindra l'âge adulte. "A l'âge de deux ans, elle lui faisait déjà prendre des leçons de piano et de théorie", décrit-il. Franz Xaver n'eut que trop conscience de ces attentes, lui qui signait ses oeuvres du nom de "Wolfgang Amadeus Mozart, fils". Malgré son excellente oreille, ses succès furent modestes: "Franz Xaver était un excellent pianiste lorsqu'il interprétait les concertos de son père, mais ses propres compositions n'ont pas bien marché", même si leur qualité est réévaluée aujourd'hui, explique M. "Il lui manquait l'étincelle du génie. A la place, il proposa une cantate construite à partir de deux compositions inachevées de son père. Il en envoya une copie signée à l'empereur des Habsbourg, Ferdinand 1er, qui s'enquit auprès de ses conseillers de ce jeune Mozart dont il n'avait pas entendu parler. La fondation Mozart de Salzbourg voue quant à elle une affection particulière à ce musicien mal aimé qui lui légua des centaines de documents inestimables sur la famille Mozart, dont des compositions manuscrites de son père. "L'histoire a un peu oublié Franz Xaver mais il est pour nous d'une grande importance", relève M. H. L.

Difficultés financières et mort de Mozart

En vieillissant, Mozart a trouvé moins de commandes de composition et d'occasions de se produire. Selon sa biographie, en tant qu'indépendant, même lorsque Mozart travaillait, il perdait parfois de l'argent, car il devait souvent subventionner les frais de déplacement.

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Le 5 décembre 1791, Wolfgang Amadeus Mozart meurt à Vienne.

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