Steve Suissa : Parcours, Œuvres et Approche Artistique
Acteur, metteur en scène, cinéaste et producteur, Steve Suissa est un artiste aux multiples talents qui ne cesse d'explorer de nouveaux horizons. Il travaille régulièrement avec Francis Huster, met en scène des acteurs aussi différents que Clémentine Célarié, Michel Sardou ou Marianne James, ou même des opéras comme “La flûte enchantée”.
Un Parcours Éclectique
Formé au Cours Florent à partir de 1989, Steve Suissa a construit sa notoriété sur ses réalisations professionnelles. « Juste après s’être mariée, à 15 ans, ma mère m’a mis au monde dans notre minuscule appartement de la rue du Faubourg-Montmartre en regardant “au nom de la loi”. Comme Steve McQueen était son héros, elle m’a donné son prénom. »
À 15 ans, Steve Suissa travaillait à Rungis et rêvait d'être acteur, sans pouvoir l'avouer à ses parents. Il a fini par se présenter au cours Florent avec une scène du Parrain qu'il connaissait par cœur. « À 14 ans, j’ai quitté l’école et annoncé à mon grand-père mon désir de devenir artiste.
Avec Huster, ils sont devenus copains, il l'a fait beaucoup travailler. L'Envol avec Isabelle Carré et Clément Sibony a été son premier film. Aujourd'hui, il a sa propre boîte de production.
Au cinéma, Steve Suissa a tourné L'Envol, Cavalcade (avec Titoff, Richard Bohringer, Marion Cotillard), Le Grand Rôle (Stéphane Freiss, Bérénice Bejo, Peter Coyote). Après avoir réalisé plusieurs films, il souhaitait monter une comédie. Il a trouvé celle-ci bien écrite, parlant de choses qui le touchent, avec un humour constant.
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Diversité des Projets Artistiques
Steve Suissa aime avoir de nombreux modes d’expression, contrairement aux idées reçues qui consistent à vouloir étiqueter les gens. Au cinéma, on est face à une caméra, des techniciens, des acteurs, des décors, au théâtre on est sur un plateau parfois à deux ou trois seulement, et à l’opéra comme c’est le cas pour La flûte enchantée on se retrouve avec quatre-vingt personnes à diriger.
La chance d’alterner tout cela accentue son idée qu’il a encore beaucoup de choses à apprendre et cette notion le stimule énormément. Il ne voudrait surtout pas tomber dans ce qui pourrait s’apparenter à du mécanisme ou à de la routine. A travers chaque expérience artistique, il essaye de découvrir quelque chose et de se mettre en danger en allant vers des sujets ou des univers qui sont nouveaux.
Il met en scène des acteurs aussi différents que Clémentine Célarié, Michel Sardou ou Marianne James, ou même des opéras comme “La flûte enchantée”.
Collaborations Notables
Steve Suissa a déjà travaillé avec Eric-Emmanuel Schmitt avec Le Journal d’Anne Franck, il est à nouveau ensemble pour The Guitrys et il montera en janvier sa pièce La trahison d’Einstein. Eric-Emmanuel Schmitt est quelqu’un d’immense, humainement et artistiquement.
Ils parlent ensemble à bâtons rompus du texte, du casting, du son, des lumières… C’est très riche de pouvoir travailler avec un auteur vivant et qui plus est, d’une telle importance. Bien sûr qu'il lit et qu'il aime relire Tchékhov ou Shakespeare, mais pouvoir échanger avec un auteur qui est devant vous, cela est passionnant.
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On peut parler d’un tandem artistique et il espère que cela va continuer, car il a beaucoup de respect pour cet auteur et autant il sait diriger et mettre en scène, autant il ne sait ni donner la parole aux gens ni écrire. Quand il lit les textes d’Eric-Emmanuel Schmitt, il est heureux que quelqu’un ait pu formuler ces histoires et permettre qu’elles s’incarnent si richement dans des personnages.
Cette aventure lui a permis d’apprendre beaucoup sur Sacha Guitry et c’est ce qu’il aime, apprendre. Il s'est documenté, il a lu toutes ses interviews, il a beaucoup écouté Yvonne Printemps, puis il a fait une sorte de voyage dans les Années Folles, et il a souhaité faire une mise en scène fidèle mais aussi très moderne, en images, pour retracer les carrières et les destins de ces deux personnages, dont l’histoire d’amour est intemporelle et universelle.
Il espère imprégner au fer rouge son travail de metteur en scène de cette marque ! C’est en effet sa caractéristique je pense, mais il y a cependant des sujets qui s’y prêtent plus ou moins. En tout cas, sur chaque mise en scène, il a l’impression que c’est en effet une partie de lui à travers laquelle il va chercher l’émotion, l’intensité et tous ces ingrédients qui font que les acteurs vont être portés et vont pouvoir donner une singularité à l’ensemble du projet.
Le plus beau compliment qu’on puisse lui faire, c’est effectivement qu’on reconnaisse qu’il est le metteur en scène rien qu’à la mise en scène…. avant même de voir son nom ! Tout cela en plongeant dans des atmosphères très différentes qui vont de L’Affrontement à Bronx en passant bientôt par Einstein.
Il est d’ailleurs assez content de sentir qu’aujourd’hui il existe un théâtre qui réunisse un public allant des jeunes à des spectateurs de plus de 77 ans autour d’un texte. Claire Keim et Martin Lamotte sont pétillants et très justes dans The Guitrys.
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Direction d'Acteurs
Selon des données qui reviennent toujours dans sa direction d‘acteurs. Il donne une mise en place, il organise les lectures, il laisse un espace qui permette de se lâcher puis ensuite il travaille sur les corps. Il est au corps à corps avec les acteurs, il leurs mets la main sur la nuque ou il leur attrape les chevilles, mais il a un rapport instinctif et physique dans le travail de direction.
La Musique et les Émotions
La musique et les odeurs sont les deux sens qui le mettent dans un état très particuliers. Les sons, les parfums, circulent dans son corps tout entier et cela le transperce d’émotions très fortes. Même quand on n’aborde pas directement le chant comme c’est ici le cas avec Claire Keim qui interprète Yvonne Printemps, la musicalité est pour lui en quelque sorte le battement de cœur d’un personnage.
C’est ce qui le met dans un état, une envie, une audace, et c’est par ce biais qu'il casse toutes les conventions pour travailler sur la sensibilité et l’intensité. Avec The Guitrys qui est une approche réussie, lui vient-il l’envie de monter ultérieurement une pièce de Sacha Guitry lui-même ?
En tout cas, c’est un épicurien et d’emblée il l’aime ! Il adore manger, écrire, prendre des risques, c’est un personnage qui le touche. Il a le trac mais il n’a pas peur. Il fait partie des artistes qu'il apprécie profondément. Et dans The Guitrys, grâce à l’écriture d’Eric-Emmanuel Schmitt, on aime tout autant Yvonne Printemps.
Engagements et Initiatives
Depuis 2017, Steve Suissa développe des initiatives culturelles d’envergure. Il fonde le Festival de Théâtre Français en Israël et dirige depuis 2019 une école de théâtre en Israël. Depuis 2018, il est “auteur, producteur et réalisateur des émissions religieuses sur le judaïsme du dimanche matin sur France Télévisions” avec sa série “À l’origine”.
“J’aimerai surtout que le théâtre et le cinéma contribuent à donner de l’espoir et de l’énergie aux gens”, déclare Steve Suissa dans ses interviews.
Mensch : Un Film sur l'Être Humain
Steve Suissa a réalisé Mensch neuf ans après son premier film L'envol. Il constate que, neuf ans plus tard, il se pose les mêmes questions, mais autrement. Il est passé du jeune homme à l'homme.
Il est papa, donc il ne se réveille plus et il ne s'endort plus comme avant. Il est moins insouciant, moins idéaliste, il a gagné en maturité. Pour résumer, 'L'envol' racontait ce qu'il voulait devenir, et 'Mensch' ce qu'il croit être devenu.
Mensch est un film sur un quartier, mais pas un film communautaire. Cette communauté est souvent décrite sur un ton de comédie, parce qu'elle est marrante à caricaturer dans ses excès. Ici, il a tenu à ce qu'elle soit vraie.
C'est avant tout un film sur des gens qui prennent leur destin en mains, qui se bagarrent avec leur vie. Etre un 'Mensch', c'est avoir une certaine idée de ce que c'est, être un homme bien. Etre digne, ne pas seplaindre, ne pas être un enfant gâté.
Sam doit faire face aux questions de son fils, il ne peut plus gruger avec la vie, tricher, se défiler. Pour son fils, il va devoir affronter, assumer. Alors il se demande ce que c'est, de nos jours, être un homme bien. On le lui a dit dans son enfance : c'est avoir une dignité, une éthique, se forcer à garder des valeurs, des principes, une priorité qui est le respect des autres.
Le Nageur d'Auschwitz
C’est Steeve Suissa qui annonce ainsi son prochain spectacle: amir dans le rôle-titre, celui d’Alfred Nakache, le Nageur d’Auschwitz. Alfred Nakache, né en 1915 à Constantine et mort en 1983 à Cerbère dans les Pyrénées-Orientales, est un nageur et joueur de water-polo français.