L'Enfance de Sylvie Vartan en Bulgarie: Un Départ Marquant
De Sylvie Vartan, on pensait déjà tout savoir, tant elle fait partie de nos vies depuis maintenant des décennies. De ses amours actuelles et passées, Johnny Hallyday en tête, mais aussi son mari Tony Scotti, à son très grave accident de voiture dans lequel elle pensait avoir perdu son fils David Hallyday, de sa fausse couche, à son infinie tendresse pour son fils David et pour ses petits-enfants... tout autant que ses chansons, tous les bonheurs et les malheurs de la chanteuse nous semblent familiers.
Parmi les épisodes marquants de son existence sur lesquels elle s'est souvent exprimée, il y a bien sûr son enfance en Bulgarie, le pays où elle a vu le jour et auquel elle a rendu un vibrant hommage avec sa chanson La Maritza. "La première fois que mon père l’a entendue, il a eu les larmes aux yeux. Je ne l’avais jamais vu pleurer", a-t-elle d'ailleurs confié à propos de ce titre emblématique de son répertoire.
Un Départ Précipité
Sylvie Vartan a par ailleurs souvent expliqué qu'elle avait dû quitter précipitamment ce pays qu'elle aimait tant alors qu'elle n'avait que huit ans, laissant sur le quai de la gare son grand-père qu'elle adorait. "Un drame. C'était horrible...", expliquait-elle au bord des larmes au micro d'Isabelle Morizet en octobre 2019.
C'est sur ce tragique événement qui l'a marquée à jamais que revient Sylvie Vartan dans le livre Chers grands-parents de Nathalie Levy, sorti en librairie mercredi 22 février aux éditions Albin Michel. Pour la première fois, elle y livre à la journaliste de l'émission En aparté, la raison pour laquelle elle a dû fuir la dictature stalinienne avec ses parents. "Malheureusement, on avait prié mon père, que l'on soupçonnait d'être un espion à la solde de l'Occident, de quitter son poste à l'ambassade de France en Bulgarie. C'était une pratique courante, la police patrouillait partout", raconte-t-elle.
Dans cet ouvrage riche en révélations, la chanteuse raconte également comment la milice avait installé une famille qui a pris possession de l'appartement familial, écoutant tout ce qu'ils disaient, épiant tout ce qu'ils faisaient. Une situation abominable qui a conduit son père à organiser le départ de sa famille pour la France.
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"Quand le train a quitté la gare, que j'ai vu disparaître l'image de mon grand-père, c'était horrible. C'est là que tout a basculé, en fait : l'enfance est partie, elle est restée sur le quai avec lui", raconte à nouveau Sylvie Vartan dans Chers grands-parents. Un témoignage touchant.
Arrivée en France et Début de Carrière
Sylvie Georges Vartan naît dans une famille vivant à Iskretz, un village situé dans la chaîne du Grand Balkan (centre de la Bulgarie). Lorsque l'armée soviétique entre en Bulgarie, quelques mois après la naissance de Sylvie, la famille perd sa maison (réquisitionnée) et doit s'installer à Sofia. La vie en Bulgarie devenant de plus en plus difficile, la famille décide d'émigrer au début des années 1950. C'est le grand-père de Sylvie, Robert, un francophile convaincu, qui leur conseille de partir pour Paris.
Au début des années 50, la famille débarque en France. En décembre 1952, Sylvie Vartan fait ses premiers pas à Paris, avec ses parents et son frère Eddie. L'adaptation sera assez difficile, les enfants ne parlant pas le français, contrairement à leur père.
Sylvie VARTAN débute sa carrière à l’âge de 6 ans, par le cinéma. Le tout premier rôle de Sylvie au cinéma est celui, modeste, d'une écolière dans un film tourné par un ami de la famille sur l'époque où la Bulgarie vivait sous le joug ottoman.
Quelques années plus tard, et malgré une scolarité plutôt réussie, Sylvie VARTAN décide de quitter le lycée. Sur la proposition de son frère Eddie, elle va enregistrer au printemps 1961 un duo avec Frankie JORDAN « Panne d’essence », suite au désistement de dernière minute de la chanteuse Gillian HILLS. Sa carrière dans la chanson commence, elle fait la première partie de Gilbert Bécaud et ses premiers pas sur la scène de l'Olympia.
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Premiers Succès et Tournées
En 1962, Sylvie VARTAN réalise déjà sa deuxième tournée, avec Johnny HALLYDAY, dont elle assure la première partie. Sylvie Vartan enregistre plusieurs tubes : La plus belle pour aller danser (1964), Comme un garçon (1967), On a toutes besoin d'un homme (1968), Mon père (1972), Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes(1976), Sensible (1998), Soleil bleuavec Julien Doré (2010).
Elle l’épousera à Loconville, le 12 avril 1965, et aura son premier enfant David, le 14 août 1966. Sylvie VARTAN traversera les années 60 comme l’une de ses plus grandes vedettes yéyés, période « Salut les copains ! », aux côtés de Johnny HALLYDAY, Eddy MITCHELL, Dick RIVERS, SHEILA, France GALL ou Françoise HARDY. Tous idoles des jeunes.
Un Tournant dans sa Carrière
Après sa convalescence new-yorkaise de 1970 (suite à un grave accident de la route avec Johnny HALLYDAY, au cours duquel elle sera défigurée), Sylvie VARTAN marque le début de ses shows à l’américaine qui constituent désormais sa marque de fabrique, notamment à l’Olympia, en 1972. Par la suite, la chanteuse va se produire dans des salles plus grandes, plus adaptées à ses ambitions artistiques. En 1983, elle tient la scène du Palais des Congrès onze semaines durant.
Durant les années 70, le succès se poursuit et sa popularité ne fléchit pas. « J’ai un problème » en duo avec Johnny HALLYDAY ou « Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ? » s’ajouteront à sa longue liste de tubes.
Sylvie VARTAN se remarie le 2 juin 1984 à Los Angeles, avec le producteur américain Tony SCOTTI. Le couple adoptera une petite fille en Bulgarie: Darina (née en octobre 1997).
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Les années 90 marqueront le retour à des salles intimistes: le Casino de Paris en 1995, l’Olympia en 1996 et 1999, avant le retour au Palais des Congrès en 2004 et en 2008. Sylvie VARTAN s’est également produite à la Mutualité (en 2008), au Théâtre du Châtelet en 2010 et 2011 ou encore Salle Pleyel, pour fêter avec un orchestre symphonique ses 50 ans de scène en novembre 2011.
Reconnaissance et Héritage
Depuis vingt ans, le succès commercial de Sylvie VARTAN est moindre. Pour autant, Sylvie VARTAN est devenue au fil des années, l’une des artistes les plus appréciée du public français et qui à l’international cumulera bien des succès.
Sylvie VARTAN a été promue officier de la Légion d’honneur le 1er janvier 2009, ainsi que commandeur des Arts et des Lettres, officier dans l’Ordre national du Mérite.
Nommée Chevalier des Arts et des Lettres en 1985; décorée de l'Ordre National du Mérite en 87 et de la Légion d'Honneur en 1998, Sylvie Vartan a également reçu la plus haute distinction bulgare en 2004, la Stara Plamina. Elle est depuis 2005 Ambassadrice de coeur à l'OMS.