Bruit de Voisinage : Que Faire Quand les Enfants Courent ?

La vie en communauté implique le respect de certaines règles, notamment en matière de voisinage. La règle fondamentale est que "nul ne doit causer à autrui un trouble anormal du voisinage". Cette notion, issue de la jurisprudence, permet à chacun de demander à un voisin de faire cesser un trouble.

Les bruits de voisinage sont parfois insoutenables. Le bruit des voisins (celui d’une personne ou d’un animal) peut, sous certaines conditions, être sanctionné par la loi. Cette situation peut ainsi être considérée comme un trouble anormal du voisinage.

Qu'est-ce qu'un Trouble Anormal de Voisinage ?

Dans un immeuble, les bruits de la vie quotidienne, tels que les enfants qui jouent et courent, les bruits et les odeurs de cuisine, la télévision et la musique, sont considérés comme normaux. Cependant, un trouble devient anormal lorsqu'il est très fréquent, très intense et se produit à des horaires inhabituels. Par exemple, des enfants qui courent et crient en permanence dans l’appartement voisin peuvent constituer un trouble.

Le trouble anormal susceptible d’être sanctionné n’est pas défini légalement et s’examine cas par cas. Il faut aussi tenir compte de l’environnement et du degré de tolérance de chacun.

Le Cadre Légal

La loi donne une définition du bruit, comme étant l'ensemble des sons provoqués de jour comme de nuit par un individu (propriétaire, locataire ou occupant), un animal (un chien par exemple) ou une chose (instrument de musique, télévision, appareil de bricolage…).

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Le code de la Construction et de l'Urbanisme précise qu’en journée, le bruit peut entraîner un trouble anormal de voisinage, à partir du moment où ce dernier répétitif intensif où qu'il se prolonge bon temps. Entre 22h et 7h du matin, un bruit fort pourrait être considéré comme du tapage nocturne. Le législateur précise, cependant, que l'auteur du tapage doit être conscient du trouble qu'il crée et de ne pas avoir pris les mesures pour y remédier.

Il existe une loi sur le bruit autrement connue sous le nom de loi “Royal”. Elle remonte au 31 décembre 1992 et renforce notamment le pouvoir de la police des maires dans la lutte et la protection contre les nuisances sonores. Il s'agit du premier texte global et fondateur au sujet du bruit.

Tapage Diurne et Tapage Nocturne

Un voisin trop bruyant qui crée des troubles à la tranquillité peut être sanctionné à tout moment du jour ou de la nuit. Pour être reconnu comme un tapage nocturne, le bruit doit avoir lieu quand il fait nuit, c'est-à-dire entre le coucher et le lever du soleil. Néanmoins, il est à noter que l'infraction pour tapage nocturne est reconnue même si le bruit n’est répétitif, ni intense, ni qu'il dure dans le temps.

Comment Réagir Face au Bruit des Enfants ?

Ne laissez pas le trouble s’installer. Voici les étapes à suivre :

1. Dialogue : Votre premier réflexe doit être d'aller dialoguer avec vos voisins en évitant toute forme d'agressivité. L'objectif est d'expliquer le problème à vos voisins qui n’ont peut-être pas conscience de la gêne. La discussion est de loin la solution la plus efficace pour éradiquer un problème de bruit dans le voisinage.
2. Courrier Simple : S'il n'y a pas d'amélioration, envoyez un courrier simple relatant les nuisances endurées, les horaires et le refus de discussion.
3. Courrier Recommandé : L’étape suivante consiste à envoyer un courrier recommandé avec accusé de réception. Cette lettre reprend les informations contenues dans le précédent courrier. À noter Le propriétaire est responsable du comportement et des troubles causés par son locataire. Par conséquent, si l'auteur des troubles est un locataire, vous devez également envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au propriétaire du logement pour lui demander de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires pour faire cesser les nuisances.
4. Règlement de Copropriété : Si vous êtes dans une copropriété, relisez le règlement. Les consignes à respecter dans l’immeuble y sont indiquées et vous pourrez faire valoir vos droits. S’il s’agit d’un locataire qui ne respecte pas ledit règlement, “le syndic a le pouvoir de résiliation judiciaire du bail et d’engager la responsabilité du propriétaire et du locataire”.
5. Mairie : Sachez que vous pouvez également vous rendre en mairie pour vérifier s'il existe un arrêté relatif aux bruits. Le maire a, en effet, pu prendre des dispositions pour autoriser certaines activités, comme par exemple l'usage de tondeuse à gazon, à des horaires précis.

Recueillir des Preuves

Recueillir des témoignages écrits est important. Joignez à votre dossier, si possible, des photos, tous les échanges de correspondances, les mains courantes, les procès-verbaux dressés et les mises en demeure établies par les services de la police ou de la gendarmerie.

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Les Voies de Recours

Engager une procédure devant la justice signifie que toutes les autres solutions ont échoué.

• Tribunal Civil : Vous saisirez les tribunaux civils pour une action en responsabilité pour trouble anormal du voisinage et obtenir qu’il cesse.
• Tribunal Pénal : Vous vous tournerez vers le tribunal pénal afin que le fauteur soit contraint d’effectuer des travaux ou mette en place des mesures spécifiques pour que le préjudice prenne fin.

Les Sanctions Possibles

Les bruits ou tapages injurieux ou nocturnes, troublant la tranquillité d'autrui, sont punis par une amende de 450 € maximum. L'auteur du bruit peut se voir confisquer la chose qui a servi ou était destinée à commettre le bruit ou la chose qui en est le produit.

Cette infraction peut également faire l'objet d'une amende forfaitaire: titleContent pour un montant de :

• 68 € si l'auteur du bruit règle l'amende immédiatement ou dans les 45 jours suivant le constat d'infraction (ou l'envoi de l'avis d'infraction s'il existe)
• 180 € après ce délai.

Exemple de Jurisprudence

En novembre 2018, un bailleur de Mayenne prévient un couple de locataires qu'ils gênent la tranquillité de leurs voisins et leur rappelle le nécessaire respect de la loi et du règlement intérieur de l'immeuble. Les bruits de courses et cris d'enfants ne cessent pas et en janvier 2019, le bailleur les met en demeure de faire cesser les bruits de voisinage par courrier recommandé, sous peine d'expulsion.

Le bailleur finit par assigner les locataires devant le tribunal judiciaire pour prononcer la résiliation du bail, ordonner leur expulsion et obtenir leur condamnation à payer une indemnité mensuelle d'occupation égale au loyer mensuel et aux charges, majorés de 50%. Le juge décide de prononcer l'expulsion des locataires sous deux mois.

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Tableau Récapitulatif des Démarches

Il appartient toujours aux parents de trouver la juste mesure pour que le comportement de leurs enfants, de jour comme de nuit, ne soit pas de nature à perturber la vie des autres occupants de l'immeuble.

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