TDAH, MDPH et enfant : quelles démarches et aides ?
Le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) peut avoir des répercussions majeures sur la vie quotidienne d’un enfant, notamment dans un cadre scolaire où il perturbe l’acquisition, la compréhension, l’utilisation et le traitement des informations.
Reconnaissance du TDAH par la MDPH
La MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) joue un rôle essentiel dans la reconnaissance des troubles et maladies, offrant un soutien adapté aux enfants en situation de handicap. Parmi ces troubles figure le TDAH. Faire reconnaître ces troubles permet aux familles d'accéder à des aides financières et à des services adaptés pour améliorer la qualité de vie de leurs enfants, notamment dans leur apprentissage en milieu scolaire.
La MDPH n’a pas pour mission de reconnaître l’existence d’un handicap, mais elle évalue le retentissement de cette pathologie diagnostiquée par le corps médical sur la vie de la personne qui en est atteinte. De cette manière, la MDPH va pouvoir déterminer quel est le besoin « en compensation » pour la personne concernée. Autrement dit, la MDPH va chercher à déterminer quels sont les besoins de la personne pour qu’elle soit en mesure de faire face à son handicap et ses conséquences. Il n’existe pas de liste des maladies reconnues par la MDPH, celle-ci préférant se livrer à un examen de la situation du déposant au cas par cas.
Constitution du dossier MDPH
Une attention particulière doit être apportée à la constitution du dossier MDPH, notamment au projet de vie TDAH. Ce dernier permet à la MDPH d’avoir une vue d’ensemble de la situation du déposant, de son handicap et des retentissements de ce dernier sur sa vie sociale, professionnelle ou scolaire. Il est essentiel de porter un grand soin à la rédaction de ce dernier, car la MDPH fonde son analyse essentiellement sur le projet de vie et les documents qui y sont joints.
Aides et prestations pour les enfants atteints de TDAH
L’enfant atteint de TDAH peut bénéficier d’un certain nombre de prestations et aides. Parmi celles-ci :
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- AESH TDAH / TDAH AVS : Il s’agit d’une aide humaine (mutualisée ou individualisée) qui peut être octroyée à un enfant atteint d’un handicap. La seule condition pour bénéficier de cette aide est que les difficultés rencontrées par l’enfant relèvent du champ du handicap (et non qu’il s’agisse de difficultés d’apprentissage classiques).
- AEEH TDAH : L’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) est une aide financière destinée à compenser les frais d’éducation et de soins apportés à un enfant en situation de handicap. Elle est octroyée sous certaines conditions : l’enfant devra présenter un taux d’incapacité compris entre 50% et 89% et son état devra nécessiter le recours à un dispositif adapté ou d’accompagnement scolaire complémentaire. Si l’enfant présente un taux d’incapacité d‘au moins 80%, cette condition du dispositif/accompagnement ne sera pas nécessaire pour bénéficier de l’AEEH. D’autres conditions, d’ordre administratif, seront également requises (avoir moins de 20 ans, etc.).
Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé (AEEH) et compléments
L'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH) permet de vous aider dans le paiement de certaines dépenses :
- Dépenses mensuelles liées au handicap de votre enfant (soins, éducation...)
- Nécessité d'embaucher une tierce personne pour s'occuper de votre enfant
- Nécessité de réduire ou cesser votre activité professionnelle pour vous occuper de votre enfant.
Lorsque votre enfant est atteint d'un handicap dont la nature et la gravité exigent des dépenses particulièrement coûteuses, un complément de l'AEEH peut être attribué. Pour la détermination du complément d'AEEH, le handicap de votre enfant est classé par la CDAPH (du niveau 1 au niveau 6). Par ailleurs, si vous êtes parent isolé, vous pouvez en plus bénéficier d'une majoration spécifique pour parent isolé.
Pour percevoir l'AEEH, votre enfant doit remplir l'ensemble des conditions suivantes :
- Avoir moins de 20 ans
- Avoir un taux d'incapacité supérieur ou égal à 80 %.
Tableau - Complément AEEH attribué lorsque le handicap de votre enfant entraîne un certain coût mensuel (sans embauche d'une tierce personne ou réduction ou cessation de travail)
Niveau de handicap de votre enfant | AEEH de base + Complément AEEH |
---|---|
Niveau 1 si le handicap de votre enfant entraîne par sa nature ou sa gravité des dépenses d'au minimum 265,65 €par mois | 265,65 € |
Niveau 2 si le handicap de votre enfant entraîne des dépenses d'au minimum 460,14 €par mois | 460,14 € |
Niveau 3 si le handicap de votre enfant entraîne des dépenses d'au minimum 588,22 € par mois | 588,22 € |
Niveau 4 si le handicap de votre enfant entraîne des dépenses d'au minimum 828,11 €par mois | 828,11 € |
La durée d'attribution de l'AEEH et de ses compléments dépend du taux d'incapacité de votre enfant :
- Taux de 80 % ou +
- État de santé stable ou aggravé : L'AEEH est attribuée sans limitation de durée jusqu'aux 20 ans de votre enfant ou jusqu'au basculement vers l'allocation aux adultes handicapés (AAH). En effet, à partir de 20 ans, votre enfant peut bénéficier de l'AAH s'il remplit les conditions requises.
- État de santé pouvant s'améliorer : L'AEEH est attribuée pour une période allant de 3 à 5 ans.
- Taux compris entre 50 % et 80 % : L'AEEH est attribuée pour une période allant de 2 à 5 ans.
L'AEEH et ses compléments vous sont versés tous les mois. Ils sont réexaminés au maximum tous les 2 ans lorsque la CDAPH a décidé de mesures particulières d'éducation et de soins pour votre enfant.
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Il est possible de cumuler l'AEEH avec l'intégralité des aides de la prestation de compensation du handicap (PCH), ou avec le complément AEEH et l'aide de la PCH concernant les frais engagés pour l'aménagement de votre logement ou véhicule, ou surcoûts liés au transport. Pour vous aider dans votre choix, la CDAPH vous présente les différents cas de figure et vous propose une comparaison chiffrée des différentes prestations.
Aménagements scolaires pour les enfants atteints de TDAH
Dans un cadre scolaire, le projet personnalisé de réussite éducative, mis en place par le chef d'établissement à l'initiative de l'équipe pédagogique, décrit les aménagements faciles à réaliser par l’équipe éducative (enseignants et autres acteurs de l’école concernés). Le plan d'accompagnement personnalisé (PAP) est un dispositif d'accompagnement pédagogique qui s'adresse aux élèves qui connaissent des difficultés scolaires durables ayant pour origine un ou plusieurs troubles des apprentissages (dyslexie, dysphasie, dyspraxie…) évoluant sur une longue période sans reconnaissance du handicap.
Le PAP est élaboré, à la demande de la famille et/ou des enseignants, par le chef d'établissement après avis du médecin scolaire ou du médecin qui suit l'enfant. Ce dernier rencontre l'élève et/ou sa famille afin de cerner les difficultés. Le plan d'accompagnement personnalisé est ensuite élaboré par l'équipe pédagogique qui associe les parents et les professionnels concernés.
La demande de PPS (Plan Personnalisé de Scolarisation) est formulée par les parents et transmise à la MDPH. Une fois accepté par la famille, le PPS sert de base à la CDAPH (Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées) qui se prononce sur l'orientation de l'élève ainsi que sur les éventuelles mesures d'accompagnement.
Recours en cas de refus de la MDPH
Il peut arriver que la MDPH refuse le bénéfice des aides/prestations demandées. Dans ce cas, il est nécessaire de régulariser un recours pour contester cette décision. Dans un premier temps, il faut envoyer à la MDPH un recours administratif préalable obligatoire (RAPO MDPH). En cas de second refus, suite à l’envoi de ce RAPO, il est possible d'effectuer un recours contentieux MDPH devant un tribunal.
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