Droit du travail et Procréation Médicalement Assistée (PMA) en France
La procréation médicalement assistée (PMA), ou assistance médicale à la procréation (AMP), regroupe un ensemble de pratiques cliniques et biologiques qui visent à favoriser l’obtention d’une grossesse. Ce processus d’aide à la procréation est généralement long et comporte de nombreux rendez-vous médicaux. La vie professionnelle du couple ou de la femme célibataire peut alors être impactée.
Évolution de l'accès à la PMA
En France, la PMA est accessible aux couples hétérosexuels depuis 1994. Une nouvelle dynamique s’est engagée en 2021, année où la France a rendu accessible la PMA aux femmes seules et aux couples de lesbiennes. Si le nombre de naissances consécutives à cette loi bioéthique s’avère pour l’instant réduit, du fait de délais de mise en place assez longs, on sait que début 2023, pas moins de 23 000 premières consultations pour une demande de PMA avaient déjà eu lieu.
À ces débuts, peu de femmes et d’hommes la pratiquaient : au tournant des années 2000, seuls 2 % des enfants nés en France devaient leur existence à une PMA, selon l’Institut national d’études démographiques (Ined). En 2019, avec l’augmentation progressive de l’âge moyen des grossesses chez les femmes et les problèmes de fertilité grandissants, on est passé à 3,7 %.
Conditions d'âge pour recourir à l'AMP
Plusieurs conditions d’âge doivent être respectées lors d’un parcours PMA. En effet, le prélèvement d’ovocytes peut être effectué chez une personne jusqu’à son 43e anniversaire, tandis que le recueil de spermatozoïdes peut avoir lieu jusqu’à 60 ans. Quant à la réalisation de l’AMP, elle peut être pratiquée jusqu’à 45 ans chez la femme qui souhaite porter l’enfant, et jusqu’à 60 ans pour le second partenaire qui ne portera pas le bébé.
Techniques d'assistance médicale à la procréation
L’AMP englobe un ensemble de techniques médicales. Parmi les pratiques, on retrouve notamment :
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- L’insémination artificielle du sperme du conjoint ou d’un donneur ;
- La fécondation in vitro (FIV) de spermatozoïdes ou d’ovules provenant des conjoints ou de donneurs, permettant d’obtenir des embryons qui seront ensuite implantés dans l’utérus de la patiente ;
- L’accueil d’embryon, qui se traduit par le transfert d’embryons provenant de donneurs, les ayant fait congeler dans le cadre d’une FIV, dans l’utérus d’une femme.
Autorisations d'absence et droits des salariés
La loi du 30 juin 2025 fixe de nouvelles mesures pour faciliter les démarches médicales ou administratives lorsque vous êtes engagé dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA) ou d’adoption. Désormais, des autorisations d’absence sont possibles pour :
- les hommes salariés qui doivent recevoir des traitements médicaux contre l’infertilité ;
- leur épouse ou compagne qui souhaite les accompagner ;
La loi du 30 juin 2025 crée des autorisations d'absence spécifiques pour les futurs parents engagés dans une procédure d'adoption, afin qu'ils puissent se rendre aux entretiens obligatoires nécessaires à l'obtention de l'agrément. Le nombre maximal d'autorisations d'absence sera fixé prochainement par décret.
En 2016, le Code du travail a instauré des autorisations d’absences rémunérées pour les rendez-vous médicaux liés à une tentative de PMA. En tant que salariée, que ce soit dans la fonction publique ou le privé, la patiente peut bénéficier d’absences illimitées pour les actes médicaux liés au parcours d’AMP. « Ces absences sont considérées comme du temps de travail effectif pour la détermination de la durée des congés payés et pour l’ancienneté. Dans cette situation, l’employeur peut demander un justificatif d’absence à la salariée, et la durée de l’absence est proportionnelle à la durée de l’acte reçu.
Le ou la partenaire de la salariée a aussi le droit à des autorisations d’absence. Elles sont restreintes à trois par tentative ou protocole de PMA.
À noter : Les agents publics bénéficient des mêmes autorisations d’absence que les salariés de droit privé en cas de grossesse, de PMA ou d’adoption.
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Comme pour les femmes enceintes, ces absences ne doivent entraîner aucune baisse de la rémunération du salarié concerné.
Ces absences n'entraînent aucune diminution de la rémunération. Elles sont assimilées à une période de travail effectif pour la détermination des congés payés ainsi que pour les droits légaux ou conventionnels acquis au titre de l’ancienneté dans l'entreprise.
Protection contre la discrimination
L’article L1225-1 énonce que l’employeur ne peut prendre en compte la procréation médicalement assistée pour refuser son embauche, pour rompre son contrat de travail ou pour prononcer une mutation d’emploi. La femme ayant recours à une PMA n’est pas non plus tenue de révéler son état au moment de l’embauche. En cas de litige sur ces points, l’employeur doit communiquer les éléments qui justifient sa décision. Lorsqu’un doute subsiste, il profite à la salariée concernée par la PMA.
Toute discrimination avérée de la part de l’employeur peut entraîner une condamnation à des dommages-intérêts. L’employeur encourt également des sanctions pénales : il peut être condamné à une peine d’emprisonnement de 3 ans ainsi qu’une amende maximale de 45 000€ s’il a refusé d’embaucher, a sanctionné ou a licencié une femme à cause de sa situation familiale.
Coût de la PMA
En France, le parcours PMA, que ce soit pour une FIV, une insémination artificielle ou l’accueil d’un embryon, est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
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